Sexualité des jeunes
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Lancement d’une campagne de communication locale

19 mai 2012

Du 15 au 29 mai, une campagne à l’initiative des acteurs locaux de la santé sexuelle est réalisée avec le soutien financier de l’INPES, de l’ARS-OI et du Conseil général de La Réunion.

Les potes, la fête, la mode, les produits ou substances addictives, le sexe... sont autant de sujets de discussion et de préoccupations qui intéressent les jeunes.
L’amour est un sujet très important dans leur vie quotidienne. Séduire, avoir des conquêtes, être en couple est un jeu, mais aussi une recherche de tous les instants !
L’accès à l’information est aujourd’hui facilité et amplifié par les médias et les nouvelles technologies. Entre jeunes, le sexe fait également l’objet d’une banalisation. Pour construire leur sexualité, les jeunes l’abordent de diverses manières : échanges entre pairs et surtout référence aux images ou vidéos à caractère pornographique accessibles via internet, les téléphones portables ou la télévision. C’est souvent la course à la performance et malgré un âge où les jeunes veulent s’affirmer et se démarquer des autres, c’est la norme qui prime. Même si l’on note une évolution des mentalités, le dialogue avec les adultes n’est pas évident du fait des tabous qui subsistent encore autour de la sexualité, et encore moins avec les parents. Ce qui reste quoiqu’il en soit un phénomène naturel, de par la nature des relations parents/enfants...

Le contexte socioculturel : une société hypersexualisée

L’‟hypersexualisation”, un terme développé au Québec et repris par d’autres pays francophones, consiste à donner un caractère sexuel à un comportement ou à un produit qui n’en n’a pas en soi. 
C’est un phénomène de société selon lequel de jeunes adolescents, saturés d’images suggestives, adoptent des attitudes et des comportements sexuels jugés trop précoces.
Elle se caractérise par un usage excessif de stratégies axées sur le corps dans le but de séduire et apparaît comme un modèle réducteur de la sexualité, diffusé par l’industrie et le commerce à travers les médias ... Selon Arnold Jaccoud, « ce ne sont pas les jeunes qui sont hypersexuels, c’est notre société qui les hypersexualise ! ». Le psychosociologue nuance également le concept en apportant une analyse critique du phénomène : « l’hyper-sexualisation sociétale ne touche pas vraiment la majorité des jeunes... C’est surtout un discours médiatique à la mode... ». Il revient également aux adultes de remplir leur rôle d’éducation, comme élément fondamental de notre évolution, d’agir sur l’environnement et de le transformer, mais aussi de s’adapter à lui et ainsi de se transformer eux-mêmes.... « Pour les jeunes, ce qui nous paraît comme hypersexualisation, est simplement la banalisation de la sexualité ».

À ce jour, il n’existe pas d’études ni en France et ni spécifiquement à La Réunion sur le phénomène de société jugée hypersexualisée. Cependant, les acteurs locaux des domaines sanitaire et social apportent leurs constats observés dans le comportement des jeunes. Par ailleurs, certains chiffres illustrent la réalité des prises de risques ou des violences chez les jeunes. À La Réunion, près de 600 enfants naissent chaque année d’une mère mineure et selon l’ORS (Observatoire régional de la santé), 461 IVG (Interruptions volontaires de grossesse) concernaient des mineures en 2010 dont 54 d’entre elles avaient moins de 15 ans. Les DÉPIST de l’île (centres de dépistage, de prévention et de traitement des infections sexuellement transmissibles) signalent depuis deux ans une recrudescence des cas de chlamydiae (fréquents chez les 18-30 ans), IST qui a donc fait l’objet d’une campagne de communication en mai-juin 2011.

Campagne à La Réunion

Les acteurs locaux de la santé sexuelle ont souhaité engager leur responsabilité éducative en lançant une campagne de communication sur le thème de la sexualité auprès de la population réunionnaise et notamment des jeunes.

Cela passera entre autres par :
• La diffusion de 2 spots de 30 secondes du mardi 15 au lundi 28 mai sur les 3 chaînes locales : Réunion Première, Antenne Réunion et Télé Kréol.
Les spots TV réalisés par Vibrason ont bénéficié de la participation bénévole de jeunes qui se sont prêtés au jeu de comédiens...
La campagne diffusée sur les chaînes locales comprend deux spots différents, mais dans la même cohérence de communication : un mettant en scène deux potes, et un autre mettant en scène deux amies.

Le packshot final propose aux téléspectateurs de plutôt se référer au site www.lepakouyon.re pour découvrir les informations « justes ». Ceci, grâce à la mise en place d’un questionnaire dont les réponses sont détaillées et en fournissant des liens sur des sites traitant de sexualité pour s’informer davantage. Une façon d’apprendre et d’être incollable sur le sujet, de façon sérieuse mais sur un ton ludique et humoristique.

• La diffusion de 2 spots de 30 secondes 
sur NRJ et Exo FM du mardi 15 au lundi 28 mai (56 diffusions par radio pendant la campagne, soit 112 pour les deux) et sur Fun Radio (70 diffusions) jusqu’au mardi 29 mai.

• Deux affiches de 6.000 exemplaires distribués dans les réseaux de partenaires dans la dynamique de la campagne et diffusion par mailing (entre 1700 et 2000 destinataires du secteur médical, social, institutionnel, etc.) et via le Rectorat dans tous les établissements scolaires de l’île…

• La diffusion du “Rivage” à partir du vendredi 25 mai, en relais de la campagne média Rivage, « le journal des acteurs de la lutte contre le Sida » devenu « le journal des acteurs de la santé sexuelle », sera distribué en 4000 exemplaires via le réseau de partenaires et lors de futurs évènements grand public.

• Deux Flashcards disponibles en 8000 exemplaires dans le réseau FlashCard (bars, pubs, restaurants) de l’île et distribués en 6000 exemplaires aux partenaires pour la distribution au public.
Ce support de communication d’un format carte postale est à disposition du public dans des lieux de restauration et de loisirs, etc. Il est également distribué par les partenaires dans leur espace d’accueil ou lors d’opérations de terrain.
La Flashcard de la campagne sexualité vise à interpeler les garçons et les filles par le biais d’un jeu. Sous forme de question, ce jeu en aborde les idées reçues et fausses croyances, et y apportant des éléments de réponse inscrits dans le sens inverse de lecture.

• Site internet lepakouyon.re
La campagne favorisera l’interactivité en occupant un terrain très apprécié des jeunes : internet. Un site dédié a spécialement été créé pour l’occasion.
Le nom du site www.lepakouyon.re dénote le ton de cette campagne locale destinée aux jeunes : leur apporter, dans un esprit ludique, les informations et les connaissances utiles au développement de leurs relations amoureuses et sexuelles.
La page d’accueil annonce la couleur :
« La sexualité çà s’apprend comme toutes les choses ! »... car elle fait partie de la vie, elle ne se résume pas seulement aux pratiques sexuelles, et l’apprentissage est utile pour choisir celle qui convient à chacun.
Les internautes peuvent tester leurs connaissent avec le “Q ouizz”, avec deux entrées : une pour les filles et une pour les garçons.


Des lieux ressources pour les jeunes

Certains jeunes peuvent rencontrer des difficultés d’ordre psychique, comportemental, psychosocial, des problèmes qu’ils ne peuvent gérer seuls ou avec leur famille. Ces dernières années, La Réunion a vu naître des structures dédiées aux jeunes qui sont à la fois des lieux d’accueil, d’écoute et de soins. Ces établissements ont en commun de proposer de manière précoce une prise en charge par une équipe pluridisciplinaire ou une orientation vers des services hospitaliers adaptés. Ces services s’adressent aussi à l’entourage proche du jeune.

- Maison des adolescents : 2 rue Evariste de Parny
 97400 Saint-Denis

tel : 0262 20 65 40

- Maison des ados de l’Ouest (MDA) : 149 rue Marius et Ary Leblond 97460 Saint-Paul
tel : 0262 45 87 43/0692 33 77 37

- CAPAS (Centre d’accueil pour adolescents en souffrance) : 6 allée des Rameaux
 97410 Saint-Pierre – Terre-Sainte

tel : 0262 35 02 16


Rendez-vous à noter

Mercredi 30 mai 2012 : Testing day dans la rue Maréchal Leclerc 
à Saint-Denis (devant la grande Poste),
 proposé par l’association RIVE et le DÉPIST Nord (CHU de Bellepierre)
.
Journée de dépistage anonyme et gratuit
 du VIH, de la syphilis et de l’hépatite C.
Lors du Testing Day, suite à l’entretien avec le médecin du stand et en fonction de la date de la dernière prise de risques, les passants pourront se faire dépister soit par une prise de sang intraveineuse ou soit grâce au TROD (test rapide d’orientation et de diagnostic).


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