Mission Sécurité sanitaire

La fièvre catarrhale ovine concerne aussi La Réunion

21 novembre 2007

Huguette Bello, Députée de La Réunion est intervenue sur le projet de loi de Finances pour 2008, en posant la question des ravages de l’épizootie de fièvre catarrhale ovine qui concerne aussi le département de La Réunion. Curieusement, le ministre Michel Barnier n’a pas répondu...

On sait les ravages qu’exerce en France l’épizootie de fièvre catarrhale ovine qui s’installe dans un nombre croissant de pays d’Europe. Cette maladie qui, en 2000, ne concernait encore que l’Italie et l’Espagne et, pour la France, le département de Corse-du-Sud, s’est développée dans le Nord de l’Europe en août 2006, à partir du Sud des Pays-Bas, et s’est diffusée très rapidement. Au début d’octobre 2007, plus de 2.200 foyers étaient identifiés en France où elle concernait cinquante départements. Comme le prévoyait l’Organisation Mondiale de la Santé, l’épizootie a pris un caractère endémique.
Des mesures ont été prises pour lutter contre une maladie qui risque de mettre à mal les filières bovines et ovines françaises et européennes, et une enveloppe de 13,5 millions d’euros a été débloquée.
La fièvre catarrhale ovine concerne aussi le département de La Réunion. Elle y est réapparue en août 2003, dans un élevage de moutons de race Mérinos. 26 des 100 animaux de cet élevage étaient concernés. Un arrêté préfectoral de mise sous surveillance de l’élevage impliquant une interdiction de déplacement des animaux a alors été pris.
On peut toutefois s’étonner que les divers documents qui concernent cette épizootie, notamment l’arrêté ministériel qui précise la liste des zones réglementées, ne mentionnent pas la présence de la maladie dans le cheptel ovin réunionnais.
Pourtant, à La Réunion, la fièvre catarrhale ovine ne cesse de se répandre. Les éleveurs s’inquiètent du silence des autorités de l’Etat et se demandent si elles ont mesuré l’importance des dommages qu’ils subissent.
Depuis 1 an, en effet, le cheptel ovin de l’île est décimé. Les éleveurs souhaiteraient qu’une mission sanitaire des experts du laboratoire vétérinaire de Maisons-Alfort vienne étudier la situation sur place, notamment pour vérifier que le sérotype existant demeure bien celui du type 3 ou si, au contraire, il est en train de muter.

La fièvre catarrhale ovine n’est pas le seul souci des éleveurs réunionnais. J’avais attiré l’attention du Ministère de l’Agriculture, en 2006, sur l’épizootie de rhino-trachéite-infectieuse bovine - l’IBR - qui frappe les troupeaux de bovins réunionnais. Cette maladie, mortelle pour le bétail, est apparue également en 2003. Elle a des conséquences très graves puisqu’elle diminue d’abord la production de lait avant de conduire à la perte du troupeau. Les éleveurs peuvent ainsi se retrouver dans une situation financière catastrophique. Les très graves difficultés économiques qu’ils affrontent peuvent engendrer des drames. L’apparition de l’IBR faisait suite à l’importation, par des coopératives, de vaches en provenance de la France continentale.
Les éleveurs insistent pour que soit installé un contrôle strict de l’état sanitaire des animaux arrivant à La Réunion en sorte de prévenir les diverses maladies qui menacent les troupeaux.


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