Les artistes contre le chikungunya

La culture mobilisée contre l’épidémie

5 avril 2006

C’est chic quand les artistes s’engagent contre le chik’. Poètes, vidéaste, musiciens, comédiens, tous s’unissent contre la pandémie. ’Nous voulons mobiliser la culture contre le chikungunya, et inciter les Réunionnais à avoir une culture de la lutte anti-vectorielle’, déclarait le préfet Laurent Cayrel.

"C’est une démarche collective où l’ensemble des acteurs culturels sont mobilisés", assure le préfet, qui entend ainsi "surmonter la crise par le moral, par l’esprit". À partir de ce week-end, les 7, 8 et 9 avril, une opération de sensibilisation débutera, pour se poursuivre tout le long de la pandémie.
Le chikungunya, bien que régressant, continue à miner le moral des Réunionnais. Et c’est tout naturellement que l’État, par le biais de sa Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), fait appel aux artistes réunionnais. "Ils participent à la lutte contre la maladie en appelant à mettre en œuvre toutes les mesures de prévention face au moustique qui transmet l’épidémie", déclarait quant à lui Louis Poulhès, le directeur régional DRAC.
Ainsi, les autorités souhaitent "dominer la crise culturellement", dixit Laurent Cayrel. Et pour reprendre les mots d’un artiste belge solidaire avec les Réunionnais : on attend des artistes réunionnais "des pensées éradicatoires".

Une autre forme de sensibilisation

Ainsi, sollicités par la DRAC, les artistes Francky Lauret, Teddy Gangama, Serge Huo Chao Si et Laurent Pantaléon ont créé, c’est à qui un poème, c’est à qui un texte, c’est à qui un dessin, c’est à qui un film, pour sensibiliser les Réunionnais, et leur redonner le goût de profiter de la culture réunionnaise, de la culture en général.
Un matériel documentaire sera distribué au public dans l’ensemble des structures culturelles de l’île, à savoir une carte postale représentant un dessin de l’auteur de “La grippe coloniale”, Serge Huo Chao Si, sous le titre “Artistes contre Chik”, deux textes courts de Teddy Gangama et de Francky Lauret, ainsi que les tracts de sensibilisation de la DRASS.
Les salles de spectacles joueront le jeu, en lisant au public un des textes des deux auteurs. Ce samedi, un kabar fonnkèr “artistes contre chik” se tiendra à Château Morange, dans le cadre de son quarantième anniversaire. Venez-y nombreux à partir de 17 heures, avec notamment Sully Andoche, Francky Lauret, et lantouraz pintad.
Par ailleurs, tous les spectacles de ce week-end débuteront par la lecture de ces textes. Dans les cinémas, le film réalisé par Laurent Pantaléon à partir du texte de Teddy Gangama sera diffusé sur les écrans d’accueil de chaque salle, ou mieux directement dans la salle de projection. Vous retrouverez ce court-métrage sur la chaîne publique RFO.
Dans les hôpitaux de Saint-Denis et Saint-Pierre, des concerts de musique du big bang du Conservatoire national de Région et des deux professeurs de guitares, Patrick Sida et de David Hoarau, seront organisés. Par ailleurs, durant le week-end, les musées, maison du Volcan, Stella Matutina, Muséum d’histoire naturelle, Léon Dierx, musée historique de Villèle seront ouverts gratuitement au public.

En attendant le service prophylactique

"Lutter contre le moustique, c’est continuer à vivre, à sortir, à aller au cinéma, aux théâtres, aux concerts", relevait Louis Poulhès. C’est aussi une manière d’encourager les artistes Outre-Terre de venir se produire chez nous. "Il faut montrer que La Réunion n’a rien d’effrayant", notait quant à lui Marco Boyer, vice-président du Conseil général. Et Alain Armand de noter que cette action doit inciter les Réunionnais à réagir, sinon elle ne servirait à rien de pertinent. Pourvu que cela porte ses fruits. Mais, plus que le moral des troupes, il importe de trouver une solution pérenne à cette épidémie, notamment en menant à bien la lutte prophylactique. A bon entendeur.

Bbj


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