Chikungunya : Rita et Yoland

’Lété moin sink’

4 février 2006

Les personnes âgées, semblerait-il, restent les plus vulnérables au chikungunya. Rita et Yoland l’ont contracté récemment. Aujourd’hui, elle se trouve très très affaiblie, lui ne croyait plus au rétablissement de sa compagne.

Aujourd’hui, Rita et Yoland, surtout Rita, se trouvent très très affaiblis par le chikungunya. Ces Saint-Andréens habitent le littoral du côté du chemin Grand Canal, là où les impasses, les rues et ruelles restent peu ou pas entretenues. En cette période de pluie, des petites mares naissent un peu partout. Rita et Yoland, avec le concours de voisins habitant leur rue, les ont recouvertes de sable. Mais depuis, leur chemin a repris l’aspect d’antan. Il est recouvert de boue, selon les habitants, et les arbres demandent un élagage.

"Mes pieds ont doublé de volume"

Le couple contractait la maladie il y a 2 semaines de cela. Durant la nuit, il ressentait de vives douleurs aux articulations. Au lever, seul Yoland, après des heures d’efforts, posait ses pieds au sol. Il se souvient parfaitement de ce moment douloureux où ses "pieds et chevilles avaient doublé de volume" et ressemblaient à de "la viande grillée". Rita écoute attentivement son compagnon et par moment sourit. Elle perçoit des douleurs à la gorge et s’essouffle très vite.

Elle ne joue pas la comédie

"Lété moin sink", signale avec difficulté Rita. Yoland, resté auprès d’elle 4 jours durant, pensait au pire, mais Rita, au bout de cette période, commençait à parler et à rire. Pendant ces moments de souffrances, Yoland la toilettait. Aujourd’hui, elle ne joue pas la comédie. Elle se trouve vraiment mal en point et prononce les mots "misa mourir" assez souvent. Tous les deux sont diabétiques et prennent aussi soin d’une personne invalide. Cette situation est loin d’être simple.
Rita et Yoland constatent le manque d’intérêt de certains élus à l’égard de la population. Pas d’information, pas de sensibilisation et surtout pas de démoustication du côté de ces gens. Heureusement, Yoland brûle régulièrement des feuilles sèches pour tenir à distance les moustiques. Mais est-ce suffisant ?

J.-F. N.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus