Réforme des retraites

Le nouveau marché des assureurs

2 février 2005

Face aux nouvelles réformes sociales du gouvernement (retraite, assurance maladie...), les assurances doivent réadapter leurs produits, informer davantage le public des conséquences directes de ces nouvelles mesures. De passage dans notre île, Patrick Peugeot, directeur général du Groupe La Mondiale, parle d’une action renouvelée de son groupe.

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L’augmentation de l’espérance de vie constatée depuis plusieurs années en France, comme en Europe, laisse poindre une réforme des retraites. Dès 2002, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a clairement présenté son plan de route. Tenant compte de l’avis du Comité d’orientation des retraites (COR) et de ses projections sur les 40 ans à venir, la loi a décidé d’augmenter la durée des cotisations, plutôt que d’augmenter leur montant.
Une prise de position qui fait grincer des dents : la retraite à 60 ans et plus, c’est long, et pour quel prix ?

"Décision intergénérationnelle"

Responsabiliser le citoyen sur ces questions d’avenir est une bonne chose selon Patrick Peugeot, à condition d’informer suffisamment le public sur ce qu’il qualifie de "décision intergénérationnelle". Avant 40-45 ans (âge moyen des sociétaires de La Mondiale), la question des retraites reste relativement abstraite, floue, trop compliquée. Les salariés prennent note de leurs cotisations mensuelles, sur leurs fiches de paies, mais de là à savoir véritablement le temps qui leur reste encore à travailler et le montant qu’ils percevront, la retraite arrivée !?!
À La Réunion, la problématique est d’autant plus complexe que la recherche d’un emploi reste la priorité principale d’une trop grande partie de la population. Rachat de points, retraite anticipée, retraite complémentaire... toutes ces considérations apparaissaient pour beaucoup bien lointaines, jusqu’à ce que le gouvernement sonne la charge.

Un marché qui se développe

Pour sa part, La Mondiale propose de réaliser une évaluation individuelle, au cas par cas, de ce que sera votre retraite en termes de durée de cotisation et de montant, afin de pouvoir dès aujourd’hui, pour dans 20 ou 30 ans, s’assurer un revenu décent, grâce à une cotisation supplémentaire annuelle. Face à la charge notable que représente l’organisation du marché des retraites, les entreprises d’assurance, les mutuelles et aujourd’hui les banques, montent au créneau.
Grâce au produit universel prévu par la loi, beaucoup de jeunes de 30-35 ans ont déjà souscrit au contrat universel, qui à travers le PERP, permet une cotisation annuelle d’environ 500 euros, déductible d’impôt, pour amasser un pécule retraite supplémentaire. Mais face à la précarisation de l’emploi, à l’incertitude du lendemain, la crainte du licenciement, tout le monde a-t-il les moyens de se "responsabiliser" et d’anticiper sur sa retraite ?
Dans le cas où le nombre de cotisants serait inférieur au nombre de rentiers, le gouvernement Jospin a prévu en 2000, la mise en place d’un Fonds de réserve des retraites, de plus de 100 milliards d’euros. Un fonds qui ne pourra pas intervenir avant 2017. C’est le seul cas ou l’État, contrôleur des opérations et des contrats entre le MEDEF et les syndicats, peut intervenir.
Bien que les solutions à l’emploi ne soient pas encore trouvées localement, Patrick Peugeot qui laissera très bientôt son siège de directeur à André Renaudin, a affirmé hier que La Mondiale restait attentive pour développer ses positions à La Réunion où il constate des progrès années après années. "Nous avons une mission importante en tant qu’assureurs sur le problème des retraites qui touche tout le monde".
Régimes compliqués, réforme brutale : La Mondiale met en place des outils d’informations précises, recrute des collaborateurs pour proposer à chaque type de public "du sur mesure", comme le confirme Charles Casahoursat, directeur technique du réseau.

Estéfany


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