Protection de la population face aux dangers de l’alcoolisme

La Fédération Régionale d’Addictologie de La Réunion interpelle les candidats aux régionales

23 novembre 2015

À La Réunion, l’alcoolisme fait des ravages. La FRAR (Fédération Régionale d’Addictologie de La Réunion constate qu’une des raisons est le bas prix du rhum. Il demande donc aux candidats aux élections régionales d’agir pour protéger la population. La Région Réunion peut en effet influer sur le prix du rhum en fixant l’octroi de mer s’appliquant sur cette production.

La santé n’est pas du ressort direct de la collectivité mais néanmoins la Région peut influer par son action de façon importante sur la santé des réunionnais. C’est notamment le cas pour l’alcool. L’abus de boissons alcoolisées dans notre région est une problématique majeure de santé publique qui place La Réunion aux toutes premières places nationales.

Les boissons alcoolisées produites sur place bénéficient d’un régime de faveur avec une très importante exonération de taxes. Pour les boissons fortement alcoolisées telles que le rhum péï, le cadeau fiscal atteint 50 % avec l’octroi de mer interne et 90 % si l’on rajoute l’exonération du droit d’accises comparé à des boissons importées de même titre alcoolique. Ce sont les conseils régionaux qui votent les taux de l’octroi de mer et de l’octroi de mer régional.

Bien qu’un produit comme le rhum ne représente que 25 % de l’alcool consommé localement en valeur absolu, il est très souvent retrouvé comme boisson quasi exclusive parmi les personnes en difficulté avec l’alcool du fait de son très bas prix. Les volumes consommés quotidiennement par ces personnes peuvent être considérables avec des conséquences médicopsychosociales désastreuses. Les autres spiritueux bon marché produits localement à partir de l’alcool de canne ont également un poids important sur la santé publique.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de nombreuses études scientifiques ont bien établi que le prix de vente des boissons alcoolisées est l’une des mesures les plus efficaces pour lutter contre l’abus d’alcool. Il ne s’agit pas d’atteindre un niveau prohibitif, mais un prix qui dissuade les jeunes d’acheter de l’alcool et limite la consommation du reste de la population. Ce n’est pas un avantage d’avoir de l’alcool bon marché, ce n’est pas du « pouvoir d’achat », c’est un risque pour notre santé et pour celle de nos enfants, c’est un handicap pour l’avenir de notre région.

La FRAR souhaite que la population réunionnaise soit protégée à l’égal des autres citoyens français. C’est un droit constitutionnel (article 11).
C’est la raison pour laquelle nous sollicitons l’engagement des candidates et candidates aux élections régionales 2015 afin de modifier l’octroi de mer interne sur les boissons alcoolisées produites localement pour réparer cette inégalité.

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Messages

  • IL est indéniable que nous devons tous nous mobilsés contre les ravages de l’alcool à la Réunion, qui cause de véritables dégats dans les familles, dans la société et nous sommes souvent impuissant face à de tels maux. Il est aussi à féliciter toutes les associations qui oeuvrent pour redonner confiance, espoir , gout à la vie à toutes les personnes victimes directes ou indirectes de ce fléau.

    Mais baisser le litre de rhum, sans remonter à la source et agir à tous les niveaux et donner de véritables moyens à toutes les personnes qui sont sensibilisées à cette cause, à cette maladie ; risque d’augmenter le fardeau déja bien lourd des familles , sans pour autant s’attaquer aux problèmes à la source , à mon humble avis.


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