Quand la médecine devient un business

8 février 2008

C’est l’histoire d’un radiologue qui ouvre 5 cabinets pour couvrir une région du Nord de la France. Et qui, rentabilité oblige, n’est pas très regardant sur les mesures d’hygiène, ni sur la formation de ses employés... Aujourd’hui, ceux qui sont passés par ces cabinets sont inquiets. L’administration sanitaire a convoqué près de 3.000 patients pour vérification.
Les désastres d’une médecine où l’on pense plus au profit qu’aux malades.
Les inspections effectuées en décembre avaient été diligentées après le signalement d’écarts de pratique par les employés. « Des ouï-dire », a commenté le Dr Alsaïd.
Après les dysfonctionnements découverts suite à des inspections effectuées en décembre, après le signalement d’écarts de pratique par les employés, le radiologue cumule les sanctions. Ce mercredi, le Dr Farid Alsaïd, déjà suspendu dans ses 5 cabinets du Nord et de l’Aisne, s’est vu interdire d’exercer la médecine pendant 3 ans, dont 2 avec sursis.
Devant la Chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Picardie, il a reconnu avoir utilisé « du personnel non qualifié » pour effectuer les radios dans ses 5 « centres d’imagerie médicale » à Wattignies, Anzin, Hautmont, Fourmies et Hirson. « Je n’ai jamais mis la vie de mes patients en danger, s’est défendu le médecin avant l’audience. C’est un scandale de faire peur aux femmes enceintes ». Une allusion aux vérifications auprès de 6.791 patientes annoncées fin janvier par le ministère de la Santé, suite aux inspections effectuées dans les cabinets mis en cause. Il y avait été relevé « une absence de protocole de désinfection » sur les sondes vaginales utilisées pour des échographies de grossesse.
« Aucune pièce ne démontre le risque infectieux », a plaidé l’un des avocats du radiologue, Me Vincent Demory. Au sujet de l’emploi de personnels non qualifiés, le Dr Alsaïd a affirmé qu’il s’agissait d’une « pratique courante ». Selon lui, si les secrétaires de ses cabinets ont remplacé des manipulateurs radio, c’est à cause du « manque » de personnel formé. Le radiologue a immédiatement annoncé qu’il ferait appel de la décision prise, selon lui, « sous la pression médiatique ».


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus