Jeudi 7 juillet, dans son point hebdomadaire sur l’épidémie de coronavirus, la Préfecture annonçait un doublement du nombre de nouveaux cas par rapport à la semaine précédente, soit près de 3000 et indiquait ceci :

« Afin d’éviter une reprise épidémique de grande ampleur et un impact sur le système de santé (réanimation notamment), il est impératif de continuer à respecter scrupuleusement les consignes suivantes :
- se laver fréquemment les mains ou utiliser une solution hydro-alcoolique ;
- aérer régulièrement les pièces ;
- porter un masque en présence des personnes fragiles, dans les lieux à forte affluence (commerce, transports en commun…) et dans les espaces clos ;
- se tester dès les premiers symptômes et s’isoler immédiatement en cas de test positif. »

Risques de contamination par l’importation du coronavirus

Le lendemain, une délégation venue de Paris comprenant deux ministres était à La Réunion. Les deux ministres se sont illustrés par leur refus d’appliquer une importante recommandation de l’État : notamment le port du masque dans les lieux clos ou à forte affluence, c’est-à-dire là où la distanciation sociale n’est pas possible. Pourtant, cette délégation venait de France, un pays où l’épidémie de coronavirus a repris avec une vigueur considérable :
- 110000 nouveaux cas par jour
- 22 % des cas sont des réinfections ce qui souligne l’absence d’efficacité des vaccins face aux nouveaux variants.
Or, malgré cette situation, les ministres venaient parler sans masque aux journalistes dans un lieu clos, à quelques dizaines de centimètres de leurs interlocuteurs. Le port du masque dans ce cas est d’autant plus indispensable que les passagers en provenance de France ne font l’objet d’aucun contrôle sanitaire à leur arrivée à La Réunion : pas de test de dépistage obligatoire à l’arrivée et encore moins de quarantaine.
Gérald Darmanin et Jean-François Carenco seraient-ils des surhommes qui ne seraient pas susceptibles d’être infectés par le coronavirus et de le transmettre ? Ceci fait courir le risque de nouvelles infections de Réunionnais à cause de chaînes épidémiologiques créées par des membres de la délégation qui n’ont pas respecté le port du masque.

La délégation venue de Maurice avait montré l’exemple

Le 9 mai dernier, une délégation de Maurice conduite par le ministre Obeegadoo était en visite à La Réunion. Lors de la rencontre avec les journalistes, chacun a pu constater que ses membres portaient le masque. Il ne fut enlevé que quand les Mauriciens étaient à plus de trois mètres de journalistes, notamment parce qu’à la différence de Maurice à moment-là, le port du masque n’était pas obligatoire à La Réunion. Aussitôt après, ils ont tous remis le masque.
Pourtant à Maurice au début du mois de mai, ily avait beaucoup moins de nouveaux cas de coronavirus qu’à La Réunion. Cette situation sanitaire favorable a permis au gouvernement mauricien de lever l’obligation du port du masque depuis le 1er juillet.
Certes, le port du masque n’est pas obligatoire à La Réunion et seulement recommandé. Mais en tout état de cause, les ministres en visite hier devaient porter le masque pour au moins montrer l’exemple à la population. Cela n’a pas été le cas et c’est dramatique.

M.M.