Appel de la CGPER à se mobiliser contre la leptospirose

La leptospirose : une menace réelle pour notre vie à tous

7 avril 2008

De nos jours, La Réunion compte encore 6 à 7 cas de personnes contaminées par la leptospirose dont au moins 3 cas mortels. C’en est trop pour la CGPER, qui appelle tous les décideurs ainsi que l’ensemble de la population à se mobiliser pour l’éradication des rats, vecteurs de la maladie.

La CGTR, représentée ici par son Président, Jean-Yves Minatchy (à droite), lance un appel d’urgence aux collectivités à distribuer gratuitement des raticides.(photo RP)

Actuellement, on recense environ 7 rats par habitant, soit au total une population de 5 millions de rats sur toute l’île. Selon le Président de la CGPER, Jean-Yves Minatchy, cette situation est inacceptable pour un pays aussi développé que le nôtre. Surtout que le risque de contamination de leptospirose via ces animaux qui prolifèrent très vite ne concerne pas uniquement les 8.000 exploitants agricoles de l’île, mais également l’ensemble de la population.

Des raticides gratuits pour tout le monde

Face au nouveau FEADER (Fonds Européen pour l’Agriculture et le Développement Rural), qui n’aide plus les petits exploitants n’appartenant pas à une coopérative pour l’achat de raticides, les agriculteurs, pour la plupart canniers, tirent la sonnette d’alarme. En effet, à l’heure actuelle, ils traitent leurs champs 2 fois par an avant la récolte de la canne, ce qui est le strict minimum pour éviter une perte de 15 à 20 tonnes par hectare. Mais cela s’avère insuffisant, et au regard de la suppression d’aides concernant ces traitements, ça risque d’aller en empirant. Aussi, une fois les champs traités, le problème n’est pas réglé puisque les rats ne s’arrêtent pas aux frontières et colonisent les villes et leurs habitations.
Conscients de la nécessité d’éradiquer cette vermine, comme cela a été fait pour l’Aedes albopictus après l’épidémie de chikungunya en 2006, les professionnels de la CGPER, qui sont confrontés au quotidien au risque d’être contaminés, appellent les 24 communes de l’île à mettre à disposition des produits gratuitement dans chacune de leurs mairies annexes. Selon eux, il faudrait traiter l’ensemble du territoire 3 à 4 fois par an pour que cela soit efficace.

Problème sanitaire à traiter au même titre que le chik

« Aujourd’hui, on ne pourra pas éradiquer complètement les rats. Mais si on ne fait rien, si les collectivités ne prennent pas leur responsabilité, les rats vont continuer de proliférer, augmentant ainsi des risques de contamination pouvant être mortels. Il faudrait le traiter comme le chik. Ce problème est trop grave pour qu’on ne parle que de prix. La vie est bien plus précieuse », explique Jean-Julius Métanire, responsable de la CGPER du secteur Ouest. Surtout que si rien n’est réglé d’ici 3 ans, il faudra vacciner tout le monde, vaccin coûtant unitairement 200 euros. Les collectivités ont donc tout intérêt à distribuer gratuitement des raticides, ce qui leur reviendra moins cher que de vacciner toute la population réunionnaise. D’autant plus qu’il existe plusieurs souches de leptospirose et que le vaccin ne s’avèrera pas efficace pour des formes différentes.

Appel à la mobilisation de tous

Alors, qu’il s’agisse des collectivités locales, de la DRASS, des exploitants et de la population, il faudra tout mettre en œuvre pour établir un plan de lutte organisé pour permettre une éradication efficace du rongeur qui met en danger la santé publique. Vecteur de nombreuses maladies, le rat véhicule également de nombreux parasites, à l’exemple de Joseph Sadeyen qui a vu ses cabris contaminés par des puces ramenées par les rats. En plus de ces 10,5 hectares de cannes, il doit traiter sa cour toute l’année pour éviter l’invasion de la vermine afin de préserver ses animaux domestiques.
La CGPER envisage donc de communiquer dès aujourd’hui cet appel d’urgence à toutes les collectivités que sont les communes, la Région et le Département, ainsi que le gouvernement, afin de les sensibiliser sur ce problème grave de santé publique auquel est confrontée notre île et qu’il est urgent de régler.

Rebecca Pleignet


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Messages

  • J’ai peur de cette bactérie ’la bactérie leptospira’. Ce n’est pas de la rigolade. Les ravages sont énormes.
    "Au cours d’un court séjour dans un autre monde", je peux affirmer aujourd’hui que le droit à la vaccination est nécessaire et primordiale.Il est urgent de réagir.C’est l’affaire de nous tous.La meilleure arme reste la responsabilité de chacun de nous et l’engagement de l’ETAT. Enfin ! un plan d’action global est en route.

    Voir en ligne : "Ensemble, simultanément et à tous les niveaux"

  • je trouve ça trés bien tout se que vous avez mis

  • Même en métropole des cas existent. Je suis malade d’une leptospirose chronique, et encore, j’ai de la chance de ne pas avoir une forme aigue.
    Après deux accidents cérébraux il y a quelques mois, les médecins ont enfin fait le bon diagnostique, après des années de galère, de souffrances diverses, et de dégradations physiques. Après plusieurs hospitalisations, où les médecins me regardaient comme une simulatrice ou une malade psychologique, j’ai enfin pu mettre des mots sur mes maux.
    Aujourd’hui, toujours en traitement, et ce, pour un long moment, je me renseigne sur cette maladie dont on ne parle pas, car peu d’articles ou témoignages existent.
    J’aimerai cependant savoir si cette maladie est transmissible in utéro ou par l’allaitement... Difficile d’avoir des renseignements précis.


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