L’INRA s’associe aux recherches sur le chikungunya à La Réunion

6 juin 2006

Suite à deux missions de terrain à La Réunion en mars 2006 et mai 2006 et dans le cadre des actions concertées pour étudier l’épidémie de chikungunya sur l’Île de La Réunion, l’INRA met en place deux programmes de recherche : l’étude des animaux potentiellement porteurs ou réservoirs du virus et le suivi des impacts environnementaux des traitements de démoustication.

L’INRA (Institut national de recherche agronomique) est représenté à la cellule de coordination des recherches sur la maladie de chikungunya mise en place par les ministères chargés de la Recherche et de la Santé. Cette cellule a pour mission de coordonner les recherches sur cette maladie et de proposer les contours d’un futur observatoire de recherche sur les maladies émergentes dans l’océan Indien. Elle travaille en concertation avec la cellule de coordination mise en place à La Réunion et Mayotte.
C’est dans ce contexte que l’ensemble des échanges qui ont eu lieu localement et qui se poursuivent ont permis aux chercheurs de l’INRA de dégager deux axes de recherche :

1- l’épidémiologie de cette maladie virale et l’implication éventuelle de la faune sauvage, familière et de rente,
2- l’évaluation du risque de la démoustication, fondée sur la connaissance du devenir et des impacts environnementaux des insecticides utilisés pour la lutte anti-vectorielle.

1- Quels sont les animaux “réservoirs” du virus

Dans le but de maximiser les chances de trouver des animaux porteurs de virus, il convient d’effectuer un ensemble de prélèvements sur la faune vertébrée sauvage et domestique de l’île avant le début de l’hiver austral (mai) puis de déterminer quels sont les vertébrés réservoirs du virus : rongeurs, bovins, chiens, chats, oiseaux, chauve-souris...
Cette action sera initiée pour une durée de 6 mois, à compter de mai 2006, grâce à un financement de l’INRA. Les questions soulevées par le rôle de ces animaux dans l’épidémiologie du virus du chikungunya feront l’objet de recherches pluridisciplinaires plus approfondies dans les années qui viennent : réservoirs animaux, évolution et plasticité virale, comportement des moustiques...

2- Devenir et impact des insecticides dans les écosystèmes

L’emploi d’insecticides pour combattre les moustiques vecteurs a conduit à des interrogations sur leur devenir dans l’environnement et sur leurs impacts sur la biodiversité animale de l’Île de La Réunion.
La DIREN (Direction régionale de l’environnement) a déjà mis en place des actions d’urgence destinées à évaluer les impacts écologiques des produits épandus. Dans la continuité de ces actions, le programme coordonné par l’INRA se propose de mettre en œuvre, sur le long terme, une démarche intégrée d’évaluation des risques environnementaux de la démoustication adaptée au contexte spécifique de La Réunion.
Pour chaque thème, la réflexion a permis de faire émerger des besoins en termes d’actions d’urgence et d’actions de recherche à long terme, qui s’inscrivent dans des propositions en réponse à l’appel à projet “santé-environnement” de l’ANR (Agence nationale de la recherche). Ces actions sont conduites en collaboration avec les acteurs réunionnais impliqués et en coordination avec d’autres organismes de recherche, notamment en épidémiologie humaine et en entomologie médicale.
Il est indispensable que ces recherches soient menées pour documenter l’épidémie actuelle mais aussi pour aider aux décisions publiques et anticiper l’installation probable du virus ou de virus similaire dans la Région.


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