Motion de l’Alliance pour la mise en place d’un service de prophylaxie

Le Conseil général contre le GIP ?

13 juillet 2006

Hier, la commission sectorielle Santé du Conseil général émettait un avis défavorable à la motion du groupe Alliance sur le chikungunya. Cette motion souhaitait la mise en place d’un service de prophylaxie, par l’intermédiaire du Groupement d’Intérêt Public (GIP) réunissant la Préfecture, le Conseil général, le Conseil régional et l’Association des Maires.

Michel le Bloas, Directeur général des services, et le Docteur Pihouée donnaient une explication à cette position. Selon eux, sans remettre en cause l’importance de la création d’un service de prophylaxie pérenne, le GIP manquerait de réactivité. Disons plutôt que dans une période lourde de transfert de compétences, le Conseil général souhaite être avisé des intentions de l’État et appréhender un risque à courir de son désengagement “financier”, cela au détriment des autres partenaires financiers, quels qu’ils soient. Pourtant, selon nos sources, la Préfecture, représentant de l’État, se dit favorable à la constitution d’un Groupement d’Intérêt Public.
Pour le Conseiller général Éric Fruteau, la mise en place d’un service de prophylaxie sous gérance d’un GIP permettra d’insérer les personnels déjà engagés dans la Lutte anti-vectorielle (LAV), les professionnaliser et leur offrir un cadre de travail pérenne, au service de la population réunionnaise. Un service efficace de prophylaxie limitera à coup sûr l’expansion des arboviroses, et notamment le chikungunya.
À bon entendeur ...

La Région déjà positionnée

Le quorum n’ayant pas été atteint en raison de l’absence importante des élus, la commission permanente du Palais de la Source ne pouvait valider cet avis de la commission sectorielle “Santé” et par la même abroger la motion du groupe Alliance. Par contre, on peut s’attendre à ce que cela soit fait la semaine prochaine. Yvon Virapin, Conseiller général et régional, précise que la Région Réunion s’est positionnée favorablement sur ce point et souhaite assurer la partie Formation, ce qui relève de ses compétences.
Le 30 juin dernier, lors d’une réunion à la Préfecture, où le Conseil général brillait par son absence, la Préfecture se positionnait également par la création d’un GIP. Seul petit couac : le Conseil général ne veut pas de cette création. Pour l’heure, tant que l’état de crise sera décrété, la LAV est de la responsabilité de l’État, et donc de ses services à La Réunion. Il serait cependant judicieux de pourvoir notre pays d’un service performant de lutte anti-moustiques. Le Département semble ne pas se soucier de cette affaire, obnubilé par une question de transfert de compétences. La semaine prochaine, les élus du Palais de la Source devront se prononcer sur l’avis de la commission sectorielle “Santé”. Espérons, dans le bon sens.

Willy Técher


Proposition des conseillers généraux de l’Alliance

Pérenniser les “emplois verts” avec le service de prophylaxie

Dans une motion présentée par les conseillers généraux de l’Alliance, les élus proposent "la création d’un service de prophylaxie professionnalisé lequel serait géré conjointement par l’État, notre assemblée, le Conseil général et l’Association des Maires au sein d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP)".
Dans sa motion, le groupe Alliance rappelle que "les personnels nécessaires existent et sont à l’œuvre depuis plusieurs mois déjà tant au Conseil régional qu’au Conseil général ainsi que dans de nombreuses communes". Ces travailleurs sont déjà formés et ils ont pu montrer qu’ils sont capables d’être à la hauteur de cette responsabilité, "dans des conditions souvent difficiles", précise le groupe Alliance.
En conclusion, les conseillers généraux proposent que "sans plus attendre, soit mis sur pied cet indispensable service de prophylaxie sous la forme d’un GIP à gestion quadripartite (État, Conseil régional, Conseil général, Association des maires)", que "les personnels de ce service soient professionnalisés", et que "par le mode de gestion choisi, les personnels de ce GIP aient ainsi la garantie qu’ils pourront ouvrer pour la préservation de la santé publique sans risquer de se voir accaparés par d’autres activités".


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