Médecines traditionnelles : le réveil des sorciers

22 juillet 2008

La médecine traditionnelle, reléguée au rang de pratiques mystiques ou charlatanesques par la médecine occidentale, n’a pas dit son dernier mot. En Afrique comme en Asie, elle s’organise, tente de donner des gages de rigueur et se bat pour une nouvelle reconnaissance. Non pas en opposition mais aux côtés des méthodes thérapeutiques occidentales. Et sous l’œil bienveillant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi qu’avec l’aide d’instances ou d’organismes internationaux dont l’Union européenne.

Depuis près de 10 ans, le Dr Éric Gbodosou, président de l’ONG Promotion des médecines traditionnelles (Prometra International) suit chaque année 5.000 familles dans son Centre expérimental des médecines traditionnelles (Cemetra) à Fatick (Sénégal). Les patients sont traités uniquement selon les méthodes ancestrales, c’est-à-dire avec des plantes et un accompagnement spirituel par des guérisseurs. Selon Éric Gbodosou, le centre enregistre autour de 60% de guérisons et 30% d’améliorations quantifiables. Des malades viennent du monde entier, France comprise, y chercher un espoir.
De nombreux pays en développement ont mis en œuvre une politique spécifique pour rendre ces pratiques plus rigoureuses et les lier aux approches médicales occidentales. Coup d’œil sur l’approche choisie par le Congo-Brazzaville, où la médecine traditionnelle est intégrée dans les centres de santé depuis 1980.
L’Union européenne finance un programme pour former les guérisseurs sénégalais à la prévention et à la lutte contre les maladies de la mère et de l’enfant.
En Chine, près de 3000 hôpitaux assurent des soins de médecine traditionnelle. Des programmes de recherche sophistiqués ont déjà conduit à la création de nouveaux médicaments, comme le SH-Compound contre le sida. Les Chinois exportent même leur savoir-faire, notamment en Afrique. L’an dernier, ils ont signé un accord de coopération avec la France pour entreprendre des recherches et introduire en Europe de nouveaux traitements à base de plantes.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé en 2002 une stratégie mondiale pour les médecines traditionnelles ou parallèles. Elle œuvre pour l’introduction de normes de qualité et de sécurité dans le recours à ces pratiques.
En Polynésie française, des propositions ont été formulées pour une reconnaissance des savoirs traditionnels.

Sources Ouvertures

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