Du 2 au 6 décembre au Parc des Expositions de Saint-Denis

La Réunion accueille un Congrès international sur les maladies neuro-infectueuses

16 janvier 2010, par Edith Poulbassia

La Réunion s’apprête à recevoir un nouveau congrès international en fin d’année, cette fois sur les maladies neuro-infectieuses. Le congrès de l’Association IANIS aura lieu au Parc des Expositions de Saint-Denis en décembre, précédé d’une semaine de formation de pointe pour 40 étudiants. De quoi contribuer au rayonnement de l’île sur le plan de la recherche dans le domaine biomédical.

Qu’est-ce que les maladies neuro-infectueuses ? Pour faire simple, ce sont des maladies capables de s’attaquer au système nerveux central, c’est-à-dire au cerveau. Parmi elles, le paludisme, le SIDA, la tuberculose, la rougeole, le West Nile (ou fièvre du Nil occidental) et... le chikungunya. Le Professeur Philippe Gasque, du groupe de recherche sur les maladies infectieuses à l’Université de La Réunion, rappelle que 9 enfants ainsi que des adultes ont atteint le stade neurologique avec le chikungunya. Des cas qui se sont présentés également en Inde, où 3 à 6 millions de personnes ont contracté la maladie.

Aujourd’hui, ces maladies neuro-infectueuses trouvent un regain d’intérêt. Depuis quelques années, elles prennent de l’ampleur dans les pays en voie de développement et les régions tropicales. Et ces maladies ont tendance à se propager dans les pays développés, on l’a vu pour le chikungunya. Les chercheurs, notamment les Américains, s’intéressent donc de près aux maladies neuro-infectueuses afin de proposer des traitements, des stratégies de prévention, des vaccins. Comme le souligne l’Association internationale pour l’étude des maladies neuro-infectieuses (IANIS), « on constate qu’une douzaine de virus différents, dont la répartition géographique évolue ces dernières années du fait de l’arrivée de nouveaux réservoirs animaux ou vecteurs, provoquent encéphalites et myélites alors que l’arsenal préventif et thérapeutique contre ces virus mortels est quasi inexistant ». En clair, tout ou presque reste à faire en matière de recherche.
Et sur ce plan, La Réunion a une carte à jouer grâce à la plate-forme technologique Cyclotron (CYROI) à disposition du Centre hospitalier régional et des chercheurs, notamment ceux de l’Université de La Réunion dans le domaine biomédical. Ainsi, sur le chikungunya, le Cyclotron travaille sur un nouveau vaccin en partenariat avec d’autres laboratoires. Faut-il encore que La Réunion arrive à se connecter aux réseaux internationaux de chercheurs pour faire connaître ses atouts scientifiques et ses infrastructures.

400 experts attendus, 2 Prix Nobel

Le second congrès IANIS et l’organisation d’une école de formation en décembre devraient contribuer, d’après le président de l’Université, Mohamed Rochdi, à « mettre le projecteur sur La Réunion comme lieu de recherche scientifique permanente ».
L’association IANIS Internationale a en effet choisi La Réunion pour le prochain Congrès international sur la neuro-infection. Il y a deux ans, le premier congrès avait eu lieu à Paris. IANIS rassemble des experts (virologistes, immunologistes, épidémiologistes) de 13 pays, des États-Unis en passant par le Malawi, le Pérou, la Chine, la Suède. Son secrétaire général est un Réunionnais, le Professeur Philippe Gasque. Le congrès devrait réunir au Parc des Expositions de Saint-Denis, du 2 au 6 décembre, 400 chercheurs et étudiants, dont 50 spécialistes mondiaux. Parmi eux, deux Prix Nobel, Françoise Barre-Sinoussi (médecine) et Ralph Zinkernagel (immunologie). L’occasion pour les chercheurs de présenter des travaux inédits et pour les étudiants de proposer leurs découvertes dans le domaine de la neuro-infection.

Auparavant, du 27 novembre au 1er décembre, le Cyclotron accueillera une école de formation de pointe pour 40 étudiants internationaux dont une vingtaine de La Réunion et de la zone océan Indien. Ces actions de formation à la recherche en neurosciences sont menées par l’UNESCO et l’IBRO (International brain research organization). Maya Cesari, secrétaire générale du Conseil scientifique du Cyclotron, précise que ces deux événements sont en plus « une chance pour les jeunes Réunionnais en Doctorat de trouver des débouchés post-doctoral et des stages à l’étranger ».

E.P.


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