Chikungunya à La Réunion

La campagne de vaccination n’a pas été précipitée selon le ministère de la Santé

30 avril

Le vaccin Ixchiq du laboratoire franco-autrichien Valneva disposait « de toutes les autorisations de mise sur le marché et des avis scientifiques permettant de l’inclure dans la stratégie vaccinale », a assuré le directeur général de la Santé.

La vaccination contre le chikungunya à La Réunion, interrompue pour les seniors après des événements indésirables graves, n’a pas été lancée de manière précipitée, a assuré le ministère de la Santé, soulignant le respect de toutes les étapes requises et l’équilibre bénéfices-risques.

Les autorités sanitaires ont retiré le 26 avril « sans délai » les plus de 65 ans de la campagne de vaccination pour l’île de l’océan indien et pour Mayotte, après trois « événements indésirables graves », dont un décès.

Lors d’une conférence de presse sur la semaine européenne de la vaccination, des journalistes ont demandé au directeur général de la Santé si cette campagne n’avait pas été lancée trop rapidement. Le Dr Grégory Emery a rétorqué que « trop rapidement voudrait dire que toutes les étapes n’ont pas été respectées, alors qu’elles l’ont été ».

Le vaccin Ixchiq du laboratoire franco-autrichien Valneva disposait « de toutes les autorisations de mise sur le marché et des avis scientifiques permettant de l’inclure dans la stratégie vaccinale », a-t-il indiqué.

« Nombre de personnes réclamaient le vaccin de manière beaucoup plus précoce » que son déploiement effectif, mais « il nous fallait disposer des avis des autorités scientifiques indépendantes, mettre en place des dispositifs de pharmacovigilance renforcée, accompagner l’information », a expliqué le directeur général de la Santé.

Pour ce dernier, « on parle d’effets indésirables graves, certes », mais ils « s’inscrivent dans une dynamique épidémique avec plus de 100.000 cas de “chik” à La Réunion, qui ont un impact important sur le système de santé, avec l’activation du plan blanc au CHU, avec malheureusement les décès observés et les séquelles » futures de la maladie. « On assume d’avancer dans les dynamiques épidémiques comme cela parce qu’il y a, derrière, des vies en jeu », a-t-il plaidé.

Pour autant, « au moindre doute on prend les décisions qui s’imposent », comme la suspension « très rapide » de la vaccination pour les seniors, a noté le Dr Emery, pour lequel « la capacité de réviser des décisions fait partie des éléments conditionnant la confiance ».

Prié de dire pourquoi le gouvernement n’avait pas décidé de suspendre la vaccination pour les autres catégories, il a invoqué le suivi de l’« avis scientifique » de l’agence experte. « La HAS nous a invités à restreindre la population cible, pas à arrêter la campagne de vaccination », a plaidé le Dr Emery, mais « bien évidemment, si dans les prochains jours ou semaines, d’autres informations étaient portées à notre connaissance, il pourrait aussi y avoir des révisions ».


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus