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par le Dr Raymond Vergès

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’Le virus commence à peser sur l’économie’

Impacts du chikungunya

jeudi 12 janvier 2006


Imaginez que la moitié des salariés d’une entreprise soit touchée au même moment par le virus du chikungunya. En plus du coût social des arrêts de travail face à une maladie dont l’asthénie chronique est désormais reconnue, La Réunion aura a subir un coût économique dont on ne peut pour l’heure mesurer toute l’ampleur. Face à cette pandémie inquiétante, le médecin-conseil du service médical de la CGSS, Pierre Lagacherie, a pris l’initiative de recenser les arrêts maladie dus au chikungunya. Les chiffres sont éloquents.


Si elle n’est pas des plus aisée, la démarche du docteur Lagacherie est en revanche essentielle. Attendu que les prescriptions médicales ne permettent pas d’identifier la maladie, le traitement pour lutter contre le chikungunya étant "absolument banal", (le paracétamol peut être prescrit en cas de grippe ou de douleurs musculaires autres), seuls les arrêts maladies peuvent nous informer sur les répercussions économiques directes du virus.
4 fois plus d’arrêts maladies sur deux jours...

"Ce n’est pas notre mission de comptabiliser les pathologies, mais les arrêts de travail", souligne le docteur Lagacherie qui parle d’un travail statistique très lourd, voire fastidieux s’il devait se faire semaine par semaine. C’est pourquoi, concentrant leurs efforts sur les deux premiers jours de la semaine, qui enregistrent le plus d’arrêts de travail, le service médical de la sécurité sociale fait état au 21 novembre de 779 arrêts de travail dont 41 dus au chikungunya, soit 5,2% des arrêts. Comptabilisant les arrêts de travail des lundi et mardi de cette semaine, au 11 janvier, le docteur Lagacherie fait état de 756 arrêts de travail, dont 165 dus au chikungunya, soit 21% des arrêts. Ce travail de fourmi permet donc d’enregistrer quatre fois plus d’arrêts maladie entre ces deux points de comptabilité.

... et les chiffres ne sont pas exhaustifs

Le médecin-conseil souligne que cette donnée statistique ne peut être exhaustive, attendu d’une part que la comptabilité se fait sur deux jours et d’autre part que tous les médecins ne déclarent pas systématiquement le motif de l’incapacité sur les arrêts de travail. Elle ne prend donc en compte que les arrêts déclaratifs. De plus, l’on ne peut savoir s’il s’agit d’un premier arrêt de travail dû au chikungunya ou d’une rechute. La conclusion du docteur Lagacherie est limpide : attendu que "un cinquième des arrêts de travail sont en rapport avec le chikungunya, le virus commence à peser sur l’économie." Comme partout, les employés du service médical n’ont pas été épargnés. Le docteur Lagacherie envisage déjà de recenser les actes biologiques en rapport avec le virus durant l’année 2005.

Estéfani


Arrêts maladies par micro-régions

Des pics fulgurants dans l’Est et le Sud

Partant toujours de la même dynamique de calcul suivant les deux mêmes jours de comptabilité précédant le 21 novembre et ceux précédant le 11 janvier, sur la base de l’ensemble des arrêts de travail reçus au service médical, le médecin conseil peut nous apporter des éléments de réponse encore plus précis, par micro-régions. Selon le docteur Lagacherie, l’Est n’est plus épargné par l’épidémie.


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