Le ministre de l’Agriculture soutient l’exception sanitaire à La Réunion

Leucose bovine : « il faut faire confiance »

13 juillet 2018

Stéphane Travert s’est exprimé sur la crise sanitaire qui touche l’élevage bovin à La Réunion. Il appelle les Réunionnais à consommer de la viande bovine : « il faut faire confiance », a-t-il dit hier. Rappelons qu’à la différence de la France, à La Réunion il est possible de commercialiser de la viande contaminée par la leucose bovine.

Stéphane Travert rappelle en substance que le gouvernement soutient le non-respect du principe de précaution à La Réunion.

Le cheptel réunionnais est durement touché par la leucose bovine. Les conséquences de ce virus sur les consommateurs de viande font débat. D’un côté, les autorités sanitaires à La Réunion affirment qu’il n’y a aucun risque pour la santé. De l’autre, une étude scientifique indique que le virus de la leucose bovine est un des facteurs favorisant le cancer du sein.

Face à cette maladie, des mesures sont prises en France. Si dans un élevage, un animal est touché par cette maladie, tout le cheptel est abattu et la viande ne sera pas commercialisée. Ce n’est pas le cas à La Réunion, en raison d’une dérogation. Par conséquent, les Réunionnais qui mangent de la viande de bœuf peuvent sans le savoir consommer celle d’un animal porteur du virus de la leucose bovine.

Ce n’est malheureusement pas la première fois que les intérêts économiques prennent le pas sur le principe de précaution. Dans les années 1970, le cheptel réunionnais avait été décimé par la bruxellose apportée par des bêtes importées d’Afrique du Sud. A cette époque, il a fallu une longue campagne d’information menée par les militants communistes pour que l’État reconnaisse la situation et prenne les mesures nécessaires.

Pour la leucose bovine, La Réunion est sous le coup de l’exception sanitaire. En effet, si consommer une viande contaminée par ce virus était totalement sans danger, comment expliquer les mesures d’abattage systématique pratiquées en France ?
L’application du principe de précaution doit être le même à La Réunion, aussi le discours du ministre de l’Agriculture n’inspire guère confiance sur ce point.

M.M.

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