Conséquence de l’accroissement du nombre d’automobiles

Les microparticules tuent rapidement et massivement

6 janvier 2015

Les microparticules provenant notamment des moteurs diesel sont responsables chaque année de milliers de décès prématurés en France. Une étude de l’INVS montre que les décès interviennent rapidement après la pollution, dans un délai de 1 à 5 jours et cela alors que les normes sont respectées. Voici les principaux points de l’étude. Difficile de croire que les Réunionnais ne soient pas touchés par ce phénomène. Car la décision de stopper le chantier du tram-train et la publicité faite pour le projet de route en mer sont des arguments en faveur de l’importation massive d’automobiles à La Réunion. Dans ce parc, l’essentiel est constitué de véhicules qui rejettent des microparticules.

L’étude a porté sur les 17 agglomérations urbaines suivantes : Bordeaux, Dijon, Grenoble, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Lens-Douai, pour la période 2007-2010.
Les données de températures journalières (moyennes, minimales et maximales pour une station de référence de chaque ville) ont été recueillies auprès de Météo-France.
Les données de microparticules ont été recueillies auprès des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) pour les stations urbaines de la zone d’étude.

Augmentation des AVC

Parce que le chantier du tram-train a été stoppé, Saint-Denis est chaque jour envahie par des automobiles qui rejettent des microparticules nocives à la santé.

En moyenne annuelle, aucune ville ne dépassait la valeur réglementaire européenne de 40 µg.m-3, mais seule Dijon respectait la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixée à 20 µg.m-3
Pour une augmentation des niveaux de microparticules du jour et des 5 jours précédents, un excès de risque relatif de 0,51% (IC95% : [0,08-0,94]) a été observé pour la mortalité non accidentelle. L’ordre de grandeur est similaire pour la mortalité cardiovasculaire. Un excès de risque relatif plus élevé pour les 75 ans et plus a été retrouvé pour la mortalité non accidentelle (+1,04% [0,42-1,67]) uniquement.

La pollution tue rapidement

Les effets sont plus importants 2 à 5 jours après la pollution, ce qui indique que l’effet de la pollution est différé de quelques jours après l’exposition, sauf en été où l’effet sur la mortalité se concentre dans les 24 heures suivantes. À l’inverse, pour l’année entière, MedParticles retrouve un effet plus important à j+1 qu’entre 2 et 5 jours après l’exposition. Cette différence pourrait être en partie due aux différences climatiques entre les 17 villes de France métropolitaine et celles incluses dans MedParticles (villes de Grèce, d’Italie, d’Espagne, et Marseille pour la France). Il faut également garder à l’esprit que les systèmes de santé sont différents entre ces pays, ce qui peut modifier le recours aux soins.

La chaleur amplifie les dégâts

Les analyses par saisons ont montré que, pour les microparticules, le plus fort impact se trouve pendant l’été, en particulier pour la mortalité cardiovasculaire et pour la mortalité non accidentelle dans les 24 heures après la pollution. Il faut noter qu’en été, une partie de l’effet attribué aux microparticules pourrait provenir de l’ozone et non de la chaleur, car la température est incluse comme facteur de confusion dans le modèle afin de ne pas attribuer aux microparticules un effet qui serait en réalité attribuable à la température. Il peut, en revanche, y avoir des synergies entre l’effet de la température et des microparticules, soit en exacerbant des mécanismes physiologiques, soit en modifiant l’exposition (temps passé à l’extérieur, ouverture des fenêtres...).
Cette étude confirme les effets à court terme des microparticules sur la mortalité, même à des concentrations conformes à la réglementation de l’Union européenne (40 µg.m-3 en moyenne annuelle) et proches des valeurs guides de l’OMS (20 µg.m-3), et souligne la nécessité d’agir pour diminuer les niveaux de particules en France. Cette action doit concerner tant les pics que les niveaux de fond. Le projet Aphekom avait par ailleurs montré que les niveaux trop élevés de microparticules (comparés au seuil recommandé par l’OMS) étaient responsables de près de 1 000 hospitalisations pour causes cardiovasculaires dans neuf villes françaises. Les niveaux trop élevés de microparticules encore plus fines sont quant à eux responsables de plus de 2 900 décès anticipés par an dans ces mêmes villes.

Source : Corso M, Pascal M, Wagner V, Blanchard M, Blateau A, Cochet A, et al. Impact à court terme des particules en suspension (PM10) sur la mortalité dans 17 villes françaises, 2007-2010. Bull Epidémiol Hebd. 2015 ;(1-2):XX-XX. http://www.invs.sante.fr/beh/2015/1-2/2015_1-2_3.html

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