Visite du ministre de l’Outre-mer

’La solidarité nationale ne faiblira pas’

18 mars 2006

François Baroin, ministre de l’Outre-mer, a entamé hier une visite de 48 heures à La Réunion. Il est venu participer à la célébration du 60ème anniversaire de la départementalisation de l’île. Disant vouloir ’mettre un terme à la polémique’, il a affirmé que ’la solidarité nationale ne faiblirait pas’ en termes de lutte contre le chikungunya et contre les conséquences néfastes que l’épidémie fait subir à l’économie locale.

"Puisqu’il faut le répéter, je le répète : la polémique ne tuera pas le moustique, et les engagements pris par le gouvernement seront tenus", soulignait François Baroin devant les socioprofessionnels, le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Éric Magamootoo, et Jean-Yves Langenier, maire du Port, venus assister à la pose de la première pierre de la darse de pêche au port Ouest. Une manière d’achever d’éteindre une grogne patronale déjà bien refroidie depuis la veille et l’annonce par le préfet du nouveau dispositif d’aides aux entreprises sinistrées par les effets de l’épidémie de chikungunya.
Selon ces nouvelles mesures, les sociétés seront indemnisées à hauteur de 80% de leurs pertes avec un plafond de 8.000 euros par semestre pour les entreprises relevant du FISAC (Fonds d’intervention pour les services de l’artisanat et du commerce) et de 80.000 euros pour toutes les autres sociétés. Seuls certains chefs d’entreprise du secteur touristique avaient estimé que ce n’était pas suffisant et avaient promis de réserver "un accueil musclé au ministre". Ce qu’ils n’ont finalement pas fait.
"Lorsque le Premier ministre dit que les entreprises seront indemnisées à 80%, elles le seront. Cela s’appelle le respect de la parole donnée", ajoutait François Baroin. Il remisait ainsi aux oubliettes le premier dispositif qui avait soulevé la colère du monde économique en prévoyant une indemnisation des pertes à 60% avec des plafonds semestriels allant de 4.000 à 8.000 euros. "Ce qui compte c’est ce qui marche et puisque nous sommes dans une crise hors norme à l’évolution hors norme, s’il le faut, nous accentuerons encore la solidarité nationale", disait encore le ministre de l’Outre-mer.
Ayant plus de 2 heures de retard sur son programme initial, le déjeuner - débat au foyer des dockers avec les acteurs du monde économique - a ensuite été considérablement écourté. Il y a notamment été question de la mise en place d’une cellule de communication de crise qui permettrait de redorer l’image de la Destination Réunion auprès des tours opérateurs et de sortir ainsi le secteur touristique du marasme dans lequel il se trouve.
François Baroin est ensuite retourné à Saint-Denis où il a réuni, en présence des parlementaires, le comité de suivi des mesures d’aides économiques.
À noter que le ministre de l’Outre-mer a entamé son séjour dans l’île par une visite au Village du 3ème âge, une maison de retraite située dans l’Est de l’île. Il a assisté à une distribution de produits anti-moustiques aux personnes âgées et a rencontré des bénévoles de la Croix-Rouge. Il a rendu hommage à leur action dans la lutte anti-chikungunya.
Il s’est ensuite rendu à Saint-Paul où il a notamment visionné l’exposition "Vivre en 1956" (année de la déclaration de départementalisation de l’île). Entre la pose de la première pierre de la darse de pêche et le débat avec les socioprofessionnels, François Baroin est monté à bord du Marion Dufresne, un navire de la Marine nationale, qui effectue les rotations logistiques entre La Réunion et les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Le bâtiment assure également la surveillance des eaux de la Zone exclusive économique française (ZEEF) régulièrement pillées par les chalutiers pirates.
Ce samedi, François Baroin sera rejoint dans l’île par Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée nationale, qui participera aux cérémonies de célébration du 60ème anniversaire de la départementalisation.


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