Le collectif Agir Pou Nout Tout reçu par les experts

’Nous attendons les décisions et surtout les actes’

27 janvier 2006

Une délégation du collectif Agir Pou Nout Tout a été reçue par deux experts de la commission sanitaire. Elle leur a fait part de l’inquiétude de la population réunionnaise face à cette maladie qui n’arrête pas de s’amplifier et face à la gravité des souffrances et des handicaps qu’elle engendre, notamment auprès des personnes âgées et des femmes enceintes.

À la tête de la délégation d’Agir Pou Nout Tout, Jean Hugues Ratenon était porteur de plusieurs propositions qui ont toutes été jugées très intéressantes par les experts de la commission sanitaire. Il nous relate que "les experts reconnaissent qu’il existe un public à risques dont les conséquences peuvent aller jusqu’à la mort et que l’épidémie est très grave dans le pays, que les services de l’État n’ont pas pris à temps les choses en main. Ils ont déclaré que l’épidémie allait s’aggraver jusqu’en août et nous leur avons dit que nous refusons toute résignation et que la France, grande puissance, doit régler ce problème. Les experts reconnaissent que l’on court vers un choc économique, social, sanitaire à l’échelle départementale et que nous risquons une crise très grave, aussi nous ont-ils assuré que des moyens seront mis en œuvre pour l’enrayer."

Des experts attentifs

Le collectif a trouvé des experts "très à l’écoute" de leurs propositions, le gouvernement leur ayant donné mission de trouver des solutions. La première proposition du collectif visait à demander au-delà de la démoustication un accompagnement des malades. Leur deuxième proposition est de remobiliser le financement non-mobilisé en 2005 des Contrats d’avenir, que l’État les finances à 100% dans le cadre de cette lutte. Les experts expliquaient ne pas être au courant de la non-utilisation des milliers de Contrats d’avenir effectivement annoncés et se sont montrés très sensibles à l’accompagnement des personnes.

Des propositions retenues pour études

La commission a également retenu pour étude la proposition de renforcer le personnel médical et en discutera notamment aujourd’hui avec le monde réunionnais de la santé. En ce qui concerne l’éradication du moustique, la proposition de faire appel aux équipements des planteurs a été rejetée car les pulvérisateurs ne seraient pas adaptés, en revanche les tracteurs pourraient être utiles pour participer au ramassage des encombrants.
Le collectif a aussi demandé que les personnes démunies, vivant de minima sociaux, puissent avoir accès à une distribution gratuite des anti-moustiques et que des mesures législatives soient prises pour une réglementation du prix de ces mêmes produits dans le commerce. Ces deux propositions seront également étudiées. Quant à la lutte biologique, les experts disent qu’il faudra y penser, mais pour l’instant cette solution n’est pas envisagée.

Des actes ou c’est la manif

Le collectif Agir Pou Nout Tout ressortait donc de la préfecture avec le sentiment d’avoir été écouté : "le fait d’être reçu marque déjà une volonté, une prise de conscience de l’ampleur de l’épidémie, mais nous attendons les décisions et surtout les actes", conclut Jean Hugues Ratenon, "à l’heure d’aujourd’hui, sur le territoire, nous ne voyons pas grand-chose. Si les engagements pris par les experts ne sont pas respectés, nous envisageons de mener de nouvelles actions, voire d’appeler la population à descendre dans la rue."

Eiffel


Brèves

o Rentrée scolaire reportée au lundi 6 février 2006
Suite à la décision du Rectorat de différer d’une semaine la rentrée des classes dans l’ensemble des lycées et collèges de l’Académie, et de la préconisation de monsieur le préfet et du président de l’Association des maires de La Réunion de voir la même décision prise au niveau des écoles élémentaires et maternelles, la Commune de La Possession reporte donc elle aussi au lundi 6 février 2006 cette rentrée scolaire.

o Sainte-Suzanne accentue la lutte contre le chikungunya
La Ville de Sainte-Suzanne, en étroite concertation avec l’ensemble des services municipaux, accentue plus que jamais la lutte contre la démoustication (chikungunya).
Les actions se poursuivent au niveau de toutes les écoles maternelles et primaires, sur tous les lieux publics.
Une nouvelle dimension sera donnée à cette action avec la présence des militaires, renforcée par les services municipaux le 1er et le 2 février prochains sur le secteur de Deux Rives.
Maurice Gironcel, maire et conseiller général de Sainte-Suzanne, demande à la population de faire preuve de civisme, de prendre toutes les dispositions dans le domaine du traitement des encombrants et des ordures ménagères (respecter les jours de passage).
Toute la population doit se sentir concernée par cette grande action de lutte contre le chikungunya.
Pour tous renseignements, contactez le Service Environnement au 0262-52-20-87.


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