L’opinion doit être informée

Légionellose : la C.G.T.R. condamne le silence

13 septembre 2005

Dans un communiqué publié hier, la CGTR donne son point de vue sur la gestion de la crise sanitaire à l’usine du Gol. L’organisation syndicale déplore le silence de la Direction.

"La concentration anormalement élevée de légionelle (5 fois plus que le seuil de déclenchement de la procédure d’arrêt immédiat des machines !) à la Centrale thermique du Gol (CTG) est un fait extrêmement grave.
La CGTR condamne le silence de la Direction de la CTG. Celle-ci n’a, à aucun moment, informé ses salariés de cet état de fait pouvant être extrêmement grave pour leur santé et au-delà pour la santé d’autres personnes. Cela est totalement inadmissible. Là encore, il semble que des raisons financières prennent le pas sur l’être humain.
La CGTR condamne la lenteur mise en œuvre pour le déclenchement de la procédure d’urgence. Elle espère que l’enquête administrative diligentée sur instruction de M. le préfet aboutisse à déterminer de façon précise le(s) responsable(s) de cette coupable attitude.
La CGTR s’interroge sur la pertinence de l’arrêté de cessation immédiate de l’activité qui ne concerne que la tour de refroidissement N°2 de la tranche II de la CTG.
De telles pratiques font fi de l’exigence de précaution que sont en droit d’attendre les salariés et la population. Elles semblent conforter la réalité bien connue que la rentabilité financière ne puisse être entravée par des problèmes de santé publique.
C’est grave !"


Le précédent de Harnes

En novembre et décembre 2003, la France connaissait sa première épidémie impliquant une tour aéroréfrigérante d’une installation industrielle. C’était à Harnes, dans le Nord de la France. On lira ci-après la présentation du rapport de l’Institut de veille sanitaire sur cette épidémie.

Une épidémie de légionellose a été détectée à partir du 28 novembre 2003 suite à la notification de 2 cas communautaires sur la commune de Harnes. La tour aéroréfrigérante (TAR) d’une usine de la commune a tout de suite été suspectée en raison des fortes concentrations en légionelle observées sur des prélèvements en novembre.
Elle a été fermée rapidement et a cessé de fonctionner le 3 décembre. 86 cas de légionellose ont été comptabilisés entre le 5 novembre et le 22 janvier sur un périmètre de 12 km centré sur Harnes.
18 malades sont décédés (21%).
Dès la suspicion d’un phénomène épidémique, les différentes sources potentielles de légionelle ont été investiguées par les autorités sanitaires et environnementales. Une étude cas-témoin a mis en évidence un risque plus important pour les malades qui fumaient, qui avaient la silicose ou qui avaient passé plus de 100 minutes par jour en dehors de leur habitation dans les 10 jours précédant l’apparition des symptômes.
Les souches de légionelle Lp1 isolées chez 23 malades, dans les TAR et dans les boues de la lagune de l’usine, présentaient toutes le même profil génomique (PFGE). Cette souche a également été retrouvée dans une TAR d’une autre usine et dans une station de lavage de voiture.
L’évolution de l’épidémie est cohérente avec la chronologie de mise en œuvre des actions de contrôle et nettoyage de la TAR de l’usine : la seconde vague a suivi les opérations de nettoyage et de désinfection de la TAR puis la remise en fonctionnement de l’usine le 21 décembre.
Le deuxième arrêt de l’usine le 3 janvier a été suivi de l’extinction de l’épidémie.
Les différentes investigations indiquent que la TAR de l’usine est la source la plus probable de l’épidémie de légionellose. C’est la première fois qu’une TAR industrielle est impliquée dans une épidémie de légionellose en France.


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