Le chikungunya, comme la canicule, ne sont pas mortels

’La vérité seule est révolutionnaire’

23 janvier 2006

Comment une élévation de la température a-t-elle pu conduire au décès de 15.000 personnes en France durant l’été 2002 ? La canicule n’est pas un virus, pas une bactérie, pas un bacille, et pourtant en 15 jours, des milliers de français ont succombé à cette forte chaleur. Les personnes âgées, à mobilité réduite, souffrant de pathologies aggravantes, isolées, n’ont pas eu le réflexe de s’hydrater. L’on ne dit pourtant pas qu’elles sont mortes de déshydratation mais bien de la canicule. L’État qui a reconnu son ingérence, active depuis, chaque été, le principe de précaution, ouvre de nouveaux lits dans les hôpitaux et renforce les soins à domicile. Il faut bien souvent une catastrophe, pour réagir.
À La Réunion, beaucoup de victimes du chikungunya se retrouvent dans des situations de détresse extrême. Elles perdent le contrôle de leurs membres, ne peuvent plus s’alimenter, s’hydrater. Les traitements sont prescrits à fortes doses pour soulager les douleurs intenses, affaiblissant les organismes, engendrant de nouvelles pathologies. Une femme de 88 ans habitant le quartier de Bellepierre à Saint-Denis est alitée depuis février 2005. Elle a déjà été hospitalisée une fois, avant de rejoindre son domicile. Un jeune homme du Port atteint par le virus, a fait des complications cardiaques en raison du traitement. Sans l’intervention de son père, hospitalier, il aurait succombé. Madame Dovaria, la secrétaire de l’association de Colette Brosse, et bien d’autres dont on ne parle pas, avaient certainement encore quelques années de vie devant elles.
Selon les autorités, il n’y a "pas de décès direct" dû au chikungunya. Mais qu’est-ce qu’un décès direct ? Ce sont l’âge, le diabète, l’hypertension qui ont eu raison de ces personnes mais pas le virus. Le manque de recherche sur la maladie, sa connaissance au conditionnel permettent d’entretenir le flou. Cessons là l’hypocrisie. Si être réaliste c’est être alarmiste, alors sonnons le clairon de la vérité, car comme le disait Lénine, "La vérité seule est révolutionnaire."

Estéfany

Chikungunya

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus