Dimanche 15 juin, avec ALMA Réunion

La journée mondiale de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées à La Réunion

12 juin 2014

Dans la perspective du dimanche 15 juin, la Journée mondiale de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées, ALMA Réunion explique ses actions.

Cette journée a pour but de sensibiliser le grand public, les professionnels du domaine médical, médico-social, social, sur un phénomène inacceptable et tabou dans notre société, un fléau qu’il faut ensemble condamner, la maltraitance faite aux personnes âgées.

L’évolution démographique des personnes âgées actuelle et à venir doit amener à une prise de conscience de ce problème qui constitue un enjeu sociétal majeur.

La maltraitance touche particulièrement les personnes âgées fragilisées par l’âge, la maladie, l’isolement ou le handicap et de ce fait vulnérables. Elle doit être combattue inlassablement, car la personne âgée qui en est victime se trouve dans l’incapacité de réagir et de se défendre dans une relation de confiance ou de dépendance avec celui qui l’accompagne dans les actes de la vie quotidienne. La maltraitance peut causer à la personne qui la subit de la détresse morale et des blessures physiques. Elle peut entrainer l’aggravation de son état de santé physique ou morale.

C’est avec la mobilisation de tous, famille, entourage, professionnels et les personnes âgées elles même concernées qu’il sera possible d’agir avec efficacité contre les abus que notre société ne doit pas tolérer (maltraitance physique, psychologique, financière, civique, médicamenteuse, négligence active ou passive.)

La maltraitance, c’est l’affaire de tous. Personne n’est à l’abri d’être un jour victime, auteur ou témoin de maltraitance. Le témoin doit pouvoir briser la chaine du silence pour aider la victime et le maltraitant qui ne l’est pas forcément volontairement mais par « burn out ».

Parler d’une situation qui nous alerte n’est pas un acte de délation, mais un moyen - souvent le seul - de protéger une personne vulnérable.

La journée mondiale permet aussi de donner un « coup de phare » sur l’association qui lutte contre la maltraitance.

Depuis 2001, ALMA REUNION, cellule d’écoute téléphonique,(financée par la DRJSCS et le Conseil Général) aide à lutter contre la maltraitance faites aux personnes âgées (et depuis 2005 aux adultes handicapés) : deux fois par semaine, les mardis matin (de 9h à 12h) et jeudis après midi (de 13h à 16h) des écoutants répondent aux appels reçus au numéro de l’écoute, le 0262 41 53 48. En cas d’appel un autre jour, un répondeur rappelle à l’appelant, les jours d’écoute et lui propose de laisser un message et un numéro s’il le souhaite (les écoutants vont alors le rappeler) ou de faire le 39 77, plateforme nationale d’écoute, appel gratuit qui fonctionne du lundi au vendredi.

Cette plateforme relaiera le signalement par internet à ALMA REUNION pour suite à donner par les référents de l’association.

ALMA REUNION garantit une écoute de qualité (assurée par des bénévole formés), le respect du droit à l’information, à la dignité et à la vie privée des personnes, à la confidentialité et au non jugement. L’appelant peut demander à conserver son anonymat.

ALMA REUNION est présente dans toutes les manifestations organisées pour les personnes âgées dans le Département.

ALMA REUNION intervient dans les centres de formation (IRTS, IFSI, Centres AFPAR, etc…) afin de sensibiliser les étudiants à la Bientraitance et de faire ainsi de la prévention de la maltraitance.

L’association répond également aux demandes d’intervention dans les EHPAD, les services d’aide à domicile.

ACTIVITES 2013 de l’association


Données domicile – institution
Nombre de dossiers ouverts : 46 dont 11 transmis par le 39 77
Maltraitance à domicile : 32 personnes âgées et 14 adultes handicapés
L’association a reçu 127 appels administratifs et a émis 544 appels dont 454 par les référents pour le suivi des dossiers. Elle a réceptionné 466 emails essentiellement de la part de ses partenaires pour solliciter la participation d’ALMA à des réunions ou pour une intervention sur ses missions.

PROFIL DES « VICTIMES », genre et âge


43,5% des cas signalés sont des femmes.
15,2% de ces femmes ont plus de 80 ans.
50% sont des hommes dont 6,5% ont plus de 80 ans.
6,5% sont des couples.

FORMES PRINCIPALES DE MALTRAITANCE


Données du domicile
Psychologique : 21,7% (injures, menaces, infantilisation, etc..)
Financière : 10,9% (vol de carte bancaire, d’argent, d’objets personnels, procuration abusive, etc…)
Physique : 13% (coups, blessures, bousculades, gifles)
Civique : 19,6% (restriction ou privation des visites)
Négligence : 30,4% (manque d’aide, repas pris à n’importe quelle heure, médicaments oubliés).
Les maltraitances sont souvent associées, dites en « cascade ». Les maltraitances psychologiques se retrouvent dans 70% des cas. Les maltraitances financières sont elles aussi presque toujours sous jacentes.

LIEU SOCIAL OU S’EXERCENT LES MALTRAITANCES


Sur les 46 dossiers traités : dans

- 78,3% des cas, elles s’exercent au domicile de la personne.
- 17,4% au domicile d’un proche (enfants, neveux / nièce)
- 4,3% dans un autre lieu.

PROFIL DES APPELANTS


50% la famille
19,6% des professionnels (soignants et aides à domicile)
15,2% l’entourage non familial (voisins, amis)
8,7% la personne âgée.
6,5% des appels anonymes.

QUI MALTRAITE ?


84,8% la famille en général.
10,9% l’entourage non familial.
6,5 les tuteurs.
2,2% autre.

COHABITATION « AUTEURS »/ « VICTIMES »

Dans 58,7% des cas traités, maltraitants et maltraités cohabitent.

LIEU GEOGRAPHIQUE OU S’EXERCE LA MALTRAITANCE ?

50% dans le Sud.
17,4% dans le Nord.
17,4% dans l’Est.
15,2% dans l’Ouest.

FACTEURS FAVORISANTS DE LA MALTRAITANCE


- complexité relationnelle de la personne âgée due à un début de dépendance mal perçu ou refusé.

- Difficultés liés à la famille : conflits familiaux, dépendance à l’alcool, à la drogue, problèmes générationnels.

- Difficultés émanant des professionnels à domicile (ou en institution) : manque de temps, difficultés à gérer le stress, difficultés relationnelles avec la famille.

- Habitat mal adapté, promiscuité.
En conclusion, on constate une augmentation de la maltraitance dite physique par rapport aux années précédentes : 2012 = 7,5% contre 13% en 2013.
La maltraitance par négligence (manque d’aide à la personne dépendante dans les actes de la vie quotidienne) est aussi en progression de 30%.
La maltraitance psychologique est la plus communément citée, tant principale comme associée (64%) mais c’est aussi la plus difficile à détecter car elle n’est pas visible et pas toujours considérée comme telle.
En ce qui concerne le lieu géographique où s’exerce la maltraitance, le pourcentage des personnes maltraitées est à égalité dans le Nord et l’Est et en forte augmentation dans le Sud = en 2012 :32% contre 50% en 2013.


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