Adopter les bons réflexes, c’est la solution pour ne plus revivre une grave crise sanitaire. Le drame du chikungunya est encore gravé dans les esprits. Certains ont perdu la vie. D’autres souffrent de séquelles indélébiles, traînent des douleurs. Le chikungunya, c’est tout de même plus de 266.000 victimes et près de 300 décès. Combien vivent aujourd’hui avec la douleur, malgré le travail ? On se rappelle des conséquences sur l’économie réunionnaise, du nombre important d’arrêts de travail. Pourtant, visitez certains coins de ravine, ou certains jardins, certaines zones industrielles. On dirait que La Réunion préserve “religieusement” ses moustiques, pourrait-on ironiser. Et il n’y a pas que le chikungunya. La dengue est d’actualité, avec 3 cas avérés en avril 2008.
N’oublions pas non plus que le moustique est aussi le vecteur du paludisme, une maladie qui tue énormément à travers le monde. Bref, l’ennemi n°1 est le moustique, qui doit être éradiqué de l’île. Est-ce au moins possible sous les tropiques ? Les pluies de l’été austral ont certainement contribué à l’arrivée des moustiques, comme chaque année. « Boukane bann fèy èk mové zèrb ! », commandait mon grand-père. Est-ce suffisant aujourd’hui ?

Des actions pour tout un chacun

La lutte anti-vectorielle est l’affaire de tous, et pas seulement des pouvoirs publics. Les Réunionnais sont appelés à plus de conscience de ce problème. Nous ne voulons plus de crise sanitaire. Alors, il faut que nous gardions les bons gestes. Il n’est sûrement pas le temps de lâcher la garde. L’opération Kass’Moustik est d’une importance capitale pour raviver la vigilance des Réunionnais. Les associations de lutte contre le chikungunya et associations citoyennes s’activent auprès de la population, privilégiant la proximité pour véhiculer des messages de prévention. « Moustik déor... ni vé pa moustik La Rénion ... interdiction de séjour pour les moustiques ».
A Saint-André, à Saint-Paul, à Mafate, à Saint-Benoît, à Saint-Louis, dans plusieurs quartiers de Saint-Denis, des actions seront menées ce week-end, de manière ludique souvent, pour toucher parents et enfants sur les gestes à faire. La Préfecture en appelle à la mobilisation citoyenne. Nous sommes toujours en phase inter-épidémique, que cela concerne le chikungunya ou la dengue.
Le Service de Prophylaxie Renforcé (SPR) continue ses actions de terrain. Plus de 700 zones traitées, et quelque 2.275 interventions chez les particuliers. Plus de 103.000 maisons auraient été visitées. Est-ce à dire que l’Etat est au zénith de son engagement ? Rappelons-nous, lors du pic épidémique, alors que les visites ministérielles s’enchaînaient, bien des promesses nous ont été faites. Mais bon, le chikungunya est derrière nous, nous dit-on. Combien peuvent dire que le chikungunya fait toujours partie de leur vie ?

Le chik, la dengue, le palu et la leptospirose

Lutter contre les moustiques, rien de plus normal. Pour autant, il importe de voir la situation sanitaire de l’île d’une manière globale, relevant tous les risques encourus par la population réunionnaise. La lutte ne doit pas se limiter à la seule chasse aux moustiques. Il faut combattre le paludisme, le chikungunya, la dengue, mais aussi la leptospirose, qui sévit tout naturellement à La Réunion.
A voir le nombre de rats sur notre île, on peut se dire que tout le monde court un danger, et notamment le monde agricole. L’Europe ne subventionne plus la dératisation. L’Etat n’est pas au plus haut niveau de son engagement. Les mairies ont d’autres “chats à fouetter”.
Pendant ce temps, les rats prolifèrent à vue d’œil, et les cas de décès dus à la leptospirose commencent à nous tomber sous le nez. « La dératisation complète de l’île se fera s’il y a la volonté politique derrière », me déclarait un ancien malade de la leptospirose. « Je m’occupe souvent dans le jardin. Et j’ai eu le malheur de marcher sur la pisse d’un rat, alors que j’étais en savate. Ma famille a cru que j’allais mourir. Moi, je n’étais conscient de rien. Quand j’ai su ce qui m’étais arrivé, je me suis dit que plus jamais un rat vivra sur ma propriété. Mes enfants sont là tous les jours. Je ne veux surtout pas qu’ils vivent ce qui m’est arrivé. Pour moi, les politiques doivent réagir. Je sais qu’il n’est pas facile de parler de rats à l’Assemblée nationale ou au Sénat, voire à l’Elysée. Mais il en va de la sécurité sanitaire des Réunionnais », déclare-t-il.
L’actualité récente révèle des cas de malades, voire de morts de la leptospirose. Quand les autorités compétentes vont-elles décider de soigner ce dossier, au même titre que celui du chikungunya ?

Bbj

Programme de l’opération Kass’Moustik


- Tampon, SIDR 400
Croix-Rouge Française - délégation locale du Tampon, le mercredi 23 avril 2008, de 9h00 - 17h30
Contact : Jacqueline Daroy - 06.92.42.81.66