Moelle osseuse

Muriel Chane Chuen Kee en attente d’un don

19 mars 2009, par Jean Fabrice Nativel

Muriel Chane-Chuen-Kee attend un don de moelle osseuse et ainsi guérir de la leucémie. Action de sensibilisation conjointe de “Réunion Moelle Espoir” et la Ville de La Possession hier au Centre Socioculturel Nelson Mandela.

Courage, courage Muriel Chane Chuen Kee ! Ta famille, ton compagnon et tes amis sont à tes côtés, t’épaulent, prient et pensent à toi. Garde ce sourire sur ce doux visage rempli de sérénité. Tu es pleine de vie, tu as confiance en toi et en l’avenir. Sur ces atouts, tu peux t’appuyer et affronter la leucémie depuis la fin de l’année dernière. De cette maladie, ta mère décède cette même année.

Sa mère décède de la leucémie récemment

Tu as besoin d’un don de moelle osseuse. Tu sensibilises sur la nécessité de faire cet acte, comme hier au Centre Socioculturel Nelson Mandela de La Possession. Une journée sur le don de moelle osseuse y était organisée. Sur place, on renseignait une fiche, consultait le médecin et faisait une prise de sang. On l’analyse et connaît sa compatibilité. Si et seulement si, il y a cent pour cent de compatibilité après des tests poussés, il y a dons et des vies sauvées.

De cette maladie, Muriel Chane-Chuen-Kee parle ouvertement — j’en ai encore des frissons. Décembre 2008, on la lui annonce. Tout le mois suivant, elle est hospitalisée au CHD de Bellepierre (Saint-Denis) et s’y rend depuis tous les 10 jours pour 3 jours de soin — la chimio- avec la même équipe médicale qui a suivi sa mère. Ces hospitalisations sont difficiles, elle tient bon. Des messages la réconfortent.

L’encouragement de son compagnon, de sa famille, de ses amis…

Ses collègues de bureau — elle est en arrêt maladie depuis l’année dernière et a été assistante de compte d’escale à la CMA CGM au Port — viennent la voir. Avec ses responsables, ils ont décidé de l’organisation de cette même journée dans leur entreprise. Ils sont affectés certes, mais décidés à informer sur le don de moelle osseuse à toutes personnes qui, à leur tour, le transmettent des données.

Donner des renseignements et réaliser des actions autour de ce don est le rôle de “Réunion Moelle Espoir” présidée par Claudette Vaitilingom —journaliste à RFO. Avec le concours du Docteur Corinne Ricard, de la Mairie de La Possession et d’une équipe médicale, cette association a organisé le rendez-vous d’hier. Sur 800.000 personnes à La Réunion, on recense seulement 1.200 inscrites au fichier local de donneur de moelle osseuse. Ce fichier est en fait international. Un donneur réunionnais peut sauver une personne qui vit en dehors.

Un fichier pas assez riche

« Ce fichier n’est pas assez riche », regrette Claudette Vaitilingom. Faire don de moelle osseuse peut en effet « sauver ». D’où l’entreprise de ce genre de journée dans des lieux de passages fréquents aménagés de salles où il est possible de voir des professionnels de santé et de faire une prise de sang.

Parmi les personnes venues réconforter Muriel Chane-Chuen-Kee : sa tatie, marraine et sœur de sa mère, Marie-Lyse Pierrat. Constamment, par SMS, elle lui envoie des nouvelles de ses enfants et animaux. Elle l’encourage. Ces instants lui sont difficiles, elle qui a vu sa sœur “partir” récemment !

Courage, courage Muriel Chane-Chuen-Kee !
Et faites don de votre moelle osseuse et sauver des vies. En effet, de jeunes personnes sont atteintes de leucémie dans l’île.

Jean-Fabrice Nativel


• Qu’est-ce que la moelle osseuse ?
La moelle osseuse est répartie dans les os du corps. Elle fabrique les cellules du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes sanguines) qui se renouvellent régulièrement. Il ne faut pas la confondre avec la moelle épinière, avec laquelle elle n’a rien à voir.

• En quoi consiste le don de moelle osseuse ?
La quantité de moelle osseuse prélevée est en rapport avec la morphologie du receveur. Le prélèvement s’effectue par plusieurs ponctions au niveau des os du bassin, sous anesthésie générale (hospitalisation la veille du don pour une durée de 2 jours).
Ce don justifie un arrêt de travail de 8 jours environ. L’activité de la moelle osseuse augmentera immédiatement après la ponction et réparera cette perte qui n’aura aucune conséquence sur la numération sanguine. Conformément à la Loi de bioéthique, le don de moelle osseuse est soumis aux mêmes règles que le don d’organes.

• Qui greffe-t-on ?
Les greffes de moelle osseuse sont destinées aux malades dont la moelle ne fonctionne plus (aplasie) ou est envahie par des cellules cancéreuses (leucémie). Une maladie affectant la moelle osseuse entraîne des conséquences graves : l’absence de globules rouges provoque une anémie ; celle de globules blancs des infections ; et celle des plaquettes des hémorragies.

• Une réussite qui suppose une parfaite compatibilité
Pour qu’une greffe de moelle osseuse réussisse, il faut que la moelle osseuse du donneur et le corps du receveur s’acceptent mutuellement. Il faut donc donner au malade une moelle osseuse aussi identique que possible à la sienne. C’est parmi les frères et sœurs qu’on trouve le plus facilement des sujets ayant le même groupe tissulaire (groupe HLA). Sans lien de parenté, la chance de présenter des caractéristiques HLA identiques n’est que de 1 sur 40.000. Mais tous les malades n’ont pas un frère ou une sœur compatibles. Dans 3 cas sur 4, le malade ne pourra bénéficier de greffe de moelle que si un donneur volontaire, ayant le même groupe HLA, lui donne un peu de sa propre moelle.

www.sante.gouv.fr


Voici une lettre de Muriel Chane-Chuen-Kee adressée à tous.

Bonjour,
Je m’appelle Muriel Chane-Chuen-Kee (31 ans) et je m’adresse à nouveau à vous parce qu’encore aujourd’hui, des personnes atteintes de leucémie meurent faute de donneur compatible de moelle osseuse, bien que « Être donneur est un acte qui nécessite juste de l’Amour » .

Malgré sa gravité, c’est un acte simpliste et sans répercussion sur votre santé, d’autant plus qu’aucun risque ne sera jamais pris ; d’où les contre-indications au don. Mais bien souvent, par manque d’information ou à cause de fausses idées, les personnes prennent peur et refusent d’être donneur, alors que déjà un malade n’a qu’une chance sur 1 milliard de trouver un donneur compatible.

Ma mère (52 ans) est décédée le 24 juin 2008 après 1 an et demi de traitements. Un donneur lui a été trouvé qu’en mai 2008. Mais TROP TARD, les chimios l’avaient déjà trop affaibli. Sans aucune défense immunitaire lors de sa dernière chimio, elle n’a pas pu combattre ses infections et nous a quittés sans crier garde.

Aujourd’hui je dois me battre, non plus pour elle, mais pour VIVRE et pour que le monde comprenne que nous, leucémiques, avons besoin de vous pour combattre cette maladie qui est juste et SANS RAISON due à un dérèglement de la fabrication de notre sang, mais qui peut nous coûter la VIE.

Comprenez que les traitements (chimiothérapie, radiothérapie) permettent de détruirent en partie les cellules cancéreuses. Mais ce sont de vrais poisons qui nous affaiblissent peu à peu. Ces traitements permettent d’avoir les conditions requises pour effectuer une greffe de moelle osseuse qui nous immunisera et favorisera nos chances de guérison.

C’est pour ses raisons que notre vie dépend de l’existence d’un donneur et qu’il faille que vous soyez dès aujourd’hui sur la liste des donneurs internationaux afin qu’un leucémique soit soigné dès qu’il lui est nécessaire (40 dont moi à La Réunion à ce jour).

Vous avez la possibilité de nous offrir l’espoir de guérir et de vivre normalement, car être malade n’est pas une vie.

Je vous remercie de m’avoir accordé un peu de votre temps et je vous serai très reconnaissante de diffuser ce message au plus grand nombre de personnes.

Espérant avoir trouver les mots qui vous convaincront de sauver une vie par simple générosité.
MERCI du fond de nos cœurs,

Muriel
Le Port, le mercredi 4 mars 2009

PS : Continuez à donner votre sang et vos plaquettes car c’est grâce à ses transfusions que nous pouvons être en mesure de subir nos traitements.


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