Le CRAN exige la mise en place de mesures sanitaires d’urgence dans les DOM-TOM

19 septembre 2007

Les Antilles françaises sont aujourd’hui la deuxième région du monde la plus touchée par le cancer de la prostate. Voilà l’une des conclusions du rapport publié aujourd’hui (hier - NDLR) par le professeur Belpomme. Qu’est-ce qui explique cette prévalence de la maladie ?
C’est apparemment l’utilisation de pesticides comme le paraquat, ou le chloredécone, interdit aux Etats-Unis depuis 1976, interdit en France depuis 1990, mais qui ne le fut aux Antilles que bien plus tard. Or, ces produits toxiques qui ont été utilisés en grande quantité dans la culture bananière s’accumulent dans la chaîne alimentaire, restent présents dans les sols pendant des siècles, produisent des malformations congénitales, des cancers et toutes sortes de problèmes sanitaires extrêmement graves.
Aujourd’hui, les sols sont contaminés ; les habitants aussi. Cette situation très grave nécessite des mesures de grande ampleur. Le CRAN demande de toute urgence :

1/ la mise en place d’une Commission d’enquête indépendante à caractère scientifique afin de vérifier les travaux du professeur Belpomme ; afin de vérifier qu’il n’y a plus de produits interdits en usage dans les plantations ; afin d’évaluer l’ampleur des dégâts tant sur les habitants que sur les sols et les rivières.

2/ la mise en place d’un plan de dépistage général des pathologies susceptibles d’être causées par ces produits toxiques, afin qu’elles puissent être identifiées et traitées le plus rapidement possible dans les structures adéquates.

3/ la mise en place d’une campagne de sensibilisation à grande échelle afin d’informer les populations concernées sur les aliments contaminés, les pratiques à risques et les consignes de sécurité pour éviter les effets de la surcontamination.

3/ la mise en place d’une seconde Commission d’enquête indépendante, à caractère judiciaire cette fois, afin d’établir la chaîne des responsabilités en la matière ; cette Commission devrait rassembler des professionnels de la justice, mais aussi des responsables de tous horizons, y compris dans le domaine associatif, le CRAN étant disposé à contribuer à cet effort ; enfin, elle devrait favoriser, s’il y a lieu, la condamnation des responsables et l’indemnisation des victimes.

En l’occurrence, le premier objectif doit concerner le souci des personnes et la santé publique. Le CRAN demande à l’Etat de prendre toutes les mesures nécessaires, et de le faire en toute transparence, afin que le public puisse être informé de toutes les avancées.
Mais le rapport Belpomme qui intervient quelques mois à peine après l’épidémie de chikungunya révèle une fois de plus les incuries de la gestion sanitaire et sociale dans les DOM-TOM. Ainsi, comment expliquer qu’un produit toxique interdit en Métropole soit autorisé dans les Antilles, malgré les risques encourus ? Qui sont les personnes responsables de cette désinvolture criminelle ? Comment éviter à l’avenir des catastrophes de ce genre ?

Louis-Georges Tin,
Porte-parole du CRAN


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