100.000 jeunes européens décèdent chaque année en raison des atteintes à l’environnement

Pollution : une mort d’enfant sur trois

24 juin 2004

Alors qu’en ce moment se réunissent à Budapest, en Hongrie, les ministres européens de la Santé et de l’Environnement, une étude montre que chaque année, la pollution tue 100.000 enfants en Europe. Ceci montre que les catastrophes sanitaires se produisent aussi quotidiennement en Occident et sont aussi les conséquences d’un mode de développement qui n’a rien de durable.

Les ministres de la Santé et de l’Environnement et des délégués représentant les 52 pays de la région européenne de l’OMS se réunissent à Budapest jusqu’à demain, à l’occasion de la Quatrième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé, afin d’examiner les effets néfastes des grandes menaces environnementales sur les enfants et d’entreprendre des discussions en vue de se mettre d’accord sur les mesures devant être appliquées en priorité. Les résultats d’une étude publiée le 19 juin dernier démontre l’ampleur de la catastrophe.
Au cours de cette première grande réunion internationale organisée en Hongrie depuis l’adhésion du pays à l’Union européenne, les ministres vont s’attacher à trouver des solutions pour faire face aux conséquences de la pollution sur la santé des jeunes vivant en Europe et aux inégalités observées dans ce domaine.
D’après la publication la semaine dernière dans le “Lancet” des résultats d’une étude lancée à l’initiative du Centre européen de l’environnement et de la santé dépendant du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe publiés la semaine dernière dans le “Lancet”, l’adoption de politiques visant à réduire les effets de cinq des principaux facteurs de risque environnementaux permettrait de sauver la vie de 100.000 enfants et d’améliorer la santé d’un nombre d’enfants bien plus grand encore. Ces facteurs sont la qualité de l’air extérieur, l’exposition aux combustibles solides dans les habitations, l’utilisation d’essence au plomb, la mauvaise qualité de l’eau et des systèmes d’assainissement et les normes de sécurité insuffisantes dans les transports, le milieu professionnel et le cadre de vie normal.
La phase préparatoire à la Conférence de Budapest a été l’occasion de négociations sur un certain nombre de mesures placées au cœur du programme de cette Conférence et soumises aux participants sous la forme d’un plan d’action pour l’environnement et la santé des enfants en Europe. Ces mesures, présentées en détail dans le plan d’action, concernent aussi bien l’augmentation de la proportion de foyers ayant accès à une eau potable et peu coûteuse que la promulgation et l’application d’une législation qui permettrait de réduire l’exposition des femmes enceintes et des enfants à la fumée de tabac ambiante.
"La participation de personnalités de premier plan représentant 50 États membres de la Région européenne de l’OMS au niveau ministériel témoigne de l’importance accordée à ces questions", fait remarquer le docteur Marc Danzon, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. "Dès lors qu’il s’agit de protéger le futur de nos enfants, nous sommes tous dans le même bateau. Pour résumer, cet objectif est la raison d’être de la santé publique".


100.000 morts par an

Dans un rapport paru dans le “Lancet” le 19 juin 2004, des spécialistes évaluent pour la première fois l’impact global de l’environnement sur la santé des enfants dans la Région européenne de l’OMS : chaque année, chez les enfants et les adolescents âgés de 0 à 19 ans, on dénombre 100.000 décès et 6 millions d’années de vie en bonne santé perdue (ou AVCI2) dus à la pollution de l’air extérieur et intérieur, à la mauvaise qualité de l’eau, au plomb et aux traumatismes. Ce chiffre représente 34% des décès et 25% des AVCI imputables à toutes les causes dans ce groupe d’âges. L’étude présente également une estimation du nombre de vies qui pourraient être sauvées et d’invalidités qui pourraient être évitées si l’on parvenait à faire en sorte que les enfants soient moins exposés aux dangers liés à l’environnement en Europe.
Les conclusions de l’étude sur la charge de morbidité imputable à l’environnement constituent l’ensemble de connaissances ayant servi à l’élaboration du plan d’action qui est soumis pour adoption aux ministres européens de la Santé et de l’Environnement réunis à Budapest du 23 au 25 juin 2004, comme par exemple l’élimination progressive de l’essence au plomb afin de faire diminuer les cas. Ainsi, l’élimination progressive du plomb dans l’essence a permis de réduire les cas d’affections cérébrales liées à des taux élevés de concentration de plomb dans le sang.
Quelque 13.000 enfants âgés de 0 à 4 ans meurent chaque année en raison de la pollution par les particules présentes dans l’air extérieur et 10.000 autres du fait de l’utilisation de combustibles solides au domicile. Chez les enfants âgés de 0 à 14 ans, 13.000 décès sont imputables à la mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement.
Ce rapport démontre également que les enfants vivant dans des conditions de vie particulièrement difficiles (par exemple, les enfants pauvres et abandonnés, les enfants des rues, les enfants exploités ou victimes de trafic et ceux subissant les conséquences de conflits armés) sont plus exposés que les autres.


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