Chikungunya : prévoir l’impact sur l’économie

Pour la CCIR, c’est un cas de ’catastrophe naturelle’

28 janvier 2006

Pour prévenir une catastrophe économique prévisible, la CCIR demande que le chikungunya soit déclaré catastrophe naturelle et que les mesures socio-économiques liées à cet état d’alerte soient le plus rapidement prises. Le tourisme est touché en premier chef, mais c’est à terme toute l’économie réunionnaise qui risque le clash.

"Comme l’indique le mot pandémie, tout le peuple est concerné par cette maladie, tout le territoire. Cette pandémie est pour nous une catastrophe naturelle, au même titre qu’un cyclone ou une éruption volcanique. Une catastrophe qui bien-sûr cause des sinistres sur le plan économique, notamment dans les activités liées au tourisme qui sont directement touchées", déclarait hier soir dans son bureau le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Éric Magamootoo, en rappelant que le tourisme rassemble 2.500 entreprises (hôtels, restauration, location de voitures, agences de voyages) et 10.000 travailleurs. Après les chiens utilisés pour la pêche au requin en septembre, les cas supposés de grippe aviaire en octobre, le chikungunya vient selon lui, porter un coup fatal à la destination Réunion dont il faudra plusieurs années pour se remettre et dont les professionnels du secteur sentent déjà les effets.

Éviter le clash économique

Constatant que La Réunion est sous le feu des projecteurs des médias locaux, nationaux et internationaux, et que les ambassades de France et d’Allemagne conseillent officiellement d’éviter l’Île de La Réunion, il a écrit au préfet, au président de la Région et à la présidente du Département pour qu’une réunion se tienne avec tout le monde économique réunionnais.
"Il ne faut pas être timide, c’est pour nous une catastrophe naturelle, nous devons au plan économique en mesurer le périmètre, l’intensité et les conséquences".
Gérard Arzili, secrétaire général de la CCIR, compte 5% de son effectif atteints par la maladie, soit une centaine de personnes et commente : "ce qui nous arrive, arrive à toutes les entreprises". C’est pourquoi la présidence de la CCIR réclame "la mise en œuvre de tous les principes liés aux catastrophes naturelles, à commencer par le principe de solidarité nationale, et que des mesures sociales et fiscales soient prévues pour faire face aux conséquences économiques pouvant aller jusqu’à la cessation d’activité".

La destination Réunion plombée

Éric Magamootoo qui rencontrait hier soir la commission nationale demande que soit publié quotidiennement, en interne comme en externe, un bulletin officiel de la situation de la propagation de la maladie : "La Réunion est-elle une île dangereuse ou pas ? Il faut le savoir, le dire, il y a un problème de responsabilité vis-à-vis des gens qu’on accueille".
La CCIR avait déjà constaté un ralentissement de l’activité économique au 4ème trimestre 2005 et craint que ce tassement soit accentué en janvier à cause du chikungunya. "Quand est-ce que la pandémie atteindra son paroxysme ? Quel sera l’état du secteur touristique en juillet ? Il faut une prévention de la catastrophe économique et c’est une décision qui doit être prise maintenant".
La CCIR s’associe à l’État pour appeler toutes les entreprises de La Réunion à un effort particulier au niveau de la gestion des détritus et de la lutte contre le moustique. Mais de nombreuses questions au sujet de l’impact du chikungunya sur l’économie réunionnaise restent en suspend. Au-delà du tourisme, tous les secteurs sont menacés, de l’agroalimentaire au BTP. D’autres questions portent également sur les effets secondaires des moyens de lutte choisis pour enrayer l’épidémie.

Eiffel

Chikungunya

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