Les vaccins expérimentaux contre la COVID-19 empêchent-ils totalement de transmettre le virus ?

Plus de 40 vols par semaine Paris-La Réunion : porte ouverte à une nouvelle épidémie de coronavirus ?

11 juin 2021, par Manuel Marchal

La Réunion est aujourd’hui considérée comme plus contaminée par le coronavirus que la moyenne française. Cette situation va-t-elle s’améliorer quand plus de 40 vols par semaine en provenance des aéroports parisiens se poseront à partir du mois prochain dans notre île ? Un simple test de dépistage pour les personnes prouvant un schéma vaccinal complet est-il suffisant ? Les autorités doivent donc de toute urgence publier la ou les études prouvant qu’un sujet vacciné contre la COVID-19 ne peut plus transmettre le coronavirus à ses contacts, autrement dit qui prouve scientifiquement que le risque de transmission baisse de 100 %.

A La Réunion, les conditions d’ouverture de l’aéroport ont permis d’importer le coronavirus et ses variants avec des conséquences dramatiques.

Depuis le début de la pandémie de coronavirus, trois épidémies ont déjà touché La Réunion. La première a commencé lors de l’importation du virus dans notre île par un passager revenant d’une croisière le 11 mars. Une semaine plus tard, La Réunion était confinée alors que le virus n’avait pas encore commencé à circuler. L’épidémie était alors le fait de cas importés de France pour l’essentiel. Compte tenu du confinement, de l’obligation de motifs impérieux puis d’une quarantaine de deux semaines en centre dédié, cette première épidémie ne s’est pas traduite par une aggravation de la situation sanitaire de La Réunion, la dengue faisant alors bien plus de dégâts.
La levée de l’état d’urgence sanitaire s’est traduite par la fin de la quarantaine obligatoire et des motifs impérieux. Il était alors possible de se rendre à La Réunion en échange d’une obligation de présenter un résultat négatif à un test de dépistage au coronavirus daté de 3 jours. L’État a d’abord recommandé aux nouveaux arrivants de refaire un test de dépistage 7 jours plus tard. L’absence d’obligation faisait que moins de la moitié des passagers suivaient cette recommandation, alors qu’il est arrivé que plusieurs par jour étaient détectés porteurs du virus par ce test à J+7, ce qui signifiait que la COVID-19 n’avait pas été détectée par le test J-3 alors que la personne avait déjà été contaminée par le virus.

Le précédent des vacances 2020

En conséquence, ce sont près de 30 vols par semaine en provenance de la France qui ont amené des passagers à La Réunion sans autre garantie. Quelques semaines plus tard, l’Agence régionale de Santé découvrait les premiers foyers de transmission, indices d’une circulation autochtone du virus. Selon l’ARS, ceci découlait d’une circulation « à faible bruit » qui n’avait pas été identifiée par l’ARS avant le début de cette seconde épidémie. Niant les faits, l’ARS affirmait même que les passagers arrivant de France n’étaient pas porteurs de la COVID-19, ce qui rejetait donc la faute sur les Réunionnais. Cette seconde épidémie a marqué l’installation de la coronavirus à La Réunion, avec une explosion des cas quelques semaines donc après les retours de vacances.
Puis un nouveau rush fut observé à l’aéroport à l’occasion des vacances de fin d’année 2020. Ce sont ainsi plus de 100.000 passagers qui sont entrés à La Réunion entre décembre et janvier sans test de dépistage obligatoire à l’arrivée. Malgré le rétablissement des motifs impérieux pour voyager à partir de la rentrée scolaire de janvier, une troisième épidémie a commencé à La Réunion, conséquence de l’importation dans notre île du variant sud-africain de la COVID-19.
Cela a entraîné une dégradation sans précédent de la situation sanitaire de La Réunion, avec plus de 900 nouveaux cas hebdomadaire depuis plus de deux mois, dont un record de 1355 cas du 15 au 21 mai, et plus de 1100 cas du 29 mai au 4 juin. Conséquence : le taux d’incidence à La Réunion est supérieur à celui de la moyenne en France.

Jusqu’à 47 vols par semaine France-La Réunion

L’approche des grandes vacances dans l’hémisphère Nord et des vacances d’hiver à La Réunion ont amené plusieurs prises de position pour enlever les restrictions au trafic aérien. Cette demande vient de personnes qui affirment avoir besoin de touristes extérieurs à La Réunion pour leur activité, ainsi que de personnes vivant à La Réunion qui souhaitent partir en vacances en France durant les vacances.
Pour répondre à cette demande, l’État a changé les règles depuis le 9 juin. Les personnes prouvant un « schéma vaccinal complet » sont dispensées de motifs impérieux et de quarantaine à leur arrivée à La Réunion ou en France. Seul un test de dépistage COVID-19 négatif réalisé avant l’embarquement est obligatoire. Les compagnies aériennes ont d’ores et déjà anticipé ce desserrement des contraintes pour voyager :
Air France : 21 vols par semaine entre la France et La Réunion
French Bee : jusqu’à 10 vols par semaine entre la France et La Réunion
Corsair : 9 vols par semaine entre la France et La Réunion
Air Austral : 7 vols par semaine entre la France et La Réunion

Tous les vaccins sont encore expérimentaux

Cela fait donc un potentiel de 47 vols par semaine, soit plus de 16000 passagers possibles. Parmi eux, il est certain qu’un grand nombre pourra prouver un schéma vaccinal complet et donc voyager sans autre contrainte qu’un résultat négatif à un test de dépistage préalable à l’embarquement.
En conférence de presse mercredi, l’ARS a affirmé que les études prouvent que les personnes qui ont été vaccinées ne transmettent pas la COVID-19, un discours qui n’est pas sans rappeler celui de l’ARS qui affirmait l’an dernier que les passagers venant à La Réunion n’étaient pas responsables de la transmission du virus, car ils étaient testés avant de prendre l’avion.

Compte tenu du fait qu’aucun des vaccins utilisés en France et à La Réunion n’a obtenu une autorisation définitive de mise sur le marché de la part de l’Union européenne, cela signifie qu’ils sont encore expérimentaux. Cela ne fait que quelques mois que les campagnes de vaccination ont débuté dans les pays de l’Union européenne. Tout ceci souligne un manque de recul quant à l’efficacité des vaccins pour empêcher la transmission de la COVID-19.
Néanmoins, Sciences et Avenir a cité le mois dernier le résultat d’une étude britannique :

« Réalisée par le Public Health England (PHE), l’étude a suivi 57.000 personnes issues de 24.000 ménages. Dans chacun de ces ménages, au moins une personne vaccinée contre le Covid-19 a été testée positive au SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19. Les chercheurs ont comparé ce groupe à près d’un million de contacts de personnes non vaccinées. Au final, les personnes infectées par le virus trois semaines après avoir reçu une dose de vaccin étaient 38 % à 49 % moins susceptibles de transmettre le virus aux autres membres de leur foyer que celles qui n’avaient pas été vaccinées. Le risque de se faire contaminer par un membre du foyer est donc beaucoup plus élevé en l’absence de vaccination. Le niveau de protection, évalué à 14 jours après la vaccination, ne variait pas selon l’âge de la personne vaccinée ou l’âge des membres du foyer.
En plus de protéger les autres, le vaccin protège bien sûr avant tout la personne vaccinée. Le Public Health England souligne aussi qu’une dose de vaccin permet également, après quatre semaines, de réduire de 60 à 65 % le risque de développer des symptômes pour la personne qui a reçu l’injection »

Quelle étude annonce le zéro transmission ?

Cette étude estime donc que le risque de transmission du virus par une personne ayant reçu une première dose de vaccin sont au mieux susceptible de transmettre deux fois moins le virus. Nous sommes donc loin du zéro transmission.
Néanmoins, ces résultats doivent être relativisés car ils ne concernent pas des personnes ayant respecté un « schéma vaccinal complet » qui suppose la totalité des injections reçues.
Aussi serait-il essentiel que l’ARS informe les Réunionnais sur la ou les études scientifiques qui prouvent que les personnes vaccinées ne peuvent pas transmettre le coronavirus.
Cette information est très importante, car s’il s’avère que le vaccin ne protégeait pas de la transmission de la COVID-19, alors cela signifierait que La Réunion se trouverait dans une situation beaucoup plus grave que l’an dernier. Avant que les portes de l’aéroport n’aient été grandes ouvertes l’hiver 2020, La Réunion avait réussi à surmonter l’épidémie et était alors un territoire où la COVID-19 ne circulait pas. Ce n’est plus le cas depuis plusieurs mois.
En effet, il faut souhaiter que la réouverture en grand de l’aéroport de La Réunion ne soit pas le support d’une expérimentation visant à évaluer l’efficacité du « schéma vaccinal complet ». Les Réunionnais ne sont pas des cobayes.

M.M.

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