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Sécurité et liberté
13 octobre 2005
Nous reproduisons ci-après une tribune libre proposée par le Dr. Jean-François Reverzy. Les intertitres sont de “Témoignages”.
Le médecin et le praticien de la santé mentale ne peuvent être que profondément affligés par les discours tenus et les orientations qui ont pu être promulguées par les ministres de la Santé qui se sont succédé dans le gouvernement Chirac, de Jean-François Mattei, Philippe Douste Blazy à Xavier Bertrand. Voilà des acteurs, médicaux pour les deux premiers qui ont trahi leur idéal par aliénation politique et dont la seule préoccupation est visiblement économique : réduire les dépenses en se donnant l’illusion du progrès et de l’innovation, cela en reprenant de vieux modèles anglo-saxons éculés ou obsolètes comme le médecin-traitant ou la gouvernance hospitalière. Dans tous les cas, les résultats sont là devant tous, visibles : ils sont nuls puisque le fameux Trou noir de la sécu, loin de se résorber, s’est au contraire aggravé.
En matière de psychiatrie, on touche à une totale indigence et à un manque total d’intelligence de la médecine mentale, de son histoire, de son histoire nationale, de son histoire locale, de son actualité et de ses perspectives. Il existe pourtant au Ministère de la Santé des conseillers techniques, et des rapports ont été rédigés. À croire que le pouvoir politique ne veut rien entendre...
Enfermer : une mesure antithérapeutique
La mise en avant de la folie dangereuse et que l’on enferme, le discours sécuritaire sur la supposée dangerosité des patients font partie d’un héritage archaïque et primaire de la représentation de la souffrance psychique et sociale. Ces préjugés affligent toujours l’opinion publique. La dangerosité des supposés malades mentaux pour eux-mêmes et pour les autres est inférieure à celle de la population générale : regardez les faits-divers quotidiens, crimes et suicides. Ils sont rarement le fait de sujets étiquetés déséquilibrés.
Enfermer des malades n’a jamais été qu’une mesure antithérapeutique qui confond abusivement le traitement et la peine : la folie fait partie de l’existence humaine comme limite de la liberté du sujet comme l’avait énoncé, il y a un demi-siècle, le psychanalyste Jacques Lacan. États maniaques, dépressifs, délirants font partie de l’existence humaine et chacun : président, préfet, érémiste quels qu’ils soient, peuvent en être atteints.
L’ouverture d’une liberté potentielle
Ces états sont aussi des états de souffrance et leurs remèdes élémentaires sont d’abord la rencontre, la compassion et l’amour, la parole. À la clôture transitoire d’une personne sur elle-même, son repli sur son univers imaginaire et somatique doit être opposé, à un cadre sécurisant et l’ouverture d’une liberté potentielle par le transfert. La liberté est le premier véhicule de la thérapeutique. Contrairement aux préjugés de la population générale et d’une partie du corps médical, le médicament n’est pas le traitement essentiel, mais un autre véhicule et un support, au même titre que les rituels et les objets religieux. Son action propre neurobiologique est accessoire et non fondamentale pour la guérison. “Traiter” une personne qui souffre dans son âme c’est d’abord avoir souci d’elle, l’aimer un peu plus que son prochain, lui donner du temps, une part de soi, pour précisément retrouver ensemble le Soi, notre héritage, notre part commune.
Discours sécuritaire et hospitalocentrique
L’institution psychiatrique publique ou privée ne se légitime que d’offrir un cadre et un site d’accueil ; humain en premier lieu dont l’hospitalisation n’est qu’un temps bref, accessoire et secondaire. Elle se doit d’opérer le moindre geste et d’utiliser les meilleurs outils au moindre coût. Tout cela est parfaitement possible. Encore faudrait-il que les décideurs en soient convaincus et ce n’est pas le cas à Paris et à Saint-Denis.
En effet, le discours ministériel ou local demeure sécuritaire et hospitalocentrique : Construisons des asiles fermés, comme l’aberration concentrationnaire du Grand Pourpier ou de l’unité de Saint-Benoît ; Créons des lits publics ou privés au nom d’une soi-disant complémentarité entre les deux exercices qui n’a jamais été qu’une imposture. Finançons les holdings privés avec l’argent de l’état, et toute l’obscène et criminelle panoplie médiocre et obsolète de la barbarie psychiatrique : électrochoc et le reste...
Encourager un autre accueil de la souffrance
Alors qu’il serait tellement plus humain, plus simple et moins coûteux d’encourager un autre accueil de la souffrance psychique : en favorisant la création de lieux de vie et de rupture démédicalisés, à type de homes ou de pensions de famille, en indexant et en taxant les psychotropes, dont on sait qu’ils sont devenus une addiction nationale, en encourageant les psychothérapies, le bénévolat, l’innovation, en réduisant au maximum l’hospitalisation publique et privée. Pourquoi ne pas créer un corps nouveau d’intervenants : médecins généralistes à orientation psychothérapique, opérateurs sociaux entre AS infirmiers, psychologues. La santé mentale est d’abord l’affaire des citoyens, et c’est aux citoyens et aux citoyens réunionnais de se mobiliser et agir, de créer des groupements et des lobbies d’usagers de la santé mentale pour faire entendre leur voix, condamner des pratiques qui portent atteinte aux droits de la personne et permettre un nouvel exercice communautaire et culturel de la santé mentale...
Dr JF Reverzy psychanalyste, psychiatre des hôpitaux, chef de service au GHSR
Les 8 et 9 décembre à Saint-Pierre
La clinique de la vie et les alternatives thérapeutiques
5ème journée de santé mentale et de formation du Groupe hospitalier Sud Réunion.
La psychiatrie n’est pas au centre du monde de la pensée et sa doctrine logique et sa pensée philosophique s’avèrent le plus souvent défaillantes. D’autres remèdes, d’autres espaces existent que ceux que voudrait imposer une pratique aliéniste : celle-ci incarne souvent une science-fiction de plus en plus pauvre de contenu qui s’étaye sur l’extension commerciale de la psychopharmacologie et de la médecine légale. Son coût social est disproportionné pour l’économie de la santé face à ses résultats. En bout de chaîne, l’institution psychiatrique produit des dépendances : dépendance médicamenteuse, dépendance de sujets régressifs dont la réinsertion est toujours plus difficile... De plus, dans ses pratiques quotidiennes, elle atteint souvent aux droits élémentaires de la personne : internements, prescriptions autoritaires, “traitements barbares” comme les électrochocs sont là pour en témoigner. Psychoses, paranoïa, schizophrénie, dysthymies, névroses, dépressions et psychopathies ne sont pas des maladies mais font partie de l’existence humaine, et la “clinique” de la vie guérit, aménage, insère et adapte... Quand la souffrance fait basculer certains dans des états qualifiés de pathologiques, des solutions novatrices leur permettent d’échapper à la psychiatrisation.
Ces alternatives sont anciennes pour certaines, nouvelles pour d’autres et surgies des rencontres et échanges de la mondialisation. Elles utilisent des véhicules et des objets venus des médecines douces, des moyens physiques ou diététiques, du religieux. Réfléchir sur ces alternatives apparaît une nécessité dans un territoire humain transculturel, mais aussi face au coût des réponses actuelles.
Quatre ateliers évoqueront :
1- La clinique de la vie avec des témoignages.
2- Les alternatives à l’hospitalisation et l’insertion sociale des patients dépendants. (Témoignage d’une équipe invitée).
3- Les droits et la défense des droits des usagers de la psychiatrie : création d’une association.
4- Le cannabis indica, valeur symbolique de l’océan Indien : table ronde avec des représentants de la spiritualité indienne, rastafarienne, malgache : "Saviez-vous le cannabis indica stigmatisé comme un fléau de la jeunesse est un symbole de l’océan Indien et un véhicule rituel et thérapeutique vénéré aux Indes, à Madagascar et en Afrique ?".
Date : les jeudi et vendredi 8 et 9 décembre 2005
Lieu : GHSR Salle polyvalente ou IFSI à Saint-Pierre
Secrétariat scientifique :
Dr JF Reverzy, Service Psy III. GHSR. BP 350 - 97448 Saint-Pierre cedex
Tél : 0692-67-64-34
e-mail : [email protected]
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