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par le Dr Raymond Vergès

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L’OMS appelle à agir contre le paludisme en Afrique

760000 vies menacées par l’impact du coronavirus dans la distribution des moustiquaires et des médicaments contre le paludisme

lundi 27 avril 2020


Une nouvelle analyse soutient l’appel de l’OMS pour minimiser les perturbations des services de prévention et de traitement du paludisme pendant la pandémie de COVID-19. Si des actions ne sont pas prises dès maintenant, l’OMS alerte sur un doublement possible des morts par paludisme cette année dans notre région, et deux-tiers des 760.000 décès à craindre concerneraient des enfants de moins de 15 ans.


De graves perturbations des campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et d’accès aux médicaments antipaludiques pourraient entraîner un doublement du nombre de décès dus au paludisme en Afrique subsaharienne cette année par rapport à 2018, selon une nouvelle analyse de modélisation publiée par l’OMS et ses partenaires à l’occasion de la Journée du paludisme, ce 25 avril.
L’OMS exhorte les pays à agir rapidement et à distribuer des outils de prévention et de traitement du paludisme à ce stade de l’épidémie de COVID-19 en Afrique subsaharienne, et à faire tout leur possible pour maintenir en toute sécurité ces services essentiels de lutte antipaludique.

Retour 20 ans en arrière

L’analyse de l’OMS prend en compte neuf scénarios de perturbations potentielles de l’accès aux principaux outils de lutte antipaludique pendant la pandémie dans 41 pays, et les augmentations qui en résultent qui peuvent être observées en cas de décès et de décès.
Dans le pire des cas, où toutes les campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) sont suspendues et où l’accès aux médicaments antipaludiques est réduit de 75%, le nombre estimé de décès dus au paludisme en Afrique subsaharienne en 2020 atteindrait 769 000, soit le double du nombre de décès signalés dans la région en 2018. Cela représenterait un retour aux niveaux de mortalité par paludisme observés pour la dernière fois il y a 20 ans.
Selon le rapport mondial sur le paludisme 2019, l’Afrique subsaharienne représentait environ 93% de tous les cas de paludisme et 94% des décès en 2018. Plus des deux tiers des décès concernaient des enfants de moins de cinq ans.

Le moment d’agir

À ce jour, le nombre de cas signalés de COVID-19 en Afrique subsaharienne n’a représenté qu’une faible proportion du total mondial, bien que les cas augmentent chaque semaine. Cela signifie que les pays de la région ont une fenêtre d’opportunité critique pour minimiser les perturbations dans la prévention et le traitement du paludisme et sauver des vies à ce stade de l’épidémie de COVID-19.
Les campagnes de lutte antivectorielle de masse devraient être accélérées, tout en veillant à ce qu’elles soient déployées de manière à protéger les agents de santé et les communautés contre une éventuelle transmission du COVID-19. L’OMS et ses partenaires félicitent les dirigeants du Bénin, de la République démocratique du Congo, de la Sierra Leone et du Tchad d’avoir lancé des campagnes de MII pendant la pandémie. D’autres pays adaptent leurs stratégies de distribution de moustiquaires pour s’assurer que les ménages reçoivent les moustiquaires aussi rapidement et en toute sécurité que possible.
Les thérapies préventives pour les femmes enceintes et les enfants doivent être maintenues. La fourniture de tests diagnostiques rapides et de médicaments antipaludiques efficaces est également essentielle pour empêcher qu’un cas bénin de paludisme évolue vers une maladie grave et la mort.
L’OMS et ses partenaires ont élaboré des directives pour garantir que les personnes souffrant de paludisme puissent recevoir en toute sécurité les soins dont elles ont besoin dans le cadre des services de santé essentiels à fournir dans les contextes COVID-19. L’adaptation des interventions antipaludiques dans la réponse à COVID-19 comprend des conseils sur la prévention des infections par la lutte antivectorielle et la chimioprévention, les tests, le traitement des cas, les services cliniques, la chaîne d’approvisionnement et les activités de laboratoire.


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