Cellule de coordination nationale de la recherche sur le chikungunyua

Pour un centre de veille-recherche de l’océan indien

13 avril 2006

Le premier congrès de la cellule de coordination nationale de la recherche sur le chikungunya a eu lieu lundi et mardi à Paris. Cette assemblée placée sous la présidence d’Antoine Flahaut a réuni environ cent trente participants au ministère de la recherche, dont une représentante de Mayotte et une importante représentation réunionnaise d’une trentaine de personnes, avec parmi elles Catherine Gaud et Maya Césari du Conseil régional. Le prochain congrès pourrait se dérouler à La Réunion.

Lundi et mardi, chercheurs du monde de la santé, mais aussi du monde économique et des sciences sociales et humaines, se sont retrouvés avec les grands organismes hospitaliers pour amorcer une recherche transversale et pluridisciplinaire. Catherine Gaud et Maya Césari représentaient les élus réunionnais.

Un projet interministériel

Le ministre de la santé Xavier Bertrand et le ministre délégué à la recherche François Goulard ont insisté dans leur discours sur l’importance de la création d’un centre de veille et de recherche pour l’océan Indien comprenant la participation d’acteurs locaux accompagnés par des acteurs nationaux dans une démarche d’ouverture sur le monde. C’est ce projet interministériel qui était au centre des discussions du congrès.

Axes de recherche

Maya Césari nous résume le déroulement du congrès. La première journée comprenait trois tables rondes, une portait sur un diagnostic en physiopathologie et sur les traitements. Il a été question de faire le point sur les médicaments déjà existants, sur les programmes hospitaliers de recherche clinique et sur un vaccin potentiel qui pourrait être celui des États-Unis ou celui sur lequel, les études se poursuivent en France. La deuxième table ronde s’intéressait à l’écologie du moustique, aux moyens de lutte et à leurs conséquences sur l’environnement. La dernière rassemblait l’épidémiologie, la modélisation et les sciences humaines et sociales. Il a été question des travaux de la cellule de veille épidémiologique, des travaux de recherches sur un certain nombre de molécules actuellement testées. Les sciences humaines et sociales, de l’anthropologie à la communication, prennent toute leur place dans la problématique actuelle.
Ces trois axes de recherches viennent nourrir la conception du futur centre de recherche auquel toute la seconde journée était consacrée tant au niveau des programmes de recherches que des types de gouvernance possible.
À l’initiative de la Région, le prochain congrès pourrait avoir lieu à La Réunion, Xavier Bertrand a donné son accord de principe. La COI ayant fixé également dans notre île son prochain sommet des ministres de la santé, l’ensemble des pays de la zone devrait être associés aux travaux.

Une approche novatrice

Pour Catherine Gaud, ce congrès a été "très ouvert, très consensuel, très riche" ; elle estime que "l’enjeu est très important pour le développement de notre île comme de la coopération régionale car cette recherche internationale affirme La Réunion comme un pôle d’excellence encore plus important. La région océan Indien pourrait ainsi donner un exemple mondial d’une réponse commune de plusieurs états à une menace d’une maladie émergente."
Elle souligne plusieurs aspects novateurs comme la volonté "de globaliser la réponse, de déstratifier, de faire travailler tous les corps de recherche ensemble." Les deux mots forts de cette réunion étaient "rêver, ne rien s’interdire mais en même temps avec beaucoup de pragmatisme." Ce futur centre est un enjeu capital, pour La Réunion, pour Mayotte, dans le respect du partage avec les pays de la zone.

Eiffel


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