Depuis 1977, c’est la première épidémie de dengue recensée à La Réunion. Deux cent cinquante-sept cas ont été notés entre mars et juin 2004, plus particulièrement sur la zone du grand Ouest. Cette maladie est transmise par un moustique du type aèdes, facilement reconnaissable à son aspect zébré noir et blanc.

La cellule de lutte antivectorielle de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS) entreprend donc une campagne d’information sur la dengue “Tous contre le moustique”.
Décrite dès 1779, la dengue provoque des poussées brutales de fièvre (supérieures à 38,5°), des courbatures très accentuées et des maux de tête. Si sa forme bénigne se guérit spontanément, il existe aussi une forme grave : la dengue hémorragique. Faute de soins hospitaliers, la dengue hémorragique peut entraîner un choc clinique, et parfois la mort du patient.
Pour l’heure, il n’existe pas encore de vaccin ni de traitement spécifique. La dengue et le paludisme ne se transmettent pas d’homme à homme, mais uniquement par la piqûre des moustiques aèdes (dengue) et anophèles (paludisme). Le seul moyen de lutte existant est le contrôle des moustiques vecteurs, en supprimant les lieux de ponte, c’est-à-dire tous récipients contenant de l’eau stagnante, ou encore détritus autour de votre habitation (pneu, boîte, etc.). Reste le problème du voyageur porteur du virus, problème amplifié par la montée du nombre de voyageurs dans les pays de la zone (Madagascar, Seychelles, etc.).

1.285 visites à domicile en deux mois

Pour en venir à bout de ce moustique aèdes, la DRASS, en partenariat avec les communes, souhaite ainsi mener une campagne d’information auprès de la population. Les Réunionnais ne sont pas informés, ou du moins "voient cette maladie comme une fatalité", indique Julien Thiria, ingénieur sanitaire à la DRASS.
Hormis les actions d’éducation sanitaire auprès des populations, la lutte consiste également à "supprimer ou traiter les gîtes afin d’éliminer les larves du vecteur et procéder à des pulvérisations d’insecticides".

L’objectif final est de réduire la densité du vecteur (le moustique), et donc le risque de transmission du virus. Durant deux mois, le service de la lutte anti-vectorielle a effectué 1285 visites domiciliaires, comprenant le recensement, le traitement et la destruction des gîtes, la pulvérisation d’insecticides anti-adultes et une séance d’éducation sanitaire.
L’ébauche d’un partenariat DRASS/Communes a permis l’assainissement des gîtes très productifs situés sur le domaine public (cimetières, dépôts sauvages, fuites d’eau, etc.).
Si l’épidémie est réapparue cette année pour s’éteindre avec l’hiver austral, il demeure un réel risque de reprise, du fait de la présence accrue du moustique durant l’été austral. Cependant, il importe que toute la population réunionnaise se sente concernée par ce risque.

Les Réunionnais se souviennent du paludisme : un vaste programme de lutte contre l’anophèle a permis de réduire au maximum le risque de transmission de cette maladie. Contre la dengue, les Réunionnais doivent dès lors se montrer vigilants.

Numéros utiles

Pour plus de renseignements, le service de lutte anti-vectorielle (LAV) de la DRASS peut être appelé aux numéros suivants :

- secteurs de Saint-Benoît et de Saint-Denis : 02.62.50.76.35

- secteur de Saint-Paul : 02.62.22.60.58

- secteur de Saint-Pierre : 02.62.96.80.80

Se protéger des piqûres

Comment se protéger des piqûres de moustiques ? La femelle d’Aedes Albopictus, celle qui transmet la dengue, pique surtout pendant la journée (en début de matinée et en fin de journée, entre 17heures et 19heures)
Protégez-vous contre les piqûres en utilisant des répulsifs : serpentins, diffuseurs électriques, ventilateurs, crèmes et sprays. Pensez aussi à porter des vêtements longs.