Réunionais vaccinés contre le coronavirus : 1,3 point de plus que la semaine précédente

Pass sanitaire : 27 % des Réunionnais éligibles

24 juillet 2021, par Manuel Marchal

Malgré le raccourcissement d’une semaine du délai nécessaire pour le schéma vaccinal complet en cas d’injection du vaccin Pfizer, la proportion des Réunionnais éligibles après vaccination au Pass sanitaire peine à décoller : 1,3 point de plus que la semaine précédente. Rappelons que le gouvernement veut rendre le Pass sanitaire obligatoire dans de nombreux espaces publics ainsi que dans les transports le plus tôt possible.

« Depuis le début de la campagne de vaccination, 307 229 Réunionnais ont reçu une injection (soit 35,9 % de la population totale) et 229 227 Réunionnais disposent d’un schéma vaccinal complet (26,9 % de la population totale). La campagne s’accélère avec une augmentation de 45 % du nombre d’injections réalisées cette dernière semaine. », affirme l’ARS dans un communiqué diffusé hier.
Une semaine auparavant, l’ARS avait fait ce point sur la campagne de vaccination :
« Depuis le début de la campagne de vaccination, 270 900 Réunionnais ont reçu une injection (soit 31,6 % de la population totale) et 213 000 Réunionnais ont un schéma vaccinal complet (25,6 % de la population totale). La campagne a bénéficié ces derniers jours d’une belle accélération (augmentation de 37 % de la fréquentation en centre de vaccination). »
Et le 7 juillet dernier, un communiqué de l’ARS affirmait ceci :
« Depuis le début de la campagne de vaccination, 241 849 Réunionnais ont reçu une première injection (soit 28,2 % de la population totale) et 191 994 Réunionnais ont un schéma vaccinal complet (22,4 % de la population totale). »

Malgré les incitations

Pour l’ARS, c’est encore très nettement insuffisant car le but est d’atteindre 80 % de la population vaccinée pour atteindre l’immunité collective. L’autorité sanitaire se félicite de la hausse de la fréquentation des centres de vaccination contre la COVID-19. C’est la conséquence de la politique du gouvernement qui vise à inciter à la vaccination. Le but officiel est d’utiliser la capacité de ces médicaments à protéger des formes graves du coronavirus pour désengorger les services de réanimation.
Pour cela, les autorités ont décidé d’un traitement différencié de la population pour privilégier les personnes qui ont consenti à se faire vacciner : suppression des motifs impérieux et du test pour prendre l’avion pour aller en France et aucun test obligatoire à l’arrivée, accès exclusif aux lieux de culture et aux salles de sport accueillant plus de 50 personnes. Pour aller plus loin, le gouvernement veut étendre l’obligation du Pass sanitaire dans les lieux publics et les transports, ce qui laissera le choix entre payer un test tous les 2 jours ou donner son consentement à être vacciné par un médicament payé par les cotisations à la Sécurité sociale et bénéficiant d’une autorisation conditionnelle de mise sur le marché.
En France, le masque n’est plus obligatoire là où le Pass sanitaire est requis. C’était le cas également à La Réunion dans les salles de cinéma réservées aux titulaires du Pass sanitaire lors du premier jour d’application de cette mesure. Fort heureusement, le préfet est intervenu pour rendre de nouveau le masque obligatoire pour tous. En effet, une personne vaccinée peut encore être infectée et transmettre le coronavirus. Ceci explique pourquoi à Maurice, la quarantaine de deux semaines dans un hôtel certifié est obligatoire pour les personnes ayant été vaccinées contre la COVID-19.

73 % de la population n’est pas vaccinée

Au moment où le Parlement débat d’une loi qui instaure une obligation de se soumettre à une expérimentation médicale sous peine de licenciement à moins de payer 300 euros de tests par mois, seulement à peine un quart de la population réunionnaise est à ce jour éligible au Pass sanitaire malgré toutes les incitations mises en œuvre pour appliquer la politique décidée à Paris.
Ceci amène à s’interroger sur les conditions éventuelles de l’application du Pass sanitaire obligatoire à La Réunion, car il est difficile de croire que la majorité de la population y soit éligible le mois prochain par le biais de la vaccination.
Par ailleurs, les déclarations d’un responsable de Pfizer avaient souligné que « même si la protection contre les cas graves de la maladie reste haute durant six mois, un déclin dans son efficacité contre les cas symptomatiques au cours du temps et de l’émergence de variants est attendu », et donc demandé que les autorités sanitaires imposent une troisième injection d’un médicament facturé près de 20 euros la dose, 6 mois après la seconde. De quoi sans doute instaurer une limitation dans le temps pour la validité de la protection donnée théoriquement par la vaccination plutôt que de laisser faire croire à une immunité à vie qui n’existe pour le moment que chez les personnes qui ont un système immunitaire et une hygiène de vie leur permettant de surmonter un énième épisode de la sélection naturelle inscrite dans l’évolution de l’espèce humaine.

M.M.

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