Gestion intercommunale des déchets

La collecte traditionnelle

14 janvier 2006

La préfecture a-t-elle transmis des directives aux communautés de communes ? A-t-elle proposé des moyens supplémentaires pour le ramassage des encombrants aux abords des habitations ? Une date de concertation est-elle déjà fixée ?

Parmi les quatre communautés de communes de notre île, seules le TCO et la CIREST ont bien voulu nous apporter des éléments de réponses. Hormis une mobilisation de leurs agents pour la communication au porte-à-porte, des opérations de démoustication ou de soutien aux initiatives communales, leur politique de gestion des déchets reste inchangée.

Motion du TCO au préfet

De La Possession à Saint-Leu, c’est le TCO (Territoire des Communautés de l’Ouest) qui assure le ramassage des déchets, dont la fréquence varie selon les communes, les quartiers, les différents contrats de collecte. Actuellement, il dit assurer la collecte traditionnelle et peut, s’il est sollicité, soutenir des opérations de nettoyage, comme dernièrement à Saint-Paul (voir encadré) , avec le ramassage des déchets des particuliers impulsé par la commune, ou encore la collecte des déchets dégagés des sites inaccessibles par l’armée. Le TCO dit être en contact régulier avec les Communes et la Préfecture pour des réunions d’information et de conduites d’opérations. De plus, ses médiateurs environnement font de la communication au porte-à-porte, comme au moment de l’épidémie de dengue, rappellent les principes du tri sélectif et les conduites à tenir pour lutter contre la prolifération des moustiques. Ce travail, qui concerne l’ensemble des communes de son territoire, se fait en coordination avec la DRASS, qui a fourni au TCO des pulvérisateurs pour traiter les foyers infestés. Conscients du problème qui s’offre aujourd’hui à La Réunion, les élus du TCO ont néanmoins interpellé la Préfecture par le biais d’une motion transmise lors de son Conseil communautaire de fin d’année. Une réponse est toujours attendue.

Sûrement un débat à venir pour la CIREST

Comme pour le TCO, la CIREST (Communauté intercommunale Réunion Est) qui comprend les communes de Saint-André, Saint-Benoît, Bras-Panon, la Plaine des Palmistes et Sainte-Rose, répond qu’elle maintient sa gestion classique des déchets. La DRASS va former 18 de ses agents à la sensibilisation et trois à la démoustication sur sites déclarés et au niveau des quatre déchetteries que compte son territoire. Les systèmes de collecte propres à chaque commune sont maintenus comme avant le chikungunya. Sur sites sensibles après alerte de la mairie ou d’un administré, un contrôleur de la CIREST peut mobiliser les engins pour un ramassage exceptionnel de dépôt sauvage, dans la continuité de ce qui se fait déjà. La CIREST souligne enfin que les Mairies font déjà avec leurs cellules propres de gestions des déchets, un gros travail. Son conseil communautaire se tenant en janvier, les déchets et le chikungunya devraient être à l’ordre du jour.

Propos recueillis par Estéfani


L’exemple du Port

"Pour être efficace, il faut mettre en place des opérations d’envergures".
La commune du Port, qui fait partie des premiers foyers déclarés de la maladie, a, dès l’épidémie de dengue, mis en place un plan de lutte contre la prolifération des moustiques, qu’elle poursuit aujourd’hui pour lutter contre le chikungunya. Communication, achats de produits et de matériels, mobilisation de personnels, distribution de serpentins (offerts par une société de l’île) : à ce jour, Le Port aura investit 128.727 euros. La secrétaire de cabinet du maire, Nathalie Legros, qui suit le cours des opérations, sait pertinemment que "pour être efficace, il faut mettre en place des opérations d’envergures, les petites n’ayant que des effets ponctuels". Sans s’avancer sur la date et les moyens financiers disponibles, elle nous confie qu’une opération de nettoyage des fonds de cours des particuliers (comme celle de Saint-Paul) est en préparation, afin de permettre à tous les Portois d’éliminer leurs déchets et encombrants domestiques. Les prestataires du TCO devraient s’associer à cette opération impulsée par la ville en mettant des déchetteries mobiles à disposition de la Commune.
Si le médecin sentinelle de la ville du Port, Marie-Ange Durieux, souligne que les actions engagées par la Commune ont permis de freiner le développement de la maladie, en revanche, il reste beaucoup à faire pour éradiquer le virus, beaucoup de moyens financiers à mobiliser pour répondre à cette volonté exprimée.


Saint-Paul : opération nettoyage fond de cours

1.000 mètres cubes de déchets en 3 jours

À partir de la fin décembre, et sur 3 mois, la commune de Saint-Paul a mis en place une opération de nettoyage du domaine public et privé, quartier par quartier. Selon Gildas Piquet, directeur de l’environnement et des infrastructures de Saint-Paul, le but de cette action est de "profiter de la lutte contre le chikungunya pour nettoyer toute la commune". Après les quartiers de l’Étang, Carosse, la commune s’attaquera à Saint-Paul ville dès la semaine prochaine. Cette opération d’envergure qui se déroule à chaque fois sur 3 jours pour permettre à tous les habitants de sortir tous leurs déchets, a nécessité l’emploi de 20 Contrats d’avenir, d’une dizaine de médiateurs communaux, d’agents de la commune et la participation du tissu associatif. Bien que le coût ne soit pas encore estimé, Gildas Piquet parle de "moyens très conséquents". Si le TCO et la SEM Balnéaire apportent leur soutien, en revanche, l’État, hormis le matériel de démoustication et la formation du personnel communal, n’envisage pas de mettre la main à la poche. "Pour le moment... on verra", souligne Gildas Piquet, l’espoir aidant. En 3 jours, ce sont plus de 1.000 mètres cubes de déchets qui sont récoltés.


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