Chikungunya

Quand Maurice se moque de La Réunion !

26 novembre 2005

Dans un courrier des lecteurs adressé à toute la presse écrite (voir “Témoignages” du 24 novembre), Georges-Marie Lépinay note que ’tous ceux et toutes celles qui ont séjourné à l’Île Maurice ces dernières semaines ont pu le constater : ils n’ont trouvé aucune trace de chikungunya. Personne n’en parlait. Même pas la presse !’ Un peu plus loin, le syndicaliste ajoute : ’À Maurice, pays réputé pauvre, on ne s’est pas embarrassé (...) : dès la première alerte, il y a de cela 8 à 9 mois, le gouvernement, Premier ministre en tête, s’est mobilisé et s’est saisi de l’affaire ; le nouveau gouvernement ne s’est pas posé de problème de compétences... On en connaît le résultat : jusqu’à nouvel ordre, le chikungunya est indésirable à l’Île Maurice.’

Georges-Marie Lépinay confirme l’information que nous avons rapportée (voir “Témoignages” du 24 octobre) : un médecin de La Réunion qui, lors d’un séminaire, avait été interpellé par des collègues mauriciens qui s’étonnaient auprès de lui de l’incapacité de La Réunion à régler la question du chikungunya. Nos voisins, selon notre informateur, ne manquèrent pas l’occasion de se moquer de nous.
Dans son courrier, Georges-Marie Lépinay apporte un début d’explication au cas réunionnais : "ce qui était jusque-là incompréhensible est devenu depuis quelques jours d’une clarté aveuglante : ce n’est pas une question de moyens, c’est tout simplement une question de... compétences ; plus précisément de savoir qui fait quoi ! De savoir qui doit faire, qui ne doit pas faire !". Selon le membre du CESR, c’est le jeu de la responsabilité que l’on se renvoie qui serait à l’origine du retard à l’allumage. Il est vrai que nous avons assisté à un spectacle lamentable : la Préfecture et la DRASS n’ont pas voulu assumer et ont cherché à faire porter sur les communes - et tout récemment le Département - la responsabilité de la lutte contre le chikungunya.
Ce jeu n’a rien d’original. Dans le dossier des “enfants de la Creuse” ne cherche-t-on pas à déplacer la responsabilité de l’État vers le Département ? Le candidat Chirac s’était solennellement engagé en faveur de la continuité territoriale. Le gouvernement a fait légiférer. Il a fixé les règles de la nouvelle mesure et en a précisé le financement. Puis, alors que la Région n’avait rien demandé, a refilé le bébé à la Pyramide inversée à charge pour elle de gérer le dossier et la polémique qui va avec.
Nous nous approchons du 1er janvier 2006, date à laquelle se fera le transfert des TOS. Une partie de ce personnel est constitué par des employés sous contrat précaire. Interpellé sur la situation de ces derniers, l’État ne dit rien et ne bouge pas le petit doigt. Ce personnel qui est sous contrat avec lui, l’État veut le fourguer aux collectivités locales à charge pour elle de régler le dossier et les contentieux qui iront avec.


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