“L’Île de La Réunion contre le chikungunya”

Naissance d’une association pour dénoncer les carences de la DRASS et de l’État

30 décembre 2005

Prochainement, les fondateurs de l’association “l’Île de La Réunion contre le chikungunya”, située à Plateau Goyaves à Saint-Louis, déposeront les statuts auprès de la sous-préfecture de Saint-Pierre. Ils dénoncent ’les carences de l’État et de la DRASS’ face à la propagation de cette épidémie à La Réunion.

La Réunion compte plus de 6.000 cas de chikungunya selon la DRASS. De mars à décembre, le virus ne cesse de faire des ravages. Certains élus, dont la sénatrice Gélita Hoarau, ont alerté les pouvoirs publics sur les risques de propagation de cette maladie au cœur de la population réunionnaise. Mais les pouvoirs publics prenaient à la légère cette menace. Face à "l’attitude irresponsable des pouvoirs publics qui ont pris à la légère cette menace", des bénévoles décident de la création de l’association “l’Île de La Réunion contre le chikungunya” au début de ce mois à Saint-Louis.
Josette Broche, la présidente, revient sur les circonstances de cette fondation. "Des gencives de ma fille s’écoulait du sang. Son état de santé présentait des similitudes avec la dingue hémorragique", explique-t-elle. Elle consulte un médecin et le diagnostic tombe : elle a l’un des symptômes du chikungunya. Il lui délivre un certificat médical et aussitôt, Josette Broche contacte le ministère de la Santé. L’interlocuteur, incapable de la renseigner sur les aspects de cette maladie, lui souhaite "de bonnes fêtes de fin d’année".

Des dégâts réels

Elle regrette le manque d’intérêt de la part de celui-ci. L’état de santé de sa fille se dégrade : le corps est recouvert de boutons et le visage enfle. Elle rencontre d’autres personnes atteintes du virus : "une dame âgée, d’un poids de 83 kilos en perd 25 kilos en un mois, une de 37 ans se déplace actuellement en fauteuil roulant, une autre ne peut faire ses besoins, des touristes ont été contraints de reporter leur départ".
“L’Ile de La Réunion contre le chikungunya” exige "des explications de l’État et de la DRASS. Quelles sont les séquelles de cette maladie ? Quelle est sa durée ? Quelle prise en charge pour les bébés, les enfants, les personnes âgées ? Le virus restera-t-il dans le corps du malade ?". Les membres de l’association leur demandent "une réponse écrite" et regrettent "leur manque d’initiative pour enrayer l’expansion de cette épidémie".
À compter de la semaine prochaine, ils informeront les habitants des quartiers sur cette épidémie. Ils conseillent aux malades de conserver précieusement leur certificat médical et à celles présentant les symptômes de se rendre auprès de leur médecin traitant.

Jean-Fabrice Nativel

Contact : Josette Brosse au 0262.91.00.05


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