Le cancer tue maintenant plus que les maladies cardiaques
Le cancer et les crises cardiaques, des maladies de pays riches
4 septembre 2019
Des chercheurs ont publié une étude attestant que le cancer devient la première cause de décès dans les pays riches, représentant aujourd’hui plus de 40 % des décès.
Ainsi à l’échelle de planète, le cancer tue maintenant plus que les maladies cardiaques chez les adultes d’âge moyen dans les pays les plus riches, selon deux enquêtes publiées le 3 septembre dans la revue médicale The Lancet.
(photo phovoir)
Les maladies cardiovasculaires restent pour le moment le principal facteur de mortalité, mais il est « probable que le cancer deviendra la cause la plus courante de décès dans le monde dans quelques décennies », selon les chercheurs.
Aujourd’hui, les maladies cardiaques sont responsables de plus de 40 % des décès, soit environ 17,7 millions de morts en 2017. Le cancer concerne 26% des décès. Mais la baisse des taux de maladies cardiaques à l’échelle mondiale, pourrait entraîner une hausse des morts dus aux cancers.
« Le monde assiste à une nouvelle transition épidémiologique (…), les maladies cardiovasculaires n’étant plus la principale cause de décès dans les pays à revenu élevé », selon Gilles Deganais, professeur émérite à l’Université Laval, au Québec et coauteur des deux publications.
L’étude publiée hier concerne 21 pays et plus de 160 000 adultes suivis entre 2005 et 2016, dans des pays à revenu élevé, moyen et faible. Les quatre pays à revenu élevé pris en compte sont le Canada, l’Arabie saoudite, la Suède et les Emirats arabes unis.
Les douze pays à revenu intermédiaire sont l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Chine, la Colombie, l’Iran, la Malaisie, la Palestine, Philippines, Pologne, Turquie et Afrique du Sud) et les cinq pays à faible revenu sont le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan, la Tanzanie et le Zimbabwe.
Présentés au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC), à Paris, l’études montre que les habitants des pays pauvres sont en moyenne 2,5 fois plus susceptibles de mourir d’une maladie cardiaque que ceux des pays riches.
Sur les 21 pays, 70% des cas de maladies cardiovasculaires sont dus à des « facteurs de risque modifiables », qui peuvent être traités et évités. Ainsi, les facteurs de risque métaboliques comme le cholestérol élevé, l’obésité ou le diabète sont en cause dans plus de 40% des maladies cardiaques. Ces facteurs sont le principal déterminant des maladies dans les pays riches.
Dans les pays en développement, les chercheurs relèvent aussi le rôle de la pollution de l’air intérieur, de l’alimentation et du faible niveau d’éducation. Mais « un changement de cap s’impose pour atténuer l’impact disproportionné des maladies cardiovasculaires dans les pays à revenu faible et moyen », a précisé Salim Yusuf, professeur de médecine à l’Université McMaster.
Selon lui, « ces pays doivent investir une plus grande part de leur produit intérieur brut dans la prévention et la gestion des maladies non transmissibles, y compris les maladies cardiovasculaires, plutôt que de se concentrer sur les maladies infectieuses ».