Lettre de Paul Vergès à Dominique de Villepin

L’urgence de mieux connaître le chikungunya

30 janvier 2006

Jeudi dernier, le président du Conseil régional, Paul Vergès, écrivait au Premier ministre, notamment pour lui faire part d’une proposition de la collectivité : dépêcher une équipe de chercheurs spécialisés à La Réunion ’qui contribuerait à établir une analyse de la situation qui caractérise l’évolution de l’épidémie dans notre île et les moyens mis en place pour l’éradiquer’.

"Monsieur le Premier ministre,
Devant l’ampleur et la rapidité de propagation de l’épidémie de chikungunya à La Réunion, qui suscite le désarroi de toute la population, je tiens d’abord à saluer la venue dans l’île de la mission composée de hauts responsables du ministère de la Santé, de l’Outre-mer et de l’Institut national de veille sanitaire.
Ce problème interpelle les milieux scientifiques interrogés au plan national et un expert britannique, qui nous ont confirmé leur disponibilité pour faire avancer la connaissance sur cette épidémie.
C’est en ce sens que j’ai proposé mardi 24 janvier à la Commission permanente du Conseil régional qu’une mission de chercheurs spécialisés, de l’Institut Pasteur, de l’INSERM ou de l’IRD par exemple, soit dépêchée à La Réunion pour d’une part expertiser les méthodes utilisées pour lutter contre la prolifération vectorielle et d’autre part pour améliorer les connaissances et la recherche sur l’évolution de la maladie chez l’Homme, compte tenu des développements et des conséquences comme les encéphalites recensées chez certains sujets à La Réunion et jusqu’à présent non rapportés.
C’est pourquoi j’appelle votre attention sur l’urgence de dépêcher cette équipe de chercheurs à La Réunion qui contribuerait à établir une analyse de la situation qui caractérise l’évolution de l’épidémie dans notre île et les moyens mis en place pour l’éradiquer.
L’absence de traitement connu pour les personnes atteintes dont le nombre correspondrait à 22.000 officiellement et 40.000 selon des sources médicales, - soit 1,5 à 4 millions de malades à l’échelle de la France -, comme l’absence de moyens de prévention pour la population exposée, renforce le désarroi des Réunionnais. Or, il nous revient de source scientifique qu’il existe un vaccin expérimenté par l’armée américaine mais qui ne serait pas commercialisé.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir nous apporter une clarification sur ce point, compte tenu de l’évolution rapide de l’épidémie, et en espérant que vous prendrez toutes les dispositions utiles dans le sens d’une éradication de l’épidémie.
Je nous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de ma haute considération."

Chikungunya

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