Angoisse chez les travailleurs

La CGTR réclame la transparence

9 septembre 2005

Dans un climat tendu par le fait que des revendications des salariés restent ignorées par la direction depuis bientôt un an - des primes pour travaux pénibles et salissants, inscrites par la direction nationale au protocole du 27 novembre 2004, n’ont jamais été versées -, les travailleurs du Gol ont été les premiers témoins des mesures de suspension. Ils ont d’abord accueilli l’arrêt des activités avec incrédulité. "Nous avons des problèmes qui durent depuis des lustres parce que la DRIRE est comme cul et chemise avec la direction", a déclaré hier Jean-Michel Lefèvre, délégué CGTR à la Centrale du Gol.
Tôt hier, il s’était rendu avec deux autres syndicalistes, Goursalo et Mardaye, jusqu’à la Préfecture de Saint-Denis, pour entendre les explications du préfet. De retour à l’usine vers midi, ils ont constaté que la majorité des 45 salariés de la Centrale avait été examinée par la Médecine du Travail. Les autres le seront mardi prochain. Selon les délégués, il n’y a pas eu de cas déclaré de maladie au terme des visites médicales d’hier.
Une réunion avec la direction de l’usine programmée vers 13h a été repoussée, les responsables de la Centrale restant occupés avec la DRIRE plus longtemps que prévu...
Lorsqu’enfin la réunion paritaire a eu lieu, entre 14h30 et 17 heures, en présence de M. Cousin et de son successeur, M. Lafaille, les délégués syndicaux ont demandé à la direction - qui y a souscrit - de s’engager à faire connaître les résultats.
Pour les délégués syndicaux, l’origine du problème ne réside pas dans un problème de maintenance, plutôt bonne selon eux.


DRIRE : Un inventaire introuvable ?

La demande du préfet à la DRIRE d’opérer un contrôle de toutes les entreprises possédant une ou des tours réfrigérantes va mettre ce service sur les dents pendant un bon moment.
La DRIRE dispose-t-elle d’un inventaire complet de ces entreprises ? L’un de ses ingénieurs a travaillé l’an dernier à un tel inventaire. Mais il est permis de douter de son caractère exhaustif, certaines entreprises s’étant affranchi de l’obligation de déclarer leurs installations aéro-réfrigérante.
Or une tour contaminée peut contaminer les autres tours des environs dans un rayon de plusieurs kilomètres.
Théoriquement, la DRIRE devrait pouvoir compter sur la tenue de “carnets sanitaires”, dont la tenue à jour est obligatoire pour toutes les installations utilisant de l’eau chaude sanitaire. Mais là encore, une enquête poussée pourrait révéler quelques surprises.
De plus, les réalités climatiques d’un milieu tropical soulignent les limites des dispositions étudiées pour la France. La période de contamination maximale est l’été - nous y sommes presque - et en été, même l’eau froide peut atteindre chez nous une température de 30° à 40° !
De sorte qu’ici, même les circuits d’eau froide peuvent présenter un risque, que les hygiénistes des hôpitaux, par exemple, connaissent bien.
Un responsable de l’hygiène industrielle qui a souhaité garder l’anonymat, explique que deux éléments sont essentiels à la lutte contre la prolifération bactérienne : la conception des installations et leur maintenance. "À La Réunion, les problèmes rencontrés sont quasiment toujours liés à un problème de conception", estime-t-il.

P. D.


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