
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Pour la défense du service public de santé
9 juin 2006
Les médecins des hôpitaux publics manifestaient hier, à Paris et à La Réunion, à l’appel de l’INPH et de la CPH, pour dénoncer la réforme de leur statut qui accentue l’autorité administrative et menace leur indépendance d’exercice. En filigrane, c’est la réforme “Hôpital 2007” qui est contestée, l’incompatibilité entre les restrictions budgétaires et la garantie de soins de qualité pour tous. Les médecins hospitaliers refusent d’être astreints à des considérations comptables qui enfreindraient leur liberté d’exercice.
Lorsqu’il a reçu les quatre intersyndicales des personnels hospitaliers le 15 mai 2006, Xavier Bertrand, le ministre de la Santé a rappelé qu’il était nécessaire de moderniser le statut des praticiens hospitaliers pour qu’ils prennent part aux décisions qui concernent l’hôpital comme à sa gestion.
À l’encontre du code de déontologie
Le praticien doit ainsi devenir le "partenaire incontournable" de la modernisation de notre système de santé publique. Pour cela, son statut âgé de 20 ans doit évoluer. L’État engage 180 millions d’euros "qui visent à rendre la carrière plus attractive et à assurer une meilleure reconnaissance morale et financière des praticiens." Dans les faits, le base de salaire des praticiens doit diminuer, et son salaire sera déterminé selon son rendement et les actes qu’il aura prescrit. Suspectés de ne pas être assez rentables, on veut les contraindre à plus de productivité, à porter un regard comptable sur les soins en respectant l’enveloppe budgétaire allouée à l’hôpital, à se conformer à la tarification des actes en prescrivant principalement ceux qui sont déterminés rentables. Tout ceci bien sûr au détriment du patient, de la qualité des soins et de la vocation initiale du système de santé publique qui doit être égalitaire. L’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) sont déterminés à ne pas voir bafouer leur code de déontologie. Ils sont prêts au-delà de cette journée de grève à poursuivre le mouvement. L’avenir de l’hôpital public en dépend.
Stéphanie Longeras
Témoignages
- Patrick Tron, psychiatre, délégué régional CPH
"On demande aux médecins de collaborer"
Même si ce n’est pas dit clairement, pour Patrick Tron, avec ces nouvelles directives "les médecins hospitaliers pourront être licenciés tous les deux ans si les objectifs financiers fixés par la direction de l’hôpital ne sont pas atteints." Alors que dans le secteur public, les médecins pensaient jusque-là bénéficier d’une relative sécurité de l’emploi, certains voient dans cette réforme la précarisation de leur statut et la perte de leur indépendance médicale. "La qualité des soins va en pâtir et les médecins hospitaliers du public vont se tourner vers le privé, augure Patrick Tron. C’est la privatisation rampante du système de santé. (...) On comprend les considérations budgétaires, mais elles ne doivent pas primer sur la qualité des soins." La crainte de voir l’hôpital devenir une coquille vide remplie de médecins aux diplômes étrangers, d’assister à la mise en place d’un système de santé publique à deux vitesses est au cœur des inquiétudes. Pour les hospitaliers du CPH et de l’INPH, "les nouvelles directives vont à l’encontre du code de déontologie qui veut que les meilleurs soins soient délivrés au malade en fonction des connaissances techniques du moment."
- José Guiserix, chef du service de néphrologie au GHSR
"Les dérives potentielles sont sous nos yeux"
Si le docteur Guiserix a choisi le secteur public, c’est pour éviter les conflits d’intérêts et se concentrer sur son métier : le soin des patients. "En tant que médecins hospitaliers, nous sommes des professions libérales à activité salariée. On n’a pas de compte à rendre à l’hôpital, mais aux patients. Cette modernisation de notre statut accentue l’autorité administrative et signifie que si l’on ne fait pas assez d’actes, notre service peut fermer, on peut se libérer d’un poste ou ne pas en recruter. Notre indépendance est menacée." Le docteur Guiserix ne veut en rien cautionner cette prétendue modernisation qui est motivée par des prérogatives économiques qui s’opposent aux principes déontologiques. "On a une obligation de moyens vis à vis du patient et là on veut nous contraindre à faire des choix entre ceux qui pourront ou non bénéficier de tel ou tel soin. C’est un retour en arrière." S’il veut gagner mieux sa vie, il pourrait se tourner vers le privé, mais son choix reste le secteur public qui lui permet "de (se) consacrer totalement aux soins. Je peux faire de la prévention, de l’éducation, mais ces actes ne sont pas reconnus car pas rentables." Le docteur Guiserix défendra sa profession, le sens de son métier : "Je ne baisserai pas les bras."
- Philippe Morbidelli, urgentiste à l’hôpital Gabriel Martin
Les plus fragiles et les plus faibles directement concernés
La nouvelle tarification représente pour le docteur Morbidelli "la course à l’activité. Plus on fait, plus on gagne, et si vous n’êtes pas dans la course, vous êtes sûr de perdre. L’enveloppe étant fermée, s’il n’y a pas d’augmentation d’activité, vous êtes doublement pénalisé." L’hôpital Gabriel Martin est en activité constante, très dynamique et c’est seulement parce que des lits ont été ajoutés que l’enveloppe de l’hôpital a augmenté. La modification du statut des praticiens se résume à une demande de rentabilité. "Notre statut ne nous a pas empêchés de travailler deux fois plus pendant la crise du chikungunya, tout le monde était présent. Le problème c’est que la tarification à l’activité va condamner les petits hôpitaux." Les activités de soin rentables comme la chirurgie vont s’en sortir, alors que les urgences, la gériatrie qui ne génèrent pas assez de bénéfices, vont perdre leur budget. "Globalement, on peut dire que c’est la remise en cause des missions de service public en direction des plus fragiles et des plus faibles. C’est l’abandon de la prise en charge globale."
- Antoine Perrin, directeur de l’ARH
"L’hôpital public a des comptes à rendre"
Le mécontentement des praticiens n’est pas généralisé selon Antoine Perrin qui tient à relativiser l’importance des revendications. Le statut des praticiens hospitaliers "extrêmement rigide" avait selon lui "besoin de souplesse." Grâce à cette réforme, les procédures de recrutement vont être accélérées et facilitées pour mieux répondre en temps réel aux besoins exprimées. Les praticiens ne seront plus cloisonnés au sein d’un même service ou hôpital et les postes seront pérennisés plus facilement. Antoine Perrin soutient que c’est toujours le ministère qui assurera les nominations et un bureau de gestion national qui s’occupera des plans de carrière des praticiens, mais les affections dans les services se feront avec le directeur de l’hôpital. "Cela permet plus de souplesse, si tout le monde est d’accord, sinon il faudra passer par le ministère." Là ou l’ancien praticien chirurgien à l’hôpital public pendant 20 ans se soulève, c’est quand on avance la question de rentabilité. "Ce n’est pas une question de rentabilité, mais l’hôpital public a des comptes à rendre sur sa rationalité. La santé coûte chère, ce n’est pas une critique, mais les citoyens doivent être assurés que les fonds publics servent bien aux soins." Pour le directeur de l’ARH, ceux qui crient en ce moment ne sont pas forcément ceux qui sont les plus investis dans l’hôpital et il est temps de valoriser ceux qui sont actifs et impliqués. C’est dit.
S. L.
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