
C’était un 30 juin
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Colloque “chikungunya et autres arboviroses émergentes en milieu tropical”
4 décembre 2007, par
L’épidémie de chikungunya qui a frappé notre île en 2005-2006, exceptionnelle tant par sa durée que par son impact, a conduit à une crise sanitaire majeure. Cette épidémie était la première à survenir dans un pays bénéficiant d’une structure sanitaire développée.
La surveillance hospitalière mise en place dans l’urgence par la Cire (Cellule interrégionale d’épidémiologie) Réunion - Mayotte et l’INVS a permis de documenter avec précision les formes dites émergentes survenues au cours de cette épidémie. Elle a également permis de générer des hypothèses concernant les facteurs de risque de survenue des formes hospitalières graves et des décès.
Cette crise de chikungunya a aussi permis une meilleure collaboration multidisciplinaire entre tous les acteurs, tous travaillant ensemble pour faire avancer la recherche.
Et pour l’INVS et le CRVOI (Centre de Recherche et de Veille sur les maladies émergentes créé en janvier 2007), il était important de « revenir ici pour partager avec les personnels de santé mais aussi avec la population sur les avancées concernant ce virus », d’effectuer « un travail de mémoire » pour ne pas oublier le cri de détresse de la population, qui souffre encore beaucoup des conséquences de cette maladie.
Au 31 mars 2006, 239.000 personnes ont été touchées par la maladie (taux d’attaque de plus de 30% de la population). A la même date, 878 formes émergentes hospitalières avaient été recensées : 834 cas émergents hospitaliers et 44 cas d’infection materno-néonatale. Les cas émergents hospitaliers sont principalement survenus chez des sujets vulnérables sur le plan médical (âge extrêmes de la vie, antécédents médicaux, facteurs de risque). 30% ont nécessité le recours à des dispositifs de maintien des fonctions vitales et 8% sont décédés.
Il s’agit d’un triste bilan chiffré que l’on peut dresser de l’épidémie qui nous a durement touché.
Pas de vaccins, ni de médicaments
L’épidémie de chikungunya à La Réunion et à Mayotte a permis aux scientifiques et aux chercheurs de connaître davantage sur cette maladie, qui est apparue dans les années 50.
En effet, la recherche est encore indispensable pour mieux comprendre ces maladies émergentes, même si la science avance. La connaissance du vecteur notamment a besoin d’être approfondie, car c’est le vecteur qui est au cœur de beaucoup de maladies émergentes. « Il nous faut tout savoir de sa reproduction, de la façon dont il survit, etc. » indique KD, du CRVOI.
En l’absence de vaccin et de traitements, la lutte anti-vectorielle est un élément essentiel du contrôle des épidémies d’arboviroses. Une bonne connaissance des vecteurs est indispensable : préférence écologique, dispersion, longévité, résistance aux insecticides, etc.
Néanmoins, on peut tout de même dire que la recherche sur le vaccin avance. Un groupe de scientifiques multidisciplinaires travaillent sur le vaccin depuis un an et demi. Il existe bien un vaccin créé par des Américains dans les années 80, qui a été testé sur des humains et qui est congelé depuis 25 ans, « mais il est nécessaire de requalifier le vaccin et les travaux sont en cours », indique un chercheur de l’Inserm.
Les résultats sont, pour l’instant, encourageants puisque des tests sur des macaques montrent que les singes injectés présentent une immunisation. Des essais sur des humains sont prévus dans les prochaines années, avec l’appui d’industriels. Car, pour l’Inserm, « il n’est pas question de faire ça n’importe comment », il y a une procédure stricte à suivre.
D’autre part, le vaccin créé par les Américains a été testé sur une « souche », il faudra également voir le vaccin est adapté à la « souche Océan Indien ». Même si les tests sont prometteurs, le chemin est encore long.
Concernant la nivaquine et la chloroquine, les tests effectués sur 75 personnes n’ont pas montré les résultats attendus. Sur l’ensemble des personnes testées, aucune ne présentait de signes de guérison après l’injection du traitement.
La connaissance avance
Les investigations initiales de terrain et les programmes de recherche mis en œuvre ont permis de répondre au moins partiellement à un certain nombre de questions d’ordre virologique.
L’épidémie survenue dans l’Océan Indien faisait suite à 2 épisodes épidémiques survenus au Kenya et diverses études ont démontré l’origine africaine du virus responsable de l’épidémie à La Réunion.
Le suivi virologique des patients réunionnais a permis de mettre en évidence la mutation du virus. En effet, les données collectées ont montré que l’infection de certaines souches était très nettement supérieure à celle observée pour d’autres souches en début d’épidémie. Ces éléments suggèrent donc que l’évolution du virus avait pu contribuer à l’adaptation du virus au moustique vecteur réunionnais, Aedes albopictus et expliquer en partie l’ampleur de la transmission.
Des études plus approfondies doivent permettre de préciser la responsabilité de la mutation du virus dans la survenance de formes cliniques plus sévères.
Enfin, l’épidémie a mis en évidence la possibilité d’une transmission non-vectorielle du virus de chikungunya. Une étude réalisée auprès de 761 cas d’infections survenus chez des femmes enceintes à La Réunion a permis de préciser la variabilité de la transmission de la mère au fœtus.
La transmission pendant la grossesse existe, mais reste très rare tandis que la transmission au moment de l’accouchement est beaucoup plus fréquente, conduisant à des formes néonatales sévères chez 40% des enfants.
Le niveau actuel de protection de la population de La Réunion ne la met pas à l’abri d’une nouvelle épidémie de grande ampleur. Il convient donc de poursuivre les efforts de recherche pour la mise au point de médicaments ainsi que la finalisation d’un vaccin efficace.
La recherche doit également être élargie à d’autres agents pathogènes auxquels la région est exposée et un partenariat avec les pays voisins semble indispensable.
D’autre part, il importe de poursuivre la lutte anti-vectorielle ainsi que les travaux sur le développement de nouveaux outils plus respectueux de l’environnement. Et la création du centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes dans l’Océan Indien (CRVOI) implanté dans l’île tend à répondre à ces soucis et à ne pas baisser la garde.
Sophie Périabe
Zot la di
- Serge Svizzero, partenaire du colloque, a annoncé hier la nécessité de mettre des formations à La Réunion pour mieux appréhender l’avenir. Un projet de Masters est donc lancé pour « faire des Réunionnais des experts ». Un travail de collaboration avec le Conseil Général de Mayotte a donc débuté pour développer ces formations.
- Antoine Flahault de l’Inserm a souligné la mobilisation de la recherche française pendant et après la crise de chikungunya. « La France se plaçait au 7ème rang mondial concernant la recherche sur le chikungunya sur la période 1991/2004. Aujourd’hui, elle se place à la première place avec 42% des parts ». Et cette recherche s’est faite en collaboration avec La Réunion puisque le GHSR est la première institution au monde dans le domaine de la recherche sur le chik.
- Il n’est pas question d’attendre de crise pour créer d’autres centres du type CRVOI a indiqué Gilles Brücker président de l’INVS. D’autres projets sont prévus dans d’autres zones sensibles, notamment dans les Caraïbes et aussi dans la partie méditerranéenne.
SP
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