
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Communication de Gélita Hoarau au Sénat sur le chikungunya - 3 -
6 mars 2006
Voici le troisième volet de la communication présentée mercredi dernier par Gélita Hoarau lors de l’audition de la commission des affaires sociales du Sénat sur l’épidémie de chikungunya dans notre île et dans les pays voisins. Dans un premier temps, la sénatrice de La Réunion a rappelé une brève chronologie de cette catastrophe qui, dit-elle, ’aurait pu être sinon évitée mais atténuée si l’on avait pris les mesures qu’il fallait au moment opportun’. Puis elle avait montré un certain nombre d’erreurs commises depuis un an par les autorités de l’État. Elle en a ensuite analysé les conséquences, en dehors de l’aspect sanitaire.
Je voudrais juste témoigner de la réalité de la vie réunionnaise actuellement.
Nous sommes confrontés à la plus grave crise depuis soixante ans.
Cette crise est certes sanitaire, mais elle recouvre de nombreuses autres dimensions.
Tous les secteurs économiques touchés
Crise économique, bien sûr. C’est l’ensemble des secteurs d’activités qui sont touchés et qui sont affectés par la multiplication des arrêts maladie dans de très petites entreprises.
Parmi les secteurs touchés, le tourisme évidemment, également gravement malade du chikungunya. Chacun le sait, le tourisme est à La Réunion le premier secteur d’activité devant le sucre, et les conséquences tant au niveau de notre croissance que de l’emploi risquent d’être désastreuses. À l’heure où je vous parle, ce sont déjà 20.000 nuitées qui ont été annulées.
Des produits polluants et ravageurs
Crise environnementale, écologique aussi.
Les opérations de démoustication sont bien entendu nécessaires pour lutter contre ce fléau. Mais nous nous interrogeons sur les épandages massifs de produits hautement polluants, notamment pour les nappes phréatiques, et ravageurs pour notre biodiversité.
Au début de l’épandage massif des insecticides, deux produits ont été utilisés : le Téméphos et le Fénitrotion. Devant notamment nos mises en garde, ils ont été retirés à cause de leur toxicité. D’ailleurs ces produits seront très bientôt retirés du marché européen.
Nous préconisions pour notre part - et nous préconisons toujours, comme l’a fait le maire du Port - une méthode de démoustication biologique et mécanique, réservant de manière exceptionnelle et limitée dans le temps et dans l’espace l’utilisation des produits chimiques.
Pas les moyens de se doter des répulsifs
Crise sociale également pour une population dont 300.000 personnes relèvent de la couverture maladie universelle et qui n’a pas forcément les moyens de se doter des répulsifs nécessaires à la prévention.
Imagine-t-on aujourd’hui la vie quotidienne à La Réunion ? Chaque Réunionnais a au moins quelqu’un de son entourage ou de sa famille qui est malade, quand il n’est pas lui-même atteint par le virus. Une vie d’angoisse pour soi-même ou pour ses enfants.
Imagine-t-on les questions que se posent les Réunionnais face à un mal dont on a dit qu’il n’est pas mortel mais qui tue ? Face à un mal dont on semble découvrir au fur et à mesure de son extension de nouveaux effets ?
Une crise de confiance
Crise de confiance donc également... C’est toute la société réunionnaise qui est aujourd’hui malade, ravagée par une perte de confiance sans précédent dans notre histoire récente.
Je le disais en début de mon propos : cette crise, cette catastrophe sans précédent est sans doute la plus grave que doit affronter notre île depuis des décennies.
Cette crise de confiance, multiple, se manifeste aussi à l’égard des autorités nationales.
C’est pourquoi j’ai demandé notamment au président du Sénat qu’elle soit considérée comme cause nationale.
Un début de réponse
Face à cette situation, il est urgent de témoigner à la population réunionnaise la solidarité de toute la Nation.
Le déplacement du Premier ministre à La Réunion le week-end du 26 février dernier et la mobilisation au plus haut niveau du Gouvernement est un début pour redonner la confiance.
Le Premier ministre a annoncé une série de mesures. Elles étaient attendues depuis longtemps.
Ces mesures, très significatives et enfin à la hauteur de l’enjeu, concernent toutes les dimensions de cette crise.
Je ne ferai pas le détail de ces mesures ; elles sont connues ici de tous.
Je crois qu’avec la visite de M. Dominique de Villepin à La Réunion et la mise en œuvre rapide de ces mesures, c’est une nouvelle étape qui est ouverte dans la lutte contre l’épidémie. Bien que le temps perdu soit désormais irrattrapable, notamment au regard du nombre de morts et de l’explosion de l’épidémie en fin d’année dernière.
Justice et transparence des aides
Des journalistes m’ont interrogé sur la question de savoir si ces aides sont suffisantes ou non.
Je pense que ces aides sont importantes mais qu’il faut surtout les utiliser dans la justice et la transparence. S’il s’avérait que c’est insuffisant, s’il s’avérait que la crise doit se prolonger, alors des efforts complémentaires seront nécessaires comme l’a promis le Premier ministre, et nous les réclamerons.
Pour l’heure, toute La Réunion et l’ensemble de ses élus, au-delà des clivages politiques, au-delà des polémiques stériles, est tournée vers cette lutte qui conditionne la vie de nos habitants, le développement de notre île et notre avenir tout simplement.
Un rendez-vous à ne pas manquer
Mais je voudrais insister sur le point que les moyens qui vont être déployés ne seront efficients que s’ils se développent dans un climat de confiance retrouvé. La confiance doit être rétablie et elle ne le sera qu’à deux conditions :
Tous d’abord, en disant la vérité aux Réunionnais et en agissant dans la plus grande transparence.
Ensuite, en multipliant les actes pour témoigner à la population réunionnaise de la solidarité de la Nation.
Et à cet égard je pense que la mission que vous pourriez conduire à La Réunion, monsieur le président de la Commission des affaires sociales, peut y contribuer afin que la représentation nationale puisse être le porte-parole de notre population gagnée par le désespoir et la souffrance.
À quelques jours de la célébration du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946 mettant fin au statut colonial, ce rendez-vous ne doit pas être manqué.
(à suivre)
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