Colloque régional du Mouvement Français pour le Planning Familial

Maîtriser sa fécondité en choisissant son moyen de contraception

20 juin 2008, par Sophie Périabe

Un nombre de grossesses précoces et d’IVG trop important par rapport à la Métropole, une baisse de l’utilisation du préservatif, telles sont les conclusions des enquêtes menées par la DRASS de La Réunion. Devant ce constat, le MFPF (Mouvement Français pour le Planning Familial) a décidé d’axer son colloque sur les différents moyens de contraception avec pour objectif principal de sensibiliser le plus largement possible les acteurs locaux pour que, à terme, les femmes et notamment les jeunes femmes puissent maîtriser leur fécondité.

Ce colloque a été placé sous le thème “Choisir sa contraception : représentations et pratiques”, un message et un titre reconnaissant la capacité de choisir pour chacune d’entre nous.
(photo S.P.)

En mai 2006, à l’occasion des 50 ans du MFPF, le ministre de la Santé annonçait l’engagement d’une campagne de communication nationale sur la contraception (la dernière datait de 2002). Elle est effective depuis l’automne 2007. La mise en œuvre a été confiée à l’INPES (Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé) et le MFPF a été associé à son élaboration, en tant que réseau expert et militant, riche de l’expérience de nombreuses années d’écoute des femmes et de mobilisation sur le terrain.
Chaque association départementale organise son colloque. Cette année, le colloque a été placé sous le thème “Choisir sa contraception : représentations et pratiques” et s’est déroulé, hier, à l’IFSI de Saint-Pierre. « Nous avons eu 247 participants, des personnels de l’Éducation nationale, des infirmiers, sages-femmes, gynécologues, associations, étudiants, etc... Aujourd’hui, on constate que lorsque les femmes et notamment les jeunes femmes vont chez leur médecin pour avoir un moyen de contraception, on leur propose le préservatif, la pilule, alors qu’il y a un éventail de possibilités, elles peuvent et doivent avoir le choix. Les professionnels doivent leur expliquer qu’elles ont le choix entre différentes méthodes », explique Nadège Naty, présidente départementale du MFPF.
En effet, le message et le titre de cette campagne reconnaissent la capacité de choisir pour chacune d’entre nous. La communication qui est faite lie contraception et sexualité, privilégie une approche positive et humaine de la contraception, mettant ainsi à distance les normes techniques et médicales souvent prédominantes.
Cette rencontre entre professionnels vise aussi à une appropriation des outils de la campagne, elle doit également favoriser l’organisation de partenariat entre les différents professionnels pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des actions à La Réunion.

Encore trop d’IVG et de grossesses précoces

A La Réunion, en 2004, 615 naissances ont eu lieu chez des mères mineures, ce qui représente une hausse de 20% par rapport à 1996. Ces naissances représentaient 4,4% des naissances totales, contre 0,4% en Métropole.
Par ailleurs, le nombre d’Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) chez les mineures était évalué à 509 en 2004, soit 720 IVG pour 1.000 naissances, ce qui représente une augmentation de 15% par rapport à l’année précédente. La part des IVG de mineures dans le nombre total d’IVG a presque doublé, de 6,2% en 1996 à 11,3% en 2004.
La situation, aujourd’hui, n’a guère changé, selon Christine Catteau du service études de la DRASS de La Réunion. En effet, on compte plus de 600 IVG chez les mineures par an, « ce chiffre ne baisse pas et reste plus élevé que la moyenne nationale. On constate que malgré l’accès à la contraception, les jeunes utilisent de moins en moins le préservatif. Résultat, le nombre de grossesses précoces et d’IVG reste relativement élevé ». Tout le monde est au courant des risques de rapports sexuels sans protection, tant au niveau des maladies que des grossesses, mais d’après Christine Catteau, le désir d’enfant prime chez certaines jeunes femmes. Derrière ce désir d’enfant précoce peuvent se cacher d’autres désirs, et notamment trouver une place dans cette société, dans sa famille, s’insérer socialement lorsqu’on est en échec scolaire, et puis il y a les aides aussi qu’on doit prendre en compte.
Mais bien souvent, les jeunes qui ont des rapports sexuels non protégés ne pensent ou ne veulent pas penser aux éventuelles conséquences. Le Sida, les MST, les grossesses, ça n’arrive qu’aux autres, peut-on entendre quelques fois. Mais la réalité est tout autre.

Pour que les grossesses soient réellement évitées, il existe différentes méthodes contraceptives : la pilule, l’implant, le stérilet, le diaphragme, les spermicides, les préservatifs et bien d’autres, vous pouvez choisir le moyen qui vous convient le mieux. Mais n’oubliez pas que seul le préservatif, masculin et féminin, protège contre le Sida et les MST, donc faites le test du VIH avant d’arrêter le préservatif !

Sophie Périabe


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