Université de La Réunion

La deuxième année de Médecine à la rentrée

11 mai 2010, par Edith Poulbassia

Bonne nouvelle pour les étudiants ou futurs étudiants en Médecine. La deuxième année sera accessible dès la rentrée prochaine à l’Université de La Réunion pour un numerus clausus d’environ 70 places. Et la troisième année ouvrira en 2011. Autre nouveauté, la possibilité de préparer le concours en pharmacie, en plus de sage-femme et d’odontologie. La Faculté de Santé est sur les rails.

A peine une cinquantaine d’étudiants en première année de Médecine il y a 10 ans. Ils sont aujourd’hui dix fois plus sur les bancs de la Fac à suivre les cours sur 1.300 candidats à l’entrée en première année (créée en 1976). Mais les postes pour devenir médecin sont chers et, jusqu’à présent, les lauréats au concours n’avaient pas d’autre choix que de poursuivre leur cursus dans une université métropolitaine, généralement à Bordeaux II.
Désormais, ils pourront rester à La Réunion. Avec la création de la Faculté de Santé, les étudiants ont la possibilité d’entamer une deuxième année dès la prochaine rentrée en août, puis une troisième à la rentrée 2011. De façon transitoire, les cours auront lieu au campus du Moufia. Le numerus clausus est fixé à 70, mais peut accueillir en plus une dizaine d’étudiants de la zone régionale.
La création de l’UFR Santé (Unité de Formation et de Recherche) a pour autre conséquence de permettre aux étudiants de préparer le concours de pharmacie à La Réunion. Une cinquantaine de bacheliers quittent en effet le département pour une UFR pharmaceutique chaque année. A la rentrée, ces étudiants pourront donc intégrer la Première année commune aux études de santé (PAES). La poursuite d’études se fera dans des universités métropolitaines dans le cadre de conventions, avec un numerus clausus spécifique pour les lauréats de La Réunion (entre 20 et 24). Pour le concours de sages-femmes, 27 postes sont offerts cette année, 8 pour le concours de médecine dentaire.

Une étape vers le CHU

Pour les lauréats au concours de médecine qui auront obtenu la Licence à l’Université de La Réunion (c’est-à-dire la 2ème et 3ème année), il faudra poursuivre jusqu’à la 6ème année en UFR métropolitaines (Bordeaux, Paris, Marseille) pour le concours de l’internat. « Cette mobilité sera maintenue pendant un certain temps pour garantir à nos étudiants la préparation de ce concours dans un CHU qui dispose de terrains de stages spécialisés en plus grand nombre, jusqu’à ce que les mêmes conditions puissent être offertes à La Réunion », a expliqué le président de l’université, Mohamed Rochdi. Il faudra donc encore patienter quelques années pour effectuer un cursus de Médecine entier dans le département.
L’université espère ainsi capter les meilleurs bacheliers qui partent dès la première année vers une autre université. Mais aussi inciter les étudiants à revenir travailler sur l’île à la fin de leurs cursus, en tant que praticiens hospitaliers. « En trois ans, ils auront eu le temps de fréquenter le CHU Nord et Sud, de découvrir la qualité de l’enseignement, de la pédagogie, des infrastructures », affirme Mohamed Rochdi. Un dispositif d’aide à la réussite (avec tutorat par des étudiants de Bordeaux, colles, concours blancs) est par ailleurs mis en place, ajoute Jimmy Selambarom, responsable pédagogique de la PAES.
La formation sera assurée par des professeurs de l’Université de La Réunion, de Bordeaux, et des praticiens du CHR, anciens chefs de clinique. Une soixantaine de praticiens se sont d’ailleurs portés candidats pour assurer les cours.
Pour le président de l’université, l’ouverture d’une 2ème et 3ème années de Médecine est « un événement historique ». La mise en place d’Unités de Formation et de Recherche de Santé est une étape dans le processus de création d’un Centre Hospitalier Universitaire à vocation régionale, elle en constitue la « composante essentielle » pour que le CHR soit relié à une structure universitaire.
Ce CHU devrait être créé d’ici la fin de l’année, a précisé Michel Calmon, directeur général du CHR. La Réunion est la seule région à ne pas en disposer. En plus de répondre au besoin de médecins sur l’île, et de formation pour la zone Océan Indien, ce CHU permettra d’intensifier la recherche sur les maladies infectieuses, les maladies génétiques et la périnatalité.

Edith Poulbassia


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