L’ONU appelle au rassemblement

Paludisme : poursuivre la lutte

27 avril 2009

Au moment où La Réunion vivait sous le statut colonial, le paludisme était une des principales causes de mortalité. Aujourd’hui, le paludisme n’est plus endémique. Mais dans le monde, un million de personnes meurent chaque année de cette maladie. Ces morts pourraient être évités. C’est ce que montre ce qui s’est passé à La Réunion, et c’est le message des Nations Unies.

3.000 personnes meurent chaque jour du paludisme, c’est plus que le nombre de morts consécutifs aux attaques du 11 septembre 2001. Pourtant, cette hécatombe quotidienne ne suscite pas la même mobilisation. Malgré cela, des avancées sont obtenues.
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé samedi à poursuivre le soutien à la lutte contre le paludisme par un investissement adéquat, et ce, malgré la crise économique mondiale en cours.
Plus de 40% des personnes exposées au risque du paludisme disposent maintenant de moustiquaires, tandis que le taux de mortalité de l’épidémie a chuté de deux tiers, a-t-il dit dans un message marquant la Journée mondiale du Paludisme.
M. Ban a également souligné qu’il y aurait encore beaucoup de travail à faire « pour assurer que chaque personne ait accès à une moustiquaire ».
« Si nous pouvons maintenir l’actuel rythme d’avancée, en 2015, nous aurons quasiment zéro mort du paludisme qu’on peut prévenir », a-t-il estimé.
« En ces temps de crise économique, nous devons protéger les investissements en matière de santé mondiale et ne pas laisser cette maladie remonter », a ajouté le secrétaire général.
Selon un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), des progrès ont été faits dans la lutte contre le paludisme, surtout en Afrique, la plus touchée par l’épidémie.
« Pour la première fois dans l’Histoire, nous sommes sur le point de faire du paludisme une cause rare de décès et d’invalidité, a déclaré la directrice générale de l’UNICEF, Ann Veneman, le rapport montre que les pays d’endémie africains ont reçu au cours de la période 2004-2008 suffisamment de moustiquaires pour couvrir plus de 40% de leurs populations à risque ».
Le message serait-il passé à Washington ? C’est ce que laissent croire les déclarations de Barack Obama. Il s’est réjoui des « pas de géant » effectués pour affronter « cette maladie qui peut être prévenue et soignée ». Quant à l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, Susan Rice, elle affirme que « le président Obama s’est engagé à faire des Etats-Unis un chef de file mondial pour mettre fin aux décès causés par le paludisme d’ici 2015 ».
À l’époque de la colonie, La Réunion était sévèrement touchée par le paludisme. Il a fallu l’abolition du statut colonial, et une large mobilisation pour venir à bout de ce fléau. La vigilance reste de mise, mais les Réunionnais montrent qu’il est possible de vaincre le paludisme.


France : un espoir de vaccin ?

Samedi, "Le Point" a publié un article qui donne un coup de projecteur sur les travaux d’une équipe de chercheurs français dans la lutte contre le paludisme. L’espoir d’un vaccin ? En tout cas, les Français ont déjà déposé un brevet.

Des chercheurs français ont découvert une molécule qui lutte contre la prolifération des parasites à l’origine du paludisme et de la toxoplasmose. Une découverte cruciale qui laisse espérer l’élaboration d’un nouveau médicament. La molécule FR325222 réprime le développement de parasites de cellules animales provoquant le paludisme et la toxoplasmose, un de ses cousins.
En amont, les chercheurs du CNRS se sont appliqués à observer l’évolution des parasites lorsqu’ils contaminent un organisme. Si quelques essais cliniques ont lieu à travers le monde, notamment aux États-Unis, aucun vaccin n’a réussi à voir le jour.
Or, la découverte de cette molécule laisse fortement espérer la mise au point d’un nouveau traitement. Il ne s’agira pas d’un vaccin, mais d’un médicament thérapeutique qui lutte à la fois contre la toxoplasmose et le paludisme, deux parasites cousins, issus de la famille des Apicomplexa.
Selon Mohamed-Ali Hakimi, coordinateur de l’équipe à l’origine de la découverte, FR325222 est « très efficace ». Les travaux des scientifiques confirment qu’elle limite considérablement la prolifération des parasites, là où, actuellement, les traitements peinent à faire face aux mutations des parasites. FR325222 fait l’objet d’un nouveau procédé en ciblant une voie métabolique à travers laquelle il n’y aura aucune résistance. « Nous touchons à un gène impliqué dans la structure même des parasites. S’ils viennent à muter, ils se suicideront en quelque sorte », explique Mohamed-Ali Hakimi au Point.fr. « La découverte de nouvelles molécules est assez rare. Mon équipe et moi-même ne nous y attendions pas », confie-t-il, en ajoutant avoir déjà déposé un brevet.

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