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Épidémie de Chikungunya
4 janvier 2006
Une fois de plus, la journée d’hier est venue confirmer ce que tout le monde sait depuis bien longtemps : l’épidémie de Chikungunya a été sous-estimée au départ. Aucun des moyens préconisés par le Ministère de la Santé n’a été mis en œuvre. À commencer par la prévention.
Deux brochures éditées par le ministère de la santé insistent sur ce point primordial : une prévention bien conduite permet de s’assurer la maîtrise des événements.
Pour le ministère de la santé, la lutte préventive doit être mise en œuvre avant qu’une épidémie ne se déclare. Mieux vaut prévenir que guérir est une vieille maxime qu’on semble avoir oubliée à La Réunion.
C’est pourquoi le ministère recommande d’axer la lutte contre les gîtes larvaires. Et c’est à cette étape que la lutte biologique - que le ministère n’écarte pas - est la mieux appropriée.
Pour le ministère, les traitements contre les moustiques adultes sont moins bien ciblés et c’est toute la faune et la flore qui sont atteintes.
Le Quotidien d’hier nous donne un renseignement précieux : la DRASS utilise un pesticide, le Paluthion, dont le principe actif est le Fénitrothion. En voici d’ailleurs la formule chimique
En Une, nous publions la fiche technique de ce produit. Il y est dit notamment que ce produit épargne les abeilles. C’est faux. Le ministère de la santé(1) et le ministère de l’agriculture le disent :
"ANNEXE 7. TRAITEMENTS ADULTICIDES
Les produits actuellement disponibles sur le marché ne sont pas soumis à une homologation. En raison de leur trop faible sélectivité et des risques pour la faune non cible (poissons, insectes pollinisateurs), ils ne peuvent être utilisés qu’en milieu urbain ou périurbain et, en aucun cas, directement en milieu naturel (respect du code de la santé publique, Code de l’environnement, arrêté du 25 février 1975 relatif à l’application des produits antiparasitaires). La seule exception est le fénitrothion (sous son appellation commerciale Paluthion® CE) qui peut être utilisé en tant qu’adulticide en milieu rural, mais uniquement sur les marais constituant des gîtes larvaires."
Pourtant c’est bien ce produit qui est épandu par la DRASS dans le lit des ravines, sur les mares, flaques et autres dépôts d’eau, en contravention du code de la santé publique et du Code de l’environnement.
Or, écrit le ministère de la santé, la lutte biologique n’a que des avantages : "le Bacillus thuringiensis serovar israelensis (sérotype H14) ou bacille de Thuringe, plus communément appelé Bti, bactérie entomopathogène spécifique des larves de Culicidés et d’autres diptères, [est] reconnue pour sa très grande sélectivité". Il faut le répéter, les larves de moustique Ædes Ægyptis et Ædes Albopictus, les deux porteurs du fléau Chikungunya, sont extrêmement friandes de ce bacille. Les autres espèces ne sont absolument pas touchées par cette lutte biologique. Mais, pour que cette lutte soit efficace, cela suppose, écrit le ministère, que cette stratégie préventive repose sur "un repérage des gîtes larvaires et leur suivi dans la saison pour détecter les développements larvaires justifiant les traitements. Leur efficacité dépend de cette connaissance de terrain et surtout de l’identification du ou des vecteurs".
Malheureusement, à La Réunion, ce n’est que fin octobre que les services compétents ont procédé à un premier recensement d’une soixantaine de sites larvaires. La “prévention” préconisée par le ministère a donc eu lieu en pleine explosion de l’épidémie, avec un épandage massif de poison et sans résultat probant.
Improvisation
Enfin, le ministère précise : "Outre l’absence de sélectivité sur l’entomofaune non cible, l’un des inconvénients majeurs des épandages d’adulticides réside dans la finesse du brouillard de pulvérisation qui induit un risque d’exposition accru particulièrement pour les personnes sensibles ou allergiques.
Compte tenu des effets adverses liés à l’emploi de produits adulticides, des connaissances actuelles sur leur efficacité, la décision de mise en œuvre de ces traitements devra, quel que soit le niveau de risque observé (séroconversion avifaune, cas équin, cas humain) être basée sur une estimation du risque vectoriel".
C’est tout le contraire qui a été fait à La Réunion. Notre île, dépourvue d’un service de prophylaxie digne de ce nom, s’est trouvée contrainte à réagir dans l’improvisation.
Le ministère insiste sur les dangers que font courir les pulvérisations de pesticides aux personnes qui les manipulent. Sait-on qu’à La Réunion, la plupart des personnes qui sont chargées d’épandre les produits n’ont pas les qualifications requises (216 heures de formation) pour protéger les autres et se protéger elles-mêmes ?
Enfin, le ministère préconise la concertation. Cette fameuse concertation qui n’existe tellement pas qu’aujourd’hui encore, à quelques jours de l’anniversaire du début de l’épidémie, des personnes infectées ignorent tout du mal qui les accable.
En 10 mois, aucun programme de sensibilisation n’a été mis sur pied à l’intention des élèves du primaire, des collèges, des lycées ou de l’Université.
Et quand, enfin, une mission est venue fin décembre, elle a simplement omis de rencontrer les Réunionnais. Prévention ? Concertation ? Protection de La Réunion ? Lutte biologique ?
N’est-il pas plus que temps de cesser d’improviser dans un domaine aussi sensible que la santé publique ?
Jean Saint-Marc
- http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/zoonose/guide_WestNil_0507.pdf
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