
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Regard d’économiste
24 février 2006
’Quand l’économie subit un choc, il faut pouvoir lui venir en aide, qu’une certaine solidarité s’exerce’. Mais il convient aussi, selon Jean-Pierre Philippe, économiste et professeur d’Université, d’’examiner qui en a le plus besoin’, de cerner les difficultés, leur impact sur les compartiments économiques pour mieux estimer l’efficacité du traitement, mieux répartir les aides. Même si en pleine crise, cela peut être difficile à entendre, mais il faut que l’économie se redresse, relève ce défi, aille de l’avant. Les aides ne résolvent pas tout.
Économiste et professeur à l’Université de La Réunion, Jean-Pierre Philippe atteste de "l’effet important" du chikungunya sur le fonctionnement de notre économie. L’épidémie "a pour conséquences d’atrophier, d’amoindrir un certain nombre de secteurs à forte consommation de main-d’œuvre comme le tourisme ou le BTP". De la même façon, "dans une entreprise à 2 employés, si 1 voire les 2 sont touchés par la maladie, évidemment, les commandes ne seront pas honorées, la trésorerie va avoir du retard et l’activité sera menacée".
Évaluer les dégâts
Mais "avant de plonger dans le plat des aides, il faut utiliser des critères pour avoir un certain recul dans l’analyse". Tout le monde ne peut en effet prétendre au même soutien, car la crise ne touche pas tous les secteurs, toutes les entreprises, de la même façon. "C’est un peu osé de dire cela, mais il ne faut pas tomber dans l’automatisme, même si, oui, la solidarité doit s’exercer".
Selon Jean-Pierre Philippe, des aides mal octroyées ne feront que masquer les réels insuffisances de certains secteurs, excuser les mauvais résultats. "On amortit le choc, mais on ne résout pas la maladie du secteur". Il faut donc identifier les difficultés - à partir de quels critères ? De quels ratios ? - et cibler les mesures. "Je ne nie pas la gravité du choc, je dis que comme tout choc asymétrique, il faut mobiliser des mesures d’aides et de solidarité spécifiques, à prescrire selon une posologie, une durée de traitement, pour ne pas faire que soigner la douleur mais aussi traiter le mal". Peut-être que certains secteurs qui ne se manifestent pas ou moins, sont également touchés et menacés dans la durée. "Il faut faire attention à bien juger les dégâts collatéraux". Si l’on a besoin d’un budget de 100 millions d’euros, on ne va pas en demander 50 pour s’auto-flageller, estime l’économiste qui insiste sur l’attention à porter à sa répartition.
"Entreprendre, c’est prendre un risque"
Mais en premier lieu, il convient selon Jean-Pierre Philippe de relativiser la bonne santé que l’on attribue à l’économie réunionnaise. Certes, elle est dynamique, elle connaît des succès, des réussites, mais elle reste une économie de seuils fragile. "Une économie de petite taille ne peut être que soumise aux chocs". Dans une moindre mesure, les fortes pluies font grimper le prix du kilo de tomates, ou plus grave, engendrent la fermeture prolongée de la Route du littoral, provoquant un ralentissement de l’activité économique.
Avec le chikungunya, le choc est brutal, inattendu, avec un prolongement imprévisible, mais cela ne doit pas susciter l’affolement, la course-poursuite après les aides, sinon d’ici 1 an, plus personne ne payera ses charges, plus personne n’investira. Il est incontestable que l’on peut réclamer la solidarité, mais sans abus. Il rappelle qu’"entreprendre, c’est prendre un risque. Investir ce n’est pas que semer des pétales de roses. Il y a des périodes fastes et des néfastes".
Le chikungunya demande de "savoir mesurer les dommages, savoir les justifier sans entrer dans la paranoïa aiguë". Et il rejoint en ce sens le président de la Région Réunion qui, lors de la première rencontre avec les socioprofessionnels, se portant à l’écoute de chacun, en a appelé au sang froid, à une évaluation précise des dommages, à la mise en place d’une dynamique de propositions, pour que, si cela s’avère encore nécessaire, l’aide de l’État soit à nouveau sollicitée.
Se projeter
Mais le chikungunya n’a pas que des conséquences sur les emplois et les trésoreries. Il faut aussi mettre les choses en perspective. L’épidémie met en relief la nécessité d’engager des efforts de recherche et de développement. Sur le plan médical par exemple, c’est l’Université de Bordeaux qui assure des formations sur les maladies tropicales alors qu’un CHU permettrait de développer localement cette recherche. "Il faut avoir plus d’ambition sur les secteurs clés", "faire avancer des projets qui balbutient". Il faut pour le cas "budgétiser la politique économique de la santé". Il y a des initiatives à prendre, "des choses à positiver. Mais je sais, c’est facile de parler". Dans son histoire, La Réunion a su faire face à des pandémies, a su dépasser ses souffrances pour avancer. L’économie doit aussi savoir relever les défis, mesurer les enjeux, se remettre en cause. Le tsunami n’a pas empêché la Thaïlande de se relever. La Réunion doit commencer par soigner ses malades, et c’est en maîtrisant mieux son économie, ses effets de seuils qu’elle pourra assurer un meilleur long terme. "Une économie moderne est difficile et coûteuse à mettre en place, mais il faut le faire".
Estéfani
Solliciter aussi les Réunionnais
Les aides aux entreprises sont nécessaires pour sauver le malade, mais il faut aussi très vite se relever, remettre en cause le mécanisme. Le secteur touristique doit rapidement engager un plan de modernisation, creuser la question du coût du transport, du confort sanitaire et de la biodiversité qui ne sont plus des arguments de promotion. Il faut pour cela engager un diagnostic. Investir dans la vente, l’image ne doit pas occulter le travail essentiel de consolidation du produit.
Les études sont en ce sens majeures. En essayant de diriger un compte satellite du tourisme, cela permettra de mieux cerner les tenants et aboutissants du secteur, en termes d’impacts extérieurs et sur la population. "On prend conscience que dans un univers mondialisé, il faut être pro actif plus que passif", souligne Jean-Pierre Philippe, estimant que les Réunionnais ont aussi leur rôle à jouer.
Plutôt que de rester des acteurs de consommations, la crise actuelle doit les inciter à devenir des consomm’acteurs. Les professionnels du tourisme peuvent communiquer vers eux, faire appel à la solidarité locale pour qu’ils donnent un coup de main au secteur qui, en période plus faste, ne manquera pas de lui retourner l’ascenseur. En 1997, lorsque les banques centrales d’Asie du Sud Est n’avaient plus de stocks d’or, la population a amené massivement ses bijoux pour qu’ils soient fondus. "Nous n’en sommes pas là, mais la société réunionnaise peut être sollicitée".
Estéfani
Point sur les annonces économiques du gouvernement
"Dualité de discours"
Pour Emmanuel Lemagnen, conseiller régional, membre de la commission économique de la collectivité, il est souhaitable que l’État intervienne économiquement à 2 niveaux, "sur 2 extrémités", "immédiatement et progressivement". D’une part, il faut abonder rapidement une caisse de compensation qui permettra de répondre aux premières demandes, et d’autre part, un moratoire de dettes fiscales et sociales. "Entre ces 2 mesures, l’on peut affiner l’examen des dossiers, estimer au cas par cas si le moratoire doit se transformer en exonération". Pour l’heure, "la dualité de discours" sème le flou : entre Léon Bertrand qui annonce le fonds de compensation, laissant le soin au ministre de l’Outre-mer d’en donner le montant qui, lui, n’apporte aucun chiffre et ne confirme pas la prise en charge à 100% du chômage partiel annoncée cette fois par Xavier Bertrand... Peut-être que le Premier ministre nous en dira plus, à moins qu’il n’annonce la visite du président de la République !
Chikungunya : "saluer le courage, l’abnégation de tous les acteurs hospitaliers"
Dans un communiqué diffusé hier, l’Association des médecins urgentistes de La Réunion tire les premiers enseignements de la crise sanitaire liée à l’épidémie. On lira ci-après ce communiqué.
L’Association des médecins urgentistes de La Réunion (AMUF) n’a pas souhaité durant les semaines précédentes intervenir dans le débat médiatique, préférant axer tous ses efforts aux seuls soins.
À l’heure où les polémiques enflent, et alors que la crise n’est pas terminée, l’AMUF Réunion se doit d’intervenir.
En premier lieu, nous voudrions replacer l’émergence de cette maladie dans son contexte. Il faut insister sur le fait que cette maladie a surpris :
- parce qu’on pensait qu’elle était bénigne
- parce qu’elle a littéralement explosé vers la fin du mois de décembre
- parce qu’elle vient sur un modèle sanitaire très développé (services de pointe, professionnels compétents) mais très fragile (manque de lits de médecine, de réanimation, de longs séjours). Situation dénoncée par notre Association et la communauté hospitalière dans son ensemble depuis plusieurs années.
Bien-sûr, certains pourront dénoncer un certain retard à l’allumage. Mais la prise de conscience d’une situation qui risquait de devenir catastrophique a été relativement rapide. Dans cette situation, une fois de plus, les services d’urgence ont joué le rôle d’observatoire de santé et de veille sanitaire. Le signalement d’un afflux de patients présentant les symptômes de l’infection du virus chikungunya par les urgences auprès des autorités sanitaires (Agence régionale de l’hospitalisation, DRASS) au cours du mois de janvier a été le détonateur de réactions en chaîne, pas toujours coordonnées de ces mêmes autorités. Ces mêmes services d’urgences ont été les premiers à signaler des formes atypiques et parfois graves d’une maladie peu connue du monde scientifique occidental, avec comme souvent une certaine incrédulité des autorités sanitaires, qui ont reçu de plein fouet des informations non connues sur le virus chikungunya. Tout ceci dans un environnement budgétaire hospitalier fait de contraintes toujours plus fortes.
C’est en cela que cette crise peut être un "modèle" pour d’autres crises (épidémie de grippe aviaire) : la prise en charge se fait forcément mieux si la crise n’est pas subie au quotidien comme c’est trop souvent le cas dans nos services d’urgence, voire dans l’hôpital tout entier.
Cette crise a, une nouvelle fois, mis en évidence les capacités du Service public et des Services d’urgences hospitaliers à s’organiser dans l’urgence pour répondre aux sollicitations. Cette crise montre aussi la grande solitude des services d’urgence dans le monde de la PDS.
Cette épidémie rappelle à tous la fragilité du tissu hospitalier de La Réunion mais aussi son dynamisme et sa cohérence.
L’AMUF tient à saluer le courage, l’abnégation de tous les acteurs hospitaliers qui permettent au quotidien un fonctionnement optimal des services malgré les difficultés.
Enfin, il faut rappeler que 120.000 malades, c’est l’équivalent de 10 millions de malades en métropole, et qu’une éventuelle surmortalité de 10% à La Réunion, c’est l’équivalant de 4 canicules en métropole. C’est pourquoi l’AMUF Réunion regrette la cacophonie ambiante, délétère dans la prise en charge d’une épidémie d’une telle ampleur.
AMUF Réunion
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