
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
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Courrier des lecteurs
7 février 2005
(Page 10)
Philippe Douste Blazy fut autrefois paraît-il médecin spécialiste en cardiologie puis de santé publique. Il a choisi depuis de nombreuses années de laisser là son exercice pour faire, à droite, une carrière politique. Sur ce plan-là, quelles que soient nos opinions, l’ancien maire de Toulouse a été brillant, dévoué, quelquefois efficace et il peut nourrir encore de belles espérances.
Par contre, quand devenu ministre de la Santé, il se mêle de réformer l’organisation de la médecine, de la santé et de la santé mentale des Français, il s’avère médiocre, sans imagination et trahissant sans vergogne son idéal premier. L’ensemble de ses dispositifs qu’il a fait promulguer par voie d’ordonnance, comme celui de la réforme hospitalière dite de la nouvelle gouvernance ou de la reforme de la Sécurité sociale et du médecin traitant, repose une vision gestionnaire, dont l’objectif n’est pas l’amélioration de la qualité des services ou des soins et du personnage du soignant ou du médecin au service de ses patients mais l’économie budgétaire et l’omnipotence administrative.
La pensée de fond est libérale bureaucratique et son personnage central est devenu le gestionnaire modèle : directeur d’hôpital, d’ARH, ou médecin collabo. Côté bureaucratique, il est lourd et coûteux : loin de réduire les coûts, il les accroît ; côté libéral, il ne va pas assez loin vers des alternatives en matière de santé au “Tout État” et néglige la voie associative et participative. Au lieu de démanteler les forteresses hospitalières, il les renforce...
Le plan de santé mentale présenté par le ministre vendredi dernier, ne fait que confirmer les hypothèses pessimistes que j’ai déjà exprimée dans ces colonnes et énoncées ailleurs par beaucoup de mes collègues. Si se dégage dans ce projet, une volonté certaine de résoudre la crise de la profession et de dégager des moyens supplémentaires, ces mesures demeurent démagogiques, rétrogrades dans leurs propositions, et illusoires ou mensongères quant aux engagements, aux promesses et à leurs effets.
L’analyse du discours ministériel révèle la permanence de paradoxes, de doubles messages et de dénégations... Il s’agit une fois de plus, comme prévu, de poudre aux yeux qui flatte la bête sécuritaire dans le sens du poil.
On ne peut certes qu’apprécier le préambule du document qui tente de donner l’illusion d’un vernis intellectuel en citant Michel Foucault mais expose surtout des chiffres significatifs : la France est le pays européen qui dispose du plus grand nombre de psychiatre après la Suisse, d’un nombre de lits hospitaliers qui la met en troisième position mais où le recours aux psychothérapies s’avère inférieur à 20% de l’offre de soins. Le suicide des adolescents et des personnes âgés est une question préoccupante, de même que la consommation excessive de psychotropes et en particulier des tranquillisants. Dépression vraie et crises existentielles sont trop souvent confondues par des patients qui n’ont pas assez recours à la psychothérapie.
Par contre, en ce qui concerne la suite, les propositions du ministre sont pour le moins décevantes et rétrogrades : brandissant des chiffres ronflant - un milliard d’euros, mais étalé sur plusieurs années -, Douste-Blazy a la prétention de résoudre la crise de la psychiatrie française... en rétrogradant soixante plus tôt, soit en renforçant l’hospitalisation à temps plein des patients et le nombre de lits : plus de moitié de cette masse budgétaire est consacrée directement ou indirectement la création de lits hospitaliers ou à leur rénovation.
De plus, loin de vouloir réformer de manière intelligente la loi de 38-90 sur l’internement et sous prétexte de modernisation, il est question ici de la renforcer en accroissant le pouvoir de décision du préfet et en généralisant les traitements sous contrainte. Le “secteur”, soit tout le travail de prévention, de soins dans la communauté, et de réinsertion est mentionné, mais pour la forme ; de même que les alternatives à l’hospitalisation : "Il faut bien sûr les renforcer..." dans un véritable déni des intentions réelles.
Les autres propositions concernant la formation infirmière, l’accès aux structures médico- sociales, une campagne d’information sur la dépression ne font qu’enfoncer des portes ouvertes. On le voit, l’idéal de Douste c’est un bel asile, comme ceux des années 55, avec peu de médecins, un petit peu plus d’infirmiers, des gardiens en nombre, la police à la porte et des enfermements au long cours sous la houlette préfectorale...
Tous les professionnels de progrès, ceux qui se battent chaque jour pour le mieux-être de leurs patients, évitent au maximum les traitements sous contrainte, privilégient la psychothérapie et limitent en durée et en fréquentation l’hospitalisation ne peuvent se reconnaître dans la vision de la psychiatrie de Douste-Blazy et de ses conseillers.
À La Réunion, nous avons fait la preuve, sans incident ou accident majeur, qu’une santé mentale humaine, tournant le dos à l’hôpital, avec (hélas...!) peu de moyens humains et matériels, peut non seulement se mettre en place mais durer depuis vingt ans...
Cette leçon, qui a été aussi donnée par bien des équipes de la périphérie hexagonale, devrait être entendue par Paris et oblige tous à se mobiliser avec l’ensemble des acteurs sociaux, contre les directives d’un Ministre et d’un gouvernement qui méprise les acteurs de la spécialité, de la santé, et les citoyens.
Faut-il rappeler, une semaine après les commémorations officielles de leur libération, que les camps d’extermination et l’hôpital psychiatrique reposent sur la même conception et le même vision de l’être humain : ségrégation, stigmatisation de la différence, enfermement et concentration dans un espace fermé, doctrine biologique et médicale justifiant le tout, quelquefois expérimentation humaine. "Sélections". C’est l’institution qui est dangereuse, pour tous, patients, soignants et ministres... Douste-Blazy aurait-il donc des affinités avec Maurice Papon ?
Dr Jean-François Reverzy,
psychiatre des hôpitaux
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