Lutte contre le chikungunya

Le Conseil général aide les personnes en difficulté

6 octobre 2006

À l’approche de l’été austral et pour limiter l’ampleur de l’épidémie de chikungunya, le Conseil général a lancé hier une campagne de communication en direction des publics en situation de fragilité, les personnes âgées notamment.

Le Conseil général inaugurait hier une campagne de prévention du chikungunya par une rencontre avec les clubs et associations du 3ème âge du Nord. Au programme : rappel des règles de base de lutte contre le moustique et de protection contre la maladie. Alors que la saison des pluies approche, la prévention est plus que nécessaire pour éviter la catastrophe sanitaire du début d’année. À cet effet, 3 autres rencontres de ce type sont prévues durant le mois d’octobre dans les régions du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Ces actions visent les publics dits fragiles, à savoir les personnes âgées, les femmes enceintes ou encore les personnes isolées. Il s’agit de les informer sur les moyens de se prémunir contre la maladie et de leur présenter les dispositifs mis en place par le Conseil général afin de leur venir en aide.
Dans cette optique, la collectivité départementale a renforcé son plan d’aide aux personnes en allégeant et en accélérant la procédure de prescription d’heures d’intervention à domicile. Cette prise en charges des malades atteints du chikungunya vise les personnes âgées de plus de 60 ans, les personnes handicapées ou celles isolées et relevant de l’aide sociale. Ces malades pourront bénéficier d’une aide ménagère de 120 heures au total, étalées sur 3 mois. Les équipes médico-sociales pourront augmenter ce nombre d’heures après évaluation de la situation de la personne. Concernant la prise en charges psychologique, les dispositifs déjà engagés sont reconduits et améliorés, notamment dans les cas de rechute.
100.000 produits répulsifs et moustiquaires ont par ailleurs été mis à disposition de ces publics dans les 29 PMI et services d’action de santé des arrondissements du Conseil général.
Côté prévention tous publics, des actions d’information et sensibilisation ont été relancées par le biais de spots audiovisuels (émissions "Minute Santé" et "Lien Social" sur Antenne Réunion), d’encarts dans les journaux, de distribution de dépliants et affiches sur les bons réflexes, d’auto-collants pour voiture, d’affiches collées à l’arrière des bus, de bandes dessinées et panneaux d’information sur le chikungunya dans les PMI et collèges. Enfin, une exposition itinérante présentera les manières de se protéger.


Appel à projets contre le chikungunya

Qui veut casser du moustique ?

L’opération Kass Moustik a lancé hier un appel à projets pour des actions de destruction de gîtes larvaires et de sensibilisation sur la collecte des déchets le week-end des 28 et 29 octobre. Le but est de réunir toutes les bonnes initiatives sur un week-end afin de transmettre les gestes contre le chikungunya au plus grand nombre.
Si les messages ont été martelés toute au long de la crise de l’année dernière, une récente étude sociologique a démontré que 30 à 35% des Réunionnais pensent encore que le chikungunya ne se transmet pas par les moustiques tigrés. Pour relancer la sensibilisation et traduire l’information en gestes quotidiens, des personnalités médicales, des chercheurs et des associations en partenariat, notamment, avec la DRASS, les collectivités et le Rectorat ont lancé hier l’opération Kass Moustik. Elle se déroulera le week-end des 28 et 29 octobre. Elle réunira toutes les bonnes volontés souhaitant diffuser des messages de prévention et d’information au plus près du public. C’est-à-dire en se présentant directement chez les gens.
Il est aujourd’hui possible d’envoyer son projet à l’adresse Web suivante : [email protected], et s’il est retenu, la DRASS apportera un soutien logistique et des supports de communication aux volontaires.
Cette opération de proximité visant à une mobilisation de grande ampleur est "une démarche communautaire faite par et pour les citoyens", notent les organisateurs. L’idée est d’abord de détruire en masse les gîtes larvaires autour des habitations et d’installer le geste dans les habitudes des Réunionnais.
Ensuite, les volontaires sensibiliseront les habitants sur l’importance du respect des dates de collecte des déchets. En effet, il est établi que le développement des gîtes larvaires est souvent lié à un problème d’élimination des déchets. En revanche, dépourvue de portée pédagogique, l’opération de nettoyage de cours ne sera pas renouvelée.
La sensibilisation passera également par les médias qui sont sollicités. Kass Moustik lance un appel pour que les chaînes de télévision, les radios et les journaux laissent tribune libre aux médecins et ingénieurs qui répondront directement aux questions des auditeurs, téléspectateurs et lecteurs le 28 octobre.
Il existe une corrélation entre le niveau d’information sur la maladie et sa contraction : plus les gens sont informés, moins ils l’attrapent. "Il faut que l’on passe d’une information donnée à une traduction dans les comportements. En concentrant l’information sur une journée et sous forme de questions-réponses, on lui donne un caractère interpersonnel plus concret", explique Etienne Billot, coordonnateur du plan de mobilisation sociale contre le chikungunya à la DRASS.
Ce dernier week-end d’octobre coïncidera avec l’arrivée de l’été austral et le risque de retour de l’épidémie. Si aujourd’hui, elle est à un taux plancher qui s’établit à une vingtaine de cas par semaine, ce chiffre risque de remonter et il est impossible de prévoir son ampleur. "Il faut se préparer. Les services publics sont prêts, il faut que la population se prépare aussi", conclut Etienne Billot.


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