Lutte contre le diabète en Afrique du Sud

L’OMS salue la loi imposant un impôt sur les boissons sucrées

12 décembre 2017

Le Parlement sud-africain a pris une mesure courageuse et hardie vers la promotion de la santé de ses citoyens et pour réduire les maladies non transmissibles liées à l’alimentation, telles que le diabète, en votant une loi mardi dernier pour imposer un impôt sur les boissons sucrées, a indiqué le Dr Rufaro Chatora, représentant de l’OMS en Afrique du Sud.

Photo Phovoir.

« Je félicite le Parlement de la Centrafrique d’avoir voté la loi qui participe à la promotion de la santé sur les boissons sucrées en 2018 », a déclaré le Dr Chatora. « Les parlementaires sud-africains méritent d’être félicités pour leur fermeté face aux énormes pressions des industries et également pour leur vision et leur détermination à placer la santé des populations au dessus des intérêts des industries », a-t-il ajouté. Le Dr Chatora a ajouté : « En votant cette loi, le Parlement sud-africain a montré que des mesures concrètes existent pour combattre les NCD et il balise la voie à d’autres pays en Afrique et dans le monde. L’ impôt sur les boissons sucrées permet à l’Afrique du Sud de rejoindre le nombre croissant de pays au monde usant des politiques fiscales pour réduire la consommation de ces produits malsains tout en augmentant les revenus fiscaux nécessaires pour les services sociaux tels que la couverture universelle des maladies ». L’impôt sur les boissons sucrées en Afrique du Sud va enterrer en vigueur le 1er avril 2018 et va selon les estimations augmenter de 11 % le coût de la canette de boisson sucrée.

Plus de 30 pays ont soit introduit un impôt sur les boissons sucrées ou comme c’est le cas en Afrique du Sud, au Royaume-Uni, en Irlande du Nord et aux Émirats Arabes Unis voté une loi visant à améliorer une telle loi fiscale. Un autre grand groupe de pays parmi lesquels les Philippines, les Antigues, le Népal et les Seychelles envisagent d’introduire un impôt sur les boissons sucrées. L’OMS recommande aux gouvernements d’introduire un impôt efficace sur les boissons sucrées pour contribuer à la réduction de la consommation excessive de sucre.

En Afrique du Sud, l’OMS a appuyé l’introduction de telles taxes depuis sa proposition par le Trésor national en août 2016 soutenu par plusieurs universitaires locaux et étrangers et des ONG. Pour développer et sensibiliser sur la loi, une procédure de consultations approfondies a été menée avec toutes les parties prenantes, prenant en compte les préoccupations des syndicats de travailleurs, des employeurs et de tous les sud-africains qui vont bénéficier d’une santé meilleure grâce à cette mesure.

L’expérience tirée des autres pays qui ont mis en application cet impôt montre sa capacité à réduire la consommation en boissons sucrées et l’augmentation des revenus fiscaux qui pourront servir à prévenir et à lutter contre le diabète, l’obésité entre autres NCD. « L’OMS va continuer à travailler avec l’Afrique du Sud pour mettre en œuvre des mesures visant à protéger les enfants et les adultes contre risques sanitaires évitables tels que les boissons sucrées, les aliments malsains, l’usage du tabac, abusif d’alcool et d’inactivité physique », a ajouté le Dr Chatora.

L’impôt sur les boissons sucrées (Sugar Sweetened Beverage (SSB) n’est qu’un élément d’une batterie de mesures économiquement rentables proposées par l’OMS pour réduire la menace des NCD, responsables du décès annuel de 16 millions de personnes avant l’âge de 70 ans. D’autres interventions visant l’obésité incluent l’étiquetage des aliments ; les restrictions frappant les aliments de mauvaise qualité et les boissons aux enfants ; les fruits et bonifications des légumes ; l’activité physique et les campagnes promotionnelles.

Lors de l’Assemblée mondiale en matière de santé tenue en 2017, de telles mesures avaient été adoptées dans le cadre des « Meilleurs achats » et d’autres mesures recommandées pour la prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles. Les Etats membres de l’OMS à travers le monde y compris l’Afrique du Sud, se sont engagés à lutter contre la montée de l’obésité et du diabète, à réduire les décès prématurés liés aux NCD de 25 % d’ici 2025 et d’un tiers d’ici 2030, le dernier objectif inscrits aux Objectifs de développement durable.


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